Convocations inacceptables pour la correction des épreuves de spécialités : l’absurdité du bac Blanquer une nouvelle fois démontrée !

Quand le SIEC cherche à justifier des délais de correction ahurissants...
jeudi 2 mai 2024
par  Secteur politique éducative

Retour sur l’affaire des convocations baroques du SIEC, envoyées le mercredi 24 avril, pour être rectifiées le jour suivant.

Alors que la Profession subit la pression de décisions politiques inacceptables de la part de l’Administration, les enseignants de lycée des trois académies franciliennes ont eu la très mauvaise surprise de voir arriver, durant la semaine du 22 avril, des convocations absolument délirantes pour la correction du bac : moins de 48h (du lundi 24 au mardi 25 juin) laissées aux collègues pour corriger des lots de 35 copies ! A moins bien sûr que le SIEC ne mise sur le fait que les collègues commencent à corriger avant la plage de correction prévue, soit le week-end...
Saisi de la situation, le SNES-FSU a aussitôt dénoncé cette situation (voir notre ancien article), puis est intervenu auprès de l’Administration, interpelant le SIEC sur les délais de correction inacceptables.

Une rectification sibylline

Le SIEC s’est empressé d’envoyer un courriel « rectificatif » totalement sibyllin le jeudi 25 avril annonçant une « erreur glissée dans [les] convocations » et associant en pièce jointe la circulaire des trois recteurs, datée du 23 février, et portant sur l’organisation des examens. Cette fameuse circulaire indique que les « corrections devront être achevées au plus tard le 28 juin afin de pouvoir mener les opérations d’harmonisation qui se dérouleront impérativement le 2 juillet. »
Manifestement, le projet baroque d’imposer un délai de moins de 48 heures de correction a donc été abandonné rapidement et la date limite du 28 juin, annoncée lors l’audience que nous avions obtenue du SIEC en janvier 2024, constitue bien la date officielle de fin des corrections. Le SNES-FSU a aussitôt mis à jour son article et a obtenu confirmation, lors du dernier CSA, de l’engagement des trois recteurs à maintenir l’échéance du vendredi 28 juin.

Ce « rétropédalage », par lequel le SIEC ne fait qu’appliquer le calendrier initialement fixé, permet-il pour autant d’envisager sereinement la correction des copies d’épreuves de spécialité ? Le calendrier reste très problématique. Et l’attitude du SIEC dans cette séquence a été une nouvelle fois très critiquable : si l’on peut concevoir qu’une erreur technique ou humaine puisse arriver - même s’il s’agit, en l’occurrence, d’une erreur massive - il reste inacceptable et incompréhensible que le SIEC ne soit pas capable de produire de nouvelles convocations qui remplaceraient celles qui sont fautives. Et il est tout autant inacceptable de communiquer de manière aussi obscure avec les collègues pour corriger une erreur à laquelle les collègues ont, à juste titre, réagi très vivement.

Pire, le SIEC refuse franchement de reconnaitre ses responsabilités : dans les échanges que nous avons eus avec ce dernier, le directeur du SIEC, recourant à un invraisemblable verbiage, fournit d’obscures explications sur les convocations problématiques. Le délai de correction figurant sur les convocations (du lundi 24 au mardi 25 juin) ne serait qu’une « faculté » et non un impératif, il s’agirait d’une politique de « séquençage des missions », le « phasage des opérations » impliquerait de telles convocations etc. A lire les explications du SIEC, un rectificatif était à peine nécessaire, tant tout aurait été clair et cohérent. Aucunement convaincu par ce qui ressemble trop à des simples arguties, le SNES ne peut voir dans cette attitude que le refus du SIEC de prendre ses responsabilités.

Des problèmes en vue

Une fois la date du 28 juin actée, les problèmes déjà soulevés lors de l’audience du 31 janvier demeurent. Le principal danger est la superposition des différentes missions de correction et de jury, puisque les épreuves du Grand oral débuteront le 26 juin, alors que les correcteurs seront toujours en train de corriger leur lot de 35 copies. Or, le SIEC prévoit de convoquer certains correcteurs de l’écrit pour le Grand Oral. Il n’envisage absolument pas de réduire le nombre de copies pour ces derniers. Ils devront donc cumuler la finalisation de la correction des copie et les oraux ! Sans reconnaître les problèmes, l’Administration invoque les contraintes techniques et le calendrier imposé nationalement pour justifier de conditions de correction inacceptables.

Le passage des épreuves du baccalauréat s’annonce encore une fois extrêmement chaotique, et les missions de correction épuisantes pour les personnels dans les académies franciliennes.
Le SNES-FSU restera très vigilant quant à la situation. La section académique de Versailles demandera une audience aux autorités rectorales pour exposer nos nombreuses inquiétudes, anticiper les difficultés, et faire le point sur celles rencontrées. Si vous avez connaissance d’une situation problématique, prenez rapidement contact avec le SNES-FSU Versailles pour que nous intervenions.

Une fois de plus, les conséquences des réformes Blanquer, démontrent la nécessité de la remise en cause de ces dernières et le retour à un baccalauréat cohérent, fondé sur des épreuves terminales, nationales et anonymes dans toutes les disciplines, dans un calendrier respectueux des personnels et des élèves.