CSA académique du 19 décembre : sous le signe du « choc des savoirs »

jeudi 21 décembre 2023
par  Snes S3 GR

Le CSA académique s’est tenu dans le contexte des annonces de Gabriel Attal. Il a essentiellement traité de la carte de formations et des prévisions d’effectifs qui déterminent les moyens pour la rentrée 2024. L’enveloppe des moyens sera examinée lors du prochain CSA qui aura lieu le jeudi 18 janvier

 1. Une rentrée 2024 marquée par des mesures rétrogrades

La FSU a dénoncé les mesures annoncées en dernière minute par Gabriel Attal. Comme nous l’avons écrit dans notre déclaration préalable que vous trouverez à la fin de cet article, cette politique passéiste, qui n’est qu’un gigantesque tri social ne saurait résoudre la question des inégalités scolaires et sociales. Seule une politique volontariste fondée sur des moyens ambitieux serait à même de répondre à ces défis : revalorisation salariale, recrutement de personnels formés, classes moins chargées, autant de solutions que le ministère rejette d’un revers de main.
L’instauration, par exemple, de groupes de niveaux en sixième, pose de nombreuses questions, y compris matérielles. En effet, on s’interroge sur le financement de ces groupes, mais aussi leurs conséquences, par exemple, sur les emplois du temps des élèves et des professeurs.
Pour une analyse détaillée de la réforme du collège, voir le dossier du site National

 2. Poursuite de la croissance des effectifs dans l’académie, sauf dans les Hauts de Seine

2968 élèves supplémentaires sont prévus dans l’académie. Cependant l’évolution est contrastée selon les départements avec une croissance de 1330 élèves dans le 95, + 1479 dans l’Essonne et + 615 dans les Yvelines. En revanche, les Hauts de Seine perdent 456 élèves.
Il est à craindre que, comme les années précédentes, et compte-tenu de l’insuffisance des moyens, le rectorat finance cette croissance par des reprises de moyens dans le 92. De plus, cette hausse démographique se conjugue avec les moyens qui seront nécessaires pour financer les groupes de niveaux.
Il faudra donc être vigilants sur les prévisions d’effectifs dans vos établissements et l’évolution du nombre de classes.

 3. Carte des formations :

Séries technologiques : des inconnues
Pour ne pas recréer en dernière minute des classes de STMG, le rectorat a créé « un avis opportun ». Cette solution n’est pas satisfaisante puisque cela signifie que des moyens sont en réserve mais ne sont pas injectés dans les DHG en janvier. En conséquence, les divisions ouvriront, encore une fois, en juin, ce qui conduira certainement une nouvelle fois à faire pression sur les collègues pour qu’ils acceptent des HSA.
Carte des langues : défense du plurilinguisme sans les moyens
Si nous saluons de la volonté affichée sur le papier par le Rectorat de défendre la diversité linguistique, la réalité est tout autre. Malgré le refus opposé par le Recteur aux demandes de fermetures, celles-ci montrent la poursuite du déclin des langues autres que l’anglais et l’espagnol. Nous rappelons la nécessité de prévoir des moyens supplémentaires pour financer les groupes de langues surnuméraires. Dans plusieurs collèges, les équipes doivent en effet arbitrer entre le maintien de ces groupes et la suppression de dédoublements ou de cours à effectifs réduits.
On remarque par ailleurs que les LLCE autre qu’anglais sont quasiment en voie de disparition.
Carte des spécialités en lycée
Le Rectorat a mené une enquête sur les choix de spécialités en fonction de la catégorie sociale et du genre. Sans surprise, la réforme Blanquer a creusé les inégalités. Pour résumer : aux catégories les plus favorisées les spécialités scientifiques ; aux catégories populaires, les spécialités littéraires !
Pour ce qui est de la carte elle-même, si le Rectorat a maintenu sur le papier toutes les spécialités LCA, aucun groupe n’est en fait ouvert dans l’académie ! Par ailleurs, plusieurs établissements ont demandé la fermeture de LLCE hors anglais. Les évolutions de la carte confirment la fragilité de la spécialité HLP mais aussi des SI et de NSI.

 4. Formation continue pendant les vacances : c’est toujours non !

Malgré le peu de succès des formations pendant les vacances d’automne, le Rectorat persiste, et a présenté la liste des formations prévues pendant les vacances jusqu’à la fin de l’année scolaire. Les formations organisées sur les périodes de vacances de classes sont certes minoritaires, mais l’Administration continue de défendre ce principe au nom de la reconquête des heures de classes perdues ! Il est à craindre que se généralisent par ailleurs les formations le mercredi après-midi et le soir, qui deviennent monnaie courante dans l’académie.
Par ailleurs, le contenu de certaines formations laisse songeur par leur intitulé, « sketchtnoting », « émotions et apprentissages », etc.

 5. Défense des personnels et du droit de grève

La FSU est à nouveau intervenue pour alerter sur les menaces de retraits sur salaires dans les établissements qui ont subi de graves incidents ces dernières semaines.
Nous avons aussi dénoncé les atteintes au droit de grève, comme l’utilisation du RCD par certains chefs d’établissements pour remplacer des collègues grévistes, ou l’utilisation de personnels administratifs lorsque des AED ont fait grève.
En ce qui concerne les établissements en crise, la FSU rappelle que les visites du ministre ne suffisent pas à pallier le manque de réaction de l’Administration face à des situations pour lesquelles des alertes répétées sont restées sans réponse. Les incidents démontrent encore une fois de manière criante le manque de moyens en personnels de vie scolaire !

 6. Déclaration liminaire de la FSU