CSA académique du 17 octobre bilan de rentrée : des moyens insuffisants face aux enjeux éducatifs dans notre académie
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1) Bâti scolaire, moyens humains et sécurité des établissements : des réponses insuffisantes
Après l’attentat qui a coûté la vie à notre collègue Dominique Bernard, la sécurité des établissements est revenue sur le devant de la scène. Cela fait pourtant plusieurs années que la FSU dénonce l’absence de réaction des collectivités territoriales, face à la dégradation du bâti scolaire que connaissent certains collèges et lycées de l’académie. EN CSA, la FSU est intervenue pour dénoncer l’incurie notamment de la Région, comme le montrent les exemples du lycée François Villon des Mureaux et du lycée Nadia et Fernand Léger d’Argenteuil.
La Région, grâce à la mobilisation des collègues, a enfin réagi mais en proposant des solutions inacceptables et de bouts de ficelle, comme des barrières provisoires et surtout la présence de maîtres-chiens devant certains établissements !
Les solutions sécuritaires envisagées (multiplication des caméras de surveillance, tourniquets) ne répondent pas aux problèmes de fond. Outre les questions de principe, ces solutions ne pallient pas le manque criant de personnels éducatifs et médico-sociaux. Le Rectorat reconnaît lui-même que les moyens vie scolaire sont insuffisants. En effet, le nombre de postes de CPE et d’AED n’a quasiment pas augmenté depuis des années, provoquant un décalage avec la croissance du nombre d’élèves.
Concernant le bâti, la FSU demande un réel plan d’investissement des collectivités territoriales.
2) Bilan de la mobilité des personnels : l’Administration affiche un bilan idyllique
Le Rectorat se décerne un satisfecit quant au bilan du mouvement et de la mobilité des personnels. La dématérialisation permettrait ainsi une simplification des démarches et une gestion plus transparente des personnels. La communication vante aussi l’attractivité de l’académie, ce qui dénote un certain déni de réalité ! Et ce sont les personnels en poste qui font les frais du manque de personnels. Ainsi, les TZR se heurtent, plus que jamais, à des injonctions brutales, voire à du chantage.
Le bilan du mouvement que dresse la FSU est tout autre. La FSU a notamment dénoncé les conséquences de la loi Fonction publique, et de la suppression du contrôle des opérations de mouvement par les commissions paritaires, un obstacle majeur à la vérification des barèmes ! Les statistiques présentées par le Rectorat concernant le nombre de barème corrigés suite à contestation sont sans commune mesure avec les taux de modifications observés auparavant ! Cela laisse présager, en l’absence désormais d’un contrôle par les organisations syndicales, d’une proportion non négligeables de collègues lésés par des barèmes erronés.
Les dispositifs supposés accroître l’attractivité ont démontré par ailleurs leur inefficacité, comme le montre le nombre de postes restés vacants pour les différents mouvements spécifiques. Tous ces cache-misère ne sauraient résoudre la véritable cause de la crise de recrutement, à savoir l’inexistence d’une revalorisation salariale digne de ce nom !
3) Bilan de la rentrée : d’importants écarts entre les prévisions et les effectifs réels, non compensés par des moyens supplémentaires
En raison du contexte, les prévisions d’effectifs ont été difficiles à réaliser. Ainsi, dans les Hauts de Seine, 934 élèves en plus ont dû être accueillis à la rentrée. Ces écarts s’expliquent par des mobilités compliquées à évaluer depuis 3 ans.
La prévision est un exercice complexe. En revanche, il est inacceptable que des moyens n’aient pas été prévus pour permettre aux établissements de compenser ces écarts qui ont eu d’importants effets sur les effectifs par classe. Ainsi, dans certains collèges, les classes dépassent les 30 élèves. Dans plusieurs lycées de l’académie, les effectifs de 36 élèves sont désormais la norme !
Pour mesurer les effets concrets de ce manque de moyens dans les Hauts de Seine, vous pouvez vous reporter à l’article de la section départementale.
4) Formation continue le soir et pendant les vacances : c’est non !
La FSU a dénoncé la volonté du ministère, au nom de la reconquête des heures de cours perdues, de placer les formations hors du temps scolaire. Pour l’Administration, cela ne pose pas de problème, puisque nous travaillons aussi en dehors de nos heures de cours ! Cet argument est inacceptable. La conséquence déjà visible est la remise en cause de la formation continue, pourtant indispensable. Ainsi, de nombreuses formations que l’Administration avait programmé pendant les vacances de novembre ont été annulées, faute d’inscrits. Par ailleurs, cette politique démagogique met à mal les partenariats avec les institutions culturelles et l’enseignement supérieur. Ces derniers sont censés s’adapter, dès l’année prochaine, aux lubies du ministre.
En conséquence, des actions culturelles majeures, risquent de disparaître l’an prochain.