[91] Au lycée Doisneau, l’école prend l’eau !
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Alors que 45 millions d’euros d’argent public ont été dépensés par la Région IDF entre2015 et 2019 pour rénover deux bâtiments du lycée Robert Doisneau de Corbeil-Essonnes, voici que moins de 5 ans après la fin du chantier, ces deux bâtiments sont victimes d’infiltrations massives, rendant les salles de cours et les couloirs insalubres les uns après les autres, avec des moisissures, des champignons, et des odeurs infectes. Une dizaine de salles de cours ont déjà été fermées, au point que la bonne tenue du baccalauréat dans ce centre d’examen qu’est le lycée est compromise, et que la faisabilité de la rentrée 2024 est techniquement remise en cause, le nombre de salles insalubres et impropres à accueillir du public augmentant exponentiellement. La gestion des salles de cours étant en temps normal à flux tendu, la moindre diminution de celles-ci menace la possibilité même de faire des emplois du temps pour les classes, et la capacité d’accueillir tout le monde, dans des conditions d’hygiène et de sécurité décentes. Il y a pour l’instant 160 places assises pour l’examen du baccalauréat qui ont été perdues, et la salle où doivent être scannées les copies de bac a été touchée par les moisissures, exposant la santé des personnels qui doivent réaliser ces tâches. La qualité de l’air respiré dans tous les bâtiments est impactée, et la question de la solidité même de la structure des bâtiments doit être sérieusement posée. Le matériel informatique et le réseau numérique sont également menacés, car les infiltrations font tomber de l’eau sur les serveurs, les ordinateurs, et les imprimantes.
Le lycée est également privé de ses salles de musique et de cinéma, dédiées à l’enseignement de ces spécialités. L’enseignement de cinéma se retrouve donc sans connexion informatique adapté, et avec des capacités de projection de films dégradées, tandis que l’enseignement de musique a hérité d’une pièce non-insonorisée, sans place pour stocker tous les instruments et avec un nombre insuffisant de prises électriques pour les faire fonctionner.
En résumé, de l’argent public a été jeté par les fenêtres, au profil de partenariats privés rapaces, qui ne se sont pas privés pour rendre un travail de qualité douteuse, le tout sous l’œil bienveillant et avec la complicité débonnaire de politiciens de la Région peu scrupuleux, qui ont négligé tout contrôle dans le rendu des travaux. Le résultat en est, 5 ans après, un fonctionnement dégradé du lycée et la mise en péril de la santé des élèves et des personnels travaillant dans l’établissement. Malgré les premiers signalements du problème faits il y a plus d’un an, l’inaction règne, car la Région et Eiffage se livrent une bataille juridique sans fin, laissant les élèves et les personnels sans solution au milieu d’un problème qui ne fait qu’aller en empirant et qui est désormais hors de contrôle.
Les personnels attendent de la région qu’elle soit à la hauteur de ses ambitions !