Alerte sur le Parcours d’Education Artistique et Culturelle : vers une transformation de l’Education Artistique et de nos métiers

jeudi 18 juillet 2013
par  Snes S3 MRP

 Alerte sur le Parcours d’Education Artistique et Culturelle : Vers une transformation de l’Education Artistique.

Dans les établissements, de nombreux projets artistiques et culturels ont été suspendus jusqu’au mois de juillet en raison d’un gel des crédits par la DRAC. La section académique alertée par les collègues est intervenue auprès de la DRAC et du Recteur qui s’est dérobé.

voir article options artistiques en danger !

C’est dans ce contexte de crise et dans l’urgence de la fin de l’année scolaire, sans aucune concertation préalable, que nous avons eu connaissance des nouvelles modalités de financement et de mise en œuvre des partenariats culturels pour la rentrée prochaine. Les circulaires ministérielle et rectorale induisent de nombreux changements. Elles mettent en évidence une contradiction entre la volonté affichée de placer au centre de la scolarité l’Education Artistique et Culturelle et sa mise en œuvre sous forme de « parcours » qui repousse les activités artistiques en dehors de la scolarité obligatoire, au risque d’attiser les inégalités.

  Une externalisation des activités artistiques vers l’accompagnement éducatif…

Il n’est plus question de Classe à Projet Artistique et Culturel mais d’ateliers regroupant plusieurs classes (trois au moins pour l’académie de Versailles). Cette modification de taille sous-entend l’externalisation progressive des projets vers l’Accompagnement Educatif (dont on connaît la précarité) et prive les enseignants et les élèves de projets fédérateurs menés sur le temps scolaire obligatoire. A charge de l’enseignant d’intégrer les élèves non participants des classes concernées par le biais d’exposés, restitutions…

Cela modifie radicalement la conception du projet culturel ainsi que son impact dans la scolarité des élèves, favorisant déjà une sélection en privilégiant le volontariat et donc les élèves déjà sensibilisés à la question artistique, privant un certain nombre d’élèves de la possibilité de pratiquer et découvrir un domaine artistique vers lequel ils ne se seraient pas tournés spontanément. Cela implique aussi pour les enseignants un temps de travail supplémentaire, en dehors de leur service.

D’autre part, la circulaire ministérielle encourage, sous couvert de projet culturel, la remise en cause des enseignements disciplinaires et des horaires qui y sont attachés, en appelant à expérimenter des « regroupements horaires » potentiellement dangereux pour nos qualifications et l’avenir des disciplines artistiques.

 … avec en toile de fond le désengagement de l’Etat.

La place accordée aux collectivités territoriales peut certes avoir sa pertinence mais elle ne peut servir à cautionner le désengagement de l’Etat et risque d’augmenter les inégalités entre établissements compte tenu des différences d’infrastructures disponibles pour les partenariats.
Pour y remédier, il est proposé de mettre en avant les techniques numériques et les portails culturels proposant des visites virtuelles accessibles depuis nos établissements or il est évident que cela ne remplacera pas les visites in situ et ne compensera pas non plus le peu de moyens attribués aux sorties culturelles par les collectivités territoriales.
Par ailleurs, les modalités de rétribution des artistes risquent elles aussi de diminuer passant de contrats avec les structures partenaires (incluant temps de réunion et de préparation) à de simples vacations moins valorisantes.

Installer de façon pérenne des partenariats sur le modèle de la résidence d’artiste partagée entre plusieurs établissements est certes intéressante mais risque de devenir une accumulation d’interventions ponctuelles plutôt qu’un projet conduit sur une progression annuelle pour tout une classe, de façon obligatoire et gratuite. On voit bien ici le souci d’économies financières au détriment des contenus.

 Agissons ensemble pour défendre et promouvoir une Education Artistique et Culturelle de qualité pour tous les élèves dans l’Ecole.

Si nous avons eu l’assurance que les projets existants seront maintenus l’année prochaine, nous pouvons déjà présager des modifications pour la rentrée 2014.

Associer davantage les collectivités territoriales aux projets paraît une bonne chose, il ne saurait néanmoins être question pour nous que les interventions d’artistes en classe, nourrissant un projet intégré aux enseignements, ne deviennent de simples animations sur le temps périscolaire.

Soucieux de développer une culture commune à tous les élèves, favorisant la pratique artistique et la lutte contre les inégalités, le SNES invite tous les collègues à lui faire parvenir toutes les difficultés que vous pourriez rencontrer dans la mise en œuvre de vos projets culturels et artistique. La section académique du SNES a demandé à être reçue par le recteur en urgence sur ce point à la rentrée.

Le SNES continue son action auprès des ministères de la Culture et de l’Education afin que ces revendications soient entendues tout particulièrement dans le cadre des futurs travaux du conseil supérieur des programmes d’enseignement de l’école primaire et du collège.


Documents joints

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