Mardi 3 Juin Manifestation nationale des retraités

mardi 13 mai 2014
par  Snes S3

 MARDI 3 JUIN MANIFESTATION NATIONALE DES RETRAITÉS à PARIS

UCR CGT - UCR FO - UCR CFTC - FSU - Solidaires Retraités - FGRFP LSR - UNRPA

sommaire

-11heures : rassemblement et pique-nique place Joffre (métro Ecole Militaire)
  • 13 heures : manifestation en boucle vers le Ministère de la Santé et des Affaires sociales


  • La manifestation se terminera vers 15h pour permettre un retour en région dans de bonnes conditions

    " Pour nos organisations, la retraite n’est pas un privilège ou une prestation sociale.
    Elle est un droit obtenu par le travail et son niveau est directement le résultat des rémunérations perçues pendant la vie professionnelle et le nombre d’années cotisées.

    L’aggravation de la baisse du pouvoir d’achat des retraités ne résoudra en rien les difficultés financières des régimes de retraites, le retour de la croissance. C’est la création d’emplois, la revalorisation des salaires, l’égalité des salaires des femmes, l’arrêt des exonérations de cotisations, l’élargissement de l’assiette à tous les revenus distribués par les entreprises, qui créeront les ressources nécessaires.

    La politique accroissant l’austérité appellera d’autres reculs, alimentera la spirale infernale de la baisse de la demande, de la récession, des baisses d’emplois et de cotisations... Il est urgent de mettre en place d’autres orientations économiques et budgétaires et un autre partage des richesses. (...)

    Refusons toute nouvelle dégradation. Pour nos organisations, l’heure est à la mobilisation autour de ces revendications principales :

    • Contre le gel des pensions, et retraites,
    • Pour l’amélioration du pouvoir d’achat de tous les retraités, et le retour à la revalorisation annuelle des retraités, des pensions et pensions de réversion,
    • Pour qu’une loi progressiste sur l’adaptation de la société au vieillissement soit déposée dès maintenant par le gouvernement sur le bureau de l’Assemblée Nationale, débattue et votée,
    • Pour le développement de services publics de qualité, indispensables à l’ensemble des citoyens (transports, santé, etc…). "
      (extrait de l’appel unitaire)

     Le front des retraités contre la cure d’austérité

    « Nous partîmes 500 mais par un prompt renfort... » C’est la lutte des retraités qui est en marche.
    L’élargissement de l’unité est à la mesure de la gravité des attaques et résulte du patient travail de contacts mené par les organisations de retraités qui, depuis 2013, ont fait front commun contre les régressions visant les retraites et les retraités. La SFRFSU a pris toute sa place dans cette montée en puissance de la protestation.

    Va-t-on parler de nouveaux coups de rabot ou de coup de massue pour qualifier les mesures annoncées par M. Valls le 8 avril ? « Indignation et colère » titrait le communiqué de presse de la FSU le lendemain.

    50 milliards de réduction des dépenses publiques d’ici 2017, ce sera moins de pouvoir d’achat, de protection sociale, de services et d’emplois publics dans un contexte déjà dangereusement déflationniste.

    Avec qui sont passés les « pactes » proposés quand les entreprises vont recevoir un paquet de 30 milliards, davantage même pour ceux qui ont repris le chiffrage en détail, et ce sans contreparties exigées pour l’emploi et les investissements, et ce sans que les mesures semblables prises avant et après 2012 n’aient infléchi la courbe du chômage ?

    Le gel des pensions jusqu’en octobre 2015, après le report en octobre 2014 acté dans la Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2014 pour financer les retraites, est scandaleux à plus d’un titre : il entraîne une nouvelle érosion du pouvoir d’achat après les mesures fiscales prises précédemment.

    De janvier 2014 (puisqu’il n’y a plus de revalo cette année) au 1er octobre 2015, faites le compte et ajoutez le fait qu’avant 2009 la revalorisation des pensions intervenait au 1er janvier sur la base de l’inflation anticipée pour l’année à venir.

    Si l’inflation est faible en 2014, les dépenses contraintes, elles, ne diminuent pas, loin de là. Nous avons bien raison de contester cet indice des prix à la consommation qui ne reflète pas la réalité des dépenses. Par ailleurs, un taux d’inflation plus élevé est attendu pour 2015.

    De plus, les économies réalisées par le gouvernement, évaluées entre 1,2 et 1,5 milliard selon les sources, sont dans l’ordre de grandeur des économies escomptées pour 2020 par le report de la revalorisation des pensions d’avril à octobre (1,4 milliard selon le dossier de presse d’août 2013).

    On se trouve donc devant l’accélération brutale, sans tambours ni trompettes, d’une mesure prise dans le cadre de la -mauvaise- réforme des retraites. Cela ne rassure pas pour l’avenir !

