Choc des savoirs, Acte II : tri social et restrictions budgétaires
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Lors de sa conférence de presse du mardi 12 novembre 2024, suivie de près par la publication d’une page Eduscol, Anne Genetet a annoncé un nouveau train de mesures pour le collège et le lycée.
En réalité, ces annonces regroupées sous l’intitulé pompeux de “Choc des savoirs acte II” ne sont que du bricolage pour sauver l’héritage laissé par Gabriel Attal, dans un contexte de restrictions budgétaires.
Mesure phare du “choc des savoirs”, les groupes de besoins au collège sont maintenus.
Alors que les “groupes de niveau” voulus par Gabriel Attal et renommés “groupes de besoins” par l’ancienne ministre Nicole Belloubet, ont été mis en place de manière chaotique et disparate en 6e et en 5e à la rentrée 2024, dégradant fortement les conditions d’apprentissage des élèves et de travail des personnels, la ministre Anne Genetet persiste et signe en y ajoutant un dispositif bancal et au rabais pour les classes de 4e-3e.
Le “choc des savoirs” 2023 prévoyait en effet des groupes de besoins sur l’ensemble de l’horaire de mathématiques et de français en 4e-3e. Au lieu de purement et simplement renoncer à cette mesure très largement dénoncée par les enseignants et quasiment impossible à mettre en place en raison des contraintes matérielles qu’elle aurait entraînées, la ministre annonce une version 2024 instaurant des groupes de besoins organisés “en alternant une heure de français et de mathématiques chaque semaine”. Non seulement une telle organisation impose encore des alignements d’horaires, donc une nouvelle dégradation des emplois du temps, mais elle est également inepte pédagogiquement car elle soustrait une heure par quinzaine en mathématiques et en français à la progression des classes, sans que l’on comprenne ce que ce brassage pourra apporter aux élèves.
On sait en revanche que la marge d’autonomie des collèges sera une nouvelle fois amputée, au détriment des options et des dédoublements et ce ne sont pas des mesurettes comme le développement de “Vacances apprenantes” et de “Devoirs faits” qui arriveront à dissimuler l’absence de moyens.
Acte II du tri social : le DNB devient un examen de passage au lycée.
La transformation du brevet en examen de passage au lycée (ce qu’il n’a jamais été), prévue par l’acte I du choc des savoirs, entrera en application en 2026. Les correctifs académiques ne sont pas rétablis et le contrôle continu ne comptera que pour 40 % de la note finale, ce qui fera forcément augmenter le taux d’échec et enverra vers les seconde “prépa-lycée” et vers l’apprentissage un nombre croissant d’élèves, majoritairement de milieu populaire. L’acte II du choc des savoirs confirme son objectif ; instaurer une école du tri social.
Pour des analyses plus détaillées : voir le site du SNES national
Les mathématiques reviennent au bac pour tous les élèves.
Enfin, présenter comme une mesure destinée à “réhausser le socle commun en mathématiques et sciences des futurs citoyens” l’instauration d’une épreuve de baccalauréat anticipée en classe de première, alors que la possibilité d’abandonner les mathématiques dès la fin de seconde avait été rendue possible par la réforme Blanquer, ministre de l’Éducation nationale d’Emmanuel Macron, il fallait oser. L’acte II du “choc des savoirs” l’a fait.
Pour des analyses plus détaillées, voir le site du SNES national
Pour le SNES-FSU, les collèges et les lycées n’ont aucun besoin de ce “choc des savoirs” mais d’un véritable choc des salaires et des moyens. Le “choc des savoirs” doit être abrogé !