[95] : “Job dating” pour recruter dans l’académie de Versailles : Non à la précarisation de l’Éducation nationale !

mardi 31 mai 2022
par  Snes S2 Val d’Oise

Face à la crise du recrutement dans les métiers de l’Éducation, la rectrice de l’Académie de Versailles a choisi d’organiser des “job datings” pour recruter plus de 2 000 collègues contractuels pour exercer les fonctions de professeur(e) des écoles, professeur(e) en collège et lycée, accompagnant(e) d’élèves en situation de handicap, médecin scolaire, infirmier(ère) scolaire, psychologue de l’Éducation nationale. L’institution ne se cache même plus et fait la publicité de ce genre d’événements pourtant révélateurs de la grave crise que traverse l’Éducation Nationale.

Banderole sur les grilles du lycée
Banderole sur les grilles du lycée

30 minutes d’entretien pour devenir enseignant(e), est-ce bien sérieux ? Être enseignant ne s’improvise pas, c’est un métier qui s’apprend. Dans quelles conditions est-il prévu de former les candidats retenus à qui seront confiés des temps pleins dès la rentrée de septembre ?

Plutôt que de revaloriser nos conditions de travail et de rémunération, seules solutions pour redonner de l’attractivité à nos métiers, le rectorat choisit donc le recrutement massif et à la va-vite de précaires. Pas de sécurité de l’emploi, des contrats précaires et peu respectés, pas de paie durant les vacances, et des salaires plus bas que ceux des titulaires, voilà ce qui attend les nouvelles recrues.

Ces embauches massives en dehors des procédures classiques de recrutement constituent une remise en question de nos statuts alors que la stabilité est une condition nécessaire à l’exercice serein d’une profession qui devient de plus en plus difficile à exercer. Plutôt que d’aggraver la précarisation de nos professions, un plan de titularisation ambitieux est nécessaire.

Pour lutter efficacement contre la pénurie de professionnels dans l’Éducation Nationale, il faut agir sur ses causes bien connues et ce de manière urgente : salaires insuffisants, dégradation des conditions de travail, manque de moyens, réformes brutales qui désorganisent profondément le métier, précarité des collègues AESH et contractuels. Il en va de l’avenir de nos professions, du service public de l’éducation et de la qualité de la formation de nos enfants.

Quant à l’organisation de ce “job dating” au sein d’un établissement sur le temps des cours, dans le contexte d’une fin d’année déjà lourde et très désorganisée par le nouveau calendrier du baccalauréat, elle a été décidée sans aucune concertation avec les personnels de l’établissement qui ont été mis devant le fait accompli.
De nombreux cours ont été déplacés, les changements salles impactent les élèves et
désorganisent les enseignements. On peut également s’inquiéter des questions de sécurité posées par l’entrée de centaines de personnes étrangères à l’établissement. Et confier l’encadrement et la sécurité des lycéens, étudiants et personnels du lycée à des élèves de bac professionnel accueil et sécurité semble bien léger et pour le moins cynique : il s’agit, en effet, d’associer des élèves à la précarisation de notre profession et à la dégradation de leur formation.

Des enseignants du Lycée Alfred Kastler mobilisés