    La loi sur les retraites de 2003 qui a supprimé l’indexation des pensions de la Fonction Publique sur les salaires et allongé la durée de cotisation porte toutefois l’engagement d’une revalorisation annuelle des pensions sur l’indice des prix.

    Austérité et démocratie ne font pas bon ménage. Et si, pour calmer la fronde de députés de la majorité, une revalorisation du niveau de l’inflation en octobre 2014 a été concédée pour les retraites inférieures à 1200 euros, elle sera très insuffisante pour améliorer la situation des personnes concernées.

    Avant même que ne s’engagent les négociations sur les retraites complémentaires - et avec un sens aigu du dialogue social- le gouvernement attend 2 milliards du gel jusqu’en 2015. Le total des économies réalisées sur l’ensemble des retraites se chiffre donc à quelque 3 milliards.

    Comparaison n’est pas raison ? A voir. Selon Bercy, 3 milliards, c’est ce que va recevoir en 2014, dans le cadre du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi, la grande distribution qui n’est pourtant pas exposée à la concurrence internationale et recourt massivement aux personnels à bas salaires.

    Le niveau de vie des retraités n’aurait-il pas un tout autre effet sur la vie économique que les dividendes distribués aux actionnaires d’Auchan ou de Carrefour ? « Le coût du travail est un faux débat, ce qui nous coûte c’est le capital » (communiqué commun CGT FSU Solidaires du 11 avril).

    Dans la Fonction Publique la poursuite du gel du point d’indice jusqu’en 2017 va alourdir les pertes de pouvoir d’achat. Les futurs retraités vont donc subir la double peine d’une pension diminuée du fait d’un salaire amputé et du gel des pensions.

    Là encore, les 5 milliards consacrés à réduire le taux de l’impôt sur les sociétés ne seraient-ils pas mieux employés pour augmenter le point d’indice, quand il faut 1,8 milliard pour 1% d’augmentation du point pour l’ensemble des fonctionnaires ?

    Pour ce qui concerne la santé, la saignée de 10 milliards va mettre un peu plus l’assurance-maladie sur le flanc. Se profilent une réduction historique des dépenses de santé avec une augmentation n’excédant pas 2% et le cortège déjà annoncé de nouvelles restructurations d’hôpitaux, de réduction de la durée d’hospitalisation (avec les effets que l’on imagine), le développement de la chirurgie ambulatoire (avec quelles conséquences ?)...

    De plus, c’est la Sécurité Sociale elle-même et son mode de financement solidaire qui sont gravement mis en péril par l’assèchement des ressources inscrit dans les mesures d’exonérations des cotisations patronales et salariales. Je vous renvoie à l’article de D. Rallet ici-même sur ce dossier brûlant.

    Dans une lettre adressée aux députés de sa majorité le 28 avril, M. Valls s’est engagé à ce que la loi sur le vieillissement soit « prochainement proposée » au vote du parlement. Ce qui laisse planer bien des incertitudes sur le calendrier et sur le contour de la loi qui sera présentée puisque les organisations syndicales n’avaient pas eu connaissance du projet de M. Delaunay.

    Quant au financement... Il y a pourtant urgence à répondre aux besoins pour la revalorisation de l’APA et l’aide à domicile sans compter les dossiers qu’il faut faire avancer pour les personnes en établissements spécialisés.

    La manifestation du 3 juin est donc un moment particulièrement important qui doit porter haut et fort les protestations, les attentes et les revendications des retraités. Des cars et des trains sont déjà retenus en province. Les Franciliens, qui rejoignent Paris plus facilement, doivent répondre massivement à l’appel !

    M. Beaulu-Barlier

     Prélèvements obligatoires, impôts et autres contributions.

    De temps en temps il est bon de faire le point sur son bulletin de pension, même si le garder n’a pas la même importance que pour un bulletin de salaire. Je n’ai les miens que depuis 2005. Nos « charges sociales » sont peu nombreuses et leur évolution facile à calculer.

    Depuis 2005 sont stables :

    • Les CSG (contribution sociale généralisée) non déductibles (2,4%) et déductibles (4,2%) du revenu imposable : 6.6% du montant brut de la pension
    • La CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale) : 0.5 % du montant brut de la pension.

    Mais le taux de la mutuelle MGEN), 2.9% jusqu’en 2009, est passé à 3.35% en 2010, puis 3.47% en 2011 pour atteindre 3.56% depuis 2012. Cette augmentation résulte du désengagement de la Sécurité sociale et au report de charges sur les mutuelles qui ont dû, en plus, supporter de nouvelles taxes.

    En 2013, une petite nouvelle est créée pour les pensionnés imposables : la CASA, 0.3%. Par cette Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie, les retraités financent leur future autonomie…en vertu d’une loi qui n’est pas encore votée.

    D’un montant total de 10% jusqu’en 2009, les prélèvements supportés par les pensionnés ont atteint 10.96% en 2013 soit une augmentation de 9.6%.

