Baccalauréat : le Grand capharnaüm !

mardi 22 juin 2021
par  Secteur politique éducative

Les retours que nous avons des conditions de passage sont extrêmement préoccupants : annulation de passage pour les candidats, grande confusion dans l’envoi des convocations, rupture d’équité de traitement entre les candidats...

Le SNES-FSU Versailles a déjà alerté à de nombreuses reprises sur les conditions de passage calamiteuses des épreuves terminales du baccalauréat 2021. Ces conditions entraînent une rupture d’équité de traitement entre les élèves et une nouvelle dégradation significative de la valeur du diplôme du baccalauréat, déjà sérieusement mis à mal par la réforme Blanquer.

Les difficultés énormes du SIEC pour organiser correctement le passage des épreuves orales d’EAF et du Grand Oral sont très lourdes de conséquences pour les examinateurs et pour les candidats.

 Viviers d’examinateurs : le Grand N’importe quoi !

Un constat s’impose d’emblée : le SIEC n’a pas réussi à constituer des jurys en nombre suffisant pour le passage des oraux, notamment celui du Grand Oral.
Ce n’est pas faute d’avoir lancé des convocations lancées à n’importe quelle heure et n’importe quel jour comme nous l’avions dénoncé dans notre article !
Ainsi de nombreux collègues pourtant en charge de l’enseignement des spécialités ne sont toujours pas convoqués alors qu’ils constituent le vivier évident des examinateurs, et que les consignes ministérielles et rectorales imposent la présence de l’un d’entre eux dans les jurys.
A l’inverse, certains jurys sont composés de collègues dont aucun n’enseigne dans la spécialité concernée par l’épreuve ! Ainsi on a pu voir des candidats ayant choisi les spécialités HGGSP/SES ont été évalués par des collègues de SVT et d’Arts plastiques ! D’autres jurys sont composés de collègue de la même discipline.
On n’a même un cas de jury composé d’un seul membre !
Pire : dans certains centres d’examen, les membres du jury ont été désignés sur place par les chefs d’établissements contre l’avis des collègues qui n’enseignaient tout simplement dans aucune des disciplines dont relevaient les spécialités des candidats. C’est totalement illégal et ne devrait pas avoir lieu selon les consignes mêmes de la Rectrice de l’Académie de Versailles.

 Des conséquences désastreuses pour les candidats !

L’absence de jury correspondant au passage des candidats est lourde de conséquences :

  • des annulations pures et simples de passage, très dommageables pour les candidats. Certains ont été avertis qu’ils pourraient être reconvoqués dans la journée même sur un autre centre d’examen ! Comment les épreuves vont-elles pouvoir se tenir dans les délais prévus ? A quelle nouvelle séquence d’improvisation dans l’envoi des convocations faut-il s’attendre à présent ?
  • des chefs de centre cherchant eux-mêmes à constituer des jurys sur simple appel téléphonique à des collègues censés être « disponibles », et qui reçoivent parfois par des injonctions et des mises en demeure sans aucun statut réglementaire.
  • des enseignants, convoqués à l’origine pour la surveillance, que les chefs de centre désignent autoritairement comme membres de jury contrairement aux règles de convocation qui relèvent du SIEC.
    Ces collègues ne se sont évidemment pas du tout préparés au passage de l’épreuve et n’ont pas forcément pris connaissance des consignes officielles, des programmes de terminale de spécialité etc.
  • Dans un tel contexte, la durée des passages s’allongent (sur un centre, les oraux se sont finis un jour à 19 h !) ce qui est source de tension et de fatigue pour les examinateurs et les candidats.

Ces dysfonctionnements donnent lieu à des disparités de traitement et à une rupture flagrante d’équité de traitement entre les candidats.
On remarquera notamment que certains candidats avaient identifié la composition du jury avec lequel ils allaient passer et avaient préparé la question qui serait forcément choisie.
Tout ceci nuit de manière évidente à l’application de critères communs à tous, donc à la qualité de l’évaluation.

La multiplicité des dysfonctionnements qui incitent certains centres, dans l’Académie de Versailles, à procéder à des bricolages locaux combinant improvisation, désinvolture et autoritarisme pèsent très lourdement sur les conditions de passage du baccalauréat et mettent à mal la crédibilité de l’examen comme celle de l’Institution. Il est indispensable que le Rectorat et le SIEC prennent leurs responsabilités, se montrent à la hauteur face à cette situation, imposent enfin le respect des règles posées et s’imposent un fonctionnement plus respectueux des élèves et des personnels.

Pour cette raison, nous avons interpellé le directeur du SIEC et la Rectrice concernant la désorganisation absolument inédite des examens. Vous trouverez ici le courrier adressé à la Rectrice.

=> Retrouvez ici l’articleTémoignages : bac Blanquer, rien ne va !

 Comment agir ?

Malgré l’évidence des dysfonctionnements incessants et scandaleux dénoncés à chaque étape cette année, il est plus que probable que le Ministre maintiendra que les examens se sont bien déroulés.

Il nous appartient de continuer de faire la lumière sur l’ampleur des problèmes constatés.

Nous appelons les collègues à continuer de communiquer largement sur les difficultés de tous ordres :

  • en s’adressant à la section académique, à l’adresse (lycee@versailles.snes.edu) ;
  • en recensant dans le registre santé et sécurité les impacts négatifs de l’organisation du baccalauréat sur leur santé et en saisissant le CHSCT académique pour alerter sur les conditions intenables imposées pour les corrections ;
  • en interpellant le SIEC, l’Administration, les corps d’inspection par des courriers collectifs ou motions, rédigés à l’occasion des réunions de jury.

Motions à signer collectivement, dans les centres d’examens et les jurys

Grand oral : motion à faire signer collectivement pour dénoncer les conditions d’organisation de cette épreuve et sa nature profondément inégalitaire à retrouver ici.

Philosophie  : motion à faire signer collectivement pour exiger une amélioration des conditions de correction (copies papiers, délai de corrections etc) à retrouver ici.

Français  : analyse des conditions de correction et motion à faire signer collectivement pour exiger une amélioration des conditions de correction à retrouver ici.

Le SNES-FSU rappelle qu’un préavis de grève est déposé, sur l’ensemble de la période, permettant de couvrir les actions en lien avec les examens.


Documents joints

courrier rectrice : désorganisation inédite