Après avoir prononcé la suspension de Kai Terada, sans motif et sans qu’il ait seulement été reçu au préalable, après avoir prononcé sa mutation, dans un autre département, dans le prétendu intérêt du service, le Rectorat poursuit auprès des personnels du lycée Joliot Curie sa tentative d’intimidation et de destruction du collectif. Nous condamnons ces agissements.
Sous prétexte de mettre fin à un supposé climat de tension permanente, l’Administration cache mal sa volonté de juguler l’action collective et syndicale. La restitution de l’enquête aux élu∙es au Conseil d’Administration, qui a eu lieu vendredi 23 septembre, plutôt que d’apporter aux personnels les réponses attendues, s’est transformée en la lecture par l’Inspection Générale d’un rapport à charge, visant directement les personnels de l’établissement, leur travail et leur engagement.
A travers un diagnostic faisant abusivement porter aux personnels enseignants la responsabilité de nombreuses difficultés (celles des chefs d’établissement, l’instabilité des équipes – que la sortie du dispositif APV a nécessairement accentuée - , les difficultés liées aux locaux, mais aussi les heures non assurées en raison de grèves répondant à des préavis académiques ou nationaux), l’Inspection Générale s’est employée à dénigrer le travail réalisé par les enseignants, minorant les réussites de l’établissement et remettant en cause les choix faits par les équipes, considérant les débats sur la DGH comme dénués de portée pédagogique et comme trop systématique et abusif le recours aux sanctions.
Les personnels ont aussi appris que serait mis en œuvre un « plan d’accompagnement » qui se traduirait par des interventions d’inspecteur•trices Vie Scolaire et dans l’ensemble des disciplines. Les enseignant∙es se sentent placé∙es sous surveillance, sous tutelle et voient leur professionnalisme brutalement remis en cause. L’accompagnement ainsi présenté est ressentie comme une pression insupportable. Comment pourrait-il en être autrement, après les propos de l’Inspection Générale ? La violence ainsi faite à des personnels déjà éprouvés par l’enquête présentée comme une « mission d’observation à 360° », et que la mutation arbitraire de leur collègue Kai Terada a fortement ébranlés en développant chez beaucoup un fort sentiment d’insécurité, est inacceptable.
Plusieurs représentant∙es syndicaux∙ales de l’établissement ont obtenu, non sans mal, d’être à leur tour entendu∙es, et ont souligné le mal être au travail résultant de la situation actuelle, et dont attestent les nombreux écrits dans le Registre de Santé et Sécurité au Travail. Les enseignant∙es se sentent stressé∙es, sous pression.
Sans apporter de réponse aux difficultés réelles rencontrées dans l’établissement au quotidien, l’Administration persiste pourtant dans son idée d’aller inspecter le travail des personnels, et envisage de relancer une enquête sur le climat scolaire à Joliot Curie. Loin de répondre à la souffrance des personnels, cette nouvelle enquête ne pourra que l’accentuer.
Pour rétablir la sérénité que la Rectrice prétend rechercher pour cet établissement - alors qu’elle est la première responsable de la tension qui y règne - nous demandons dans l’immédiat l’annulation de la mutation de Kai Terada et sa réintégration au lycée Joliot Curie. Nous exigeons que cessent les mesures d’intimidation et la répression anti-syndicale, qui vise l’ensemble des personnels de l’établissement. Au-delà, nous demandons le respect des choix pédagogiques faits dans l’établissement et que des réponses adaptées soient apportées aux revendications des personnels, dont la principale préoccupation est d’offrir des conditions d’apprentissage de qualité aux élèves, dans l’intérêt du Service public d’éducation.
Nos organisations appellent l’ensemble des personnels à participer massivement le mardi 11 octobre aux actions prévues, en soutien à Kai Terada et contre la répression anti-syndicale.

Toutes les infos et le communiqué intersyndical d’appel à la mobilisation le 11 octobre sont dans cet article.
Retrouvez ici le communiqué à télécharger.