    Comparés aux prélèvements sur le salaire d’un travailleur du privé (plus de 29%), nos 10.96% font piètre figure. Mais, en tant que retraités, nous ne sommes pas oubliés :

    Dans le calcul de l’impôt sur le revenu par la suppression de la demi-part accordée aux personnes seules ayant élevé au moins un enfant et par la fiscalisation de la majoration de pension pour avoir élevé trois enfants et plus

    • Grâce au report de la revalorisation des pensions, pourtant inscrite en lettres d’or dans la loi, ce qui permet de les geler pendant 21 mois
    • Grâce au gel du point d’indice qui dégrade les pensions des néoretraités

    Dans une société solidaire, que salariés et retraités paient des cotisations sociales, quoi de plus normal ! Que les employeurs en paient, quoi de plus normal ! Et pourtant on assiste au désengagement du patronat qui a été exonéré de 27,6 milliards en 2012 sur les « petits salaires » (trappe à bas salaire).

    Or l’INSEE a montré que la baisse des cotisations payées par les employeurs s’accompagne d’une augmentation des dividendes et réciproquement. Et maintenant le MEDEF voudrait nous faire croire que grâce à 100 milliards d’euros d’allègements fiscaux, il créerait 1 million d’emplois ! (chaque emploi recevrait en moyenne 100 000 euros !!!)

    Une petite information pour finir : toute peine méritant salaire et tout salaire étant imposable, les salariés sont devenus imposables sur la participation des employeurs aux contrats collectifs et obligatoires (garantissant les risques santé, maternité ou accident) !

    On est en droit de se demander où s’arrêtera la chasse à nos euros...

    Geneviève DUBUT

     La chasse aux cotisations bat son plein

    Avec la concurrence de tous contre tous comme projet de société.

    En additionnant la baisse des cotisations patronales liée au « pacte de responsabilité » et la nouvelle trouvaille du « pacte de solidarité » (baisse des cotisations salariales proches du Smic), on arrive à un total de 12 à 13 milliards d’euros, soit le niveau actuel des déficits de la Sécu !

    Ce qui frappe dans le discours austéritaire, c’est l’impression que les cotisations sociales ( et les impôts) sont une ressource dans laquelle on peut puiser à volonté pour atteindre des objectifs présentés comme indiscutables : la « compétitivité des entreprises » et dans la dernière version de M. Valls, le « pouvoir d’achat » des bas salaires.

    On sait que tout cela sera financé par la baisse des dépenses publiques comme l’a indiqué crûment le premier ministre :
    « L’effort sera partagé par tous. L’Etat et ses agences en prendront la plus grande part, 19 milliards. 10 milliards proviendront de l’assurance-maladie et 10 milliards supplémentaires des collectivités locales. Le reste viendra d’une plus grande justice, d’une mise en cohérence et d’une meilleure lisibilité de notre système de prestations. »

    Ainsi c’est au nom d’une plus grande justice que le gouvernement s’apprête à réduire les dépenses sociales de 21 milliards ! Ce cynisme assumé est devenu la marque de l’époque.

    Au-delà du discours gestionnaire qui occupe le devant de la scène (équilibrer les comptes et chercher les économies nécessaires), c’est une véritable entreprise politique qui est le ressort profond de cette démarche consistant à siphonner les recettes de la Sécu.

    On savait déjà qu’il n’est plus légitime de prélever des cotisations sociales parce que cela augmente le coût du travail pour l’employeur…

    Avec le « pacte de solidarité », tout se passe comme si le gouvernement cherchait à entraîner les salariés dans le camp des adversaires de la protection sociale.

    On ne cotise plus pour adhérer à un vaste système de solidarité collective, mais parce qu’on attend un retour individuel intéressé. Dans cette logique, il est « naturel » que ce soit les retraités qui financent par la CASA leur protection contre la dépendance. Ou pour descendre au niveau plus fin de cette logique que chaque retraité épargne pour sa propre protection.

    A ne discuter que d’équilibres gestionnaires, on perd de vue la place de la Sécu comme institution politique au coeur de la démocratie.

    Le Smicard va gagner quelques euros avec la baisse de ses cotisations, il va en perdre bien plus avec la baisse des prestations car, comme vient de le montrer le Haut Conseil du financement de la protection sociale, celles-ci jouent un rôle redistributif majeur.

    Surtout il va commencer à perdre sa liberté car sa capacité à s’émanciper des logiques de survie auxquelles le capitalisme cherche à condamner les travailleurs dépend des supports collectifs (droit du travail, protection sociale) sur lesquels il peut s’appuyer.
    D’ailleurs, on entend déjà revenir la petite musique de la remise en cause du Smic.

    Il est temps de réinvestir le débat public. Nous devons faire entendre une autre musique, et ne plus laisser l’initiative et les places publiques à la pensée dominante et aux courants réactionnaires.
    Occupons le débat pendant la campagne européenne et organisons le 3 juin.

    D. Rallet


    Documents joints

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