CTA du 15 novembre : un bilan de rentrée révélateur des conséquences néfastes de la politique éducative du gouvernement
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1) Bilan de rentrée : un révélateur de l’aggravation des inégalités au détriment des élèves les plus défavorisés
La publication par le ministère des IPS (indice de position sociale) des collèges confirme ce que la FSU ne cesse de dénoncer : la politique éducative du gouvernement aggrave bien les inégalités !
Vous trouverez ci-dessous une carte interactive qui vous permet de comparer les collèges de votre commune ou de votre département :
https://www.data.gouv.fr/fr/reuses/...
Nous avons à nouveau condamné l’inclusion des établissements dans les CLA, sous prétexte que ces derniers concourent à la mixité sociale ! Selon le rectorat, les établissements feraient des efforts pour assurer davantage de mixité sociale. La carte des IPS prouve exactement le contraire. Dans les communes qui comptent de nombreux collèges en Éducation prioritaire, comme Mantes-la-Jolie, le collège privé Notre Dame a un IPS presque deux fois supérieur à celui du collège André Chénier (137.4 contre 73.6).
La rectrice vante par ailleurs des dispositifs correcteurs des inégalités, comme les moyens accordés à l’Éducation prioritaire et le calcul des DHG à l’IPS. Dans la réalité, les nouveaux modes de calcul aboutissent à une baisse des moyens dans de nombreux collèges. Avec des DHG contraintes, de nombreux collèges de l’Éducation prioritaire se sont vu imposer l’an dernier la nécessité d’arbitrer entre classes moins chargées et cours à effectifs réduits. Dans certains cas, ils ont même dû renoncer à des dispositifs qui concouraient pourtant à la réussite des élèves.
Le rectorat se satisfait de quelques initiatives qui ne concernent qu’une minorité d’élèves, comme la création de sections internationales à Nanterre et Corbeil-Essonnes. La DSDEN des Yvelines, quant à elle, a mis en avant un dispositif type « busing » consistant à affecter les meilleurs élèves boursiers en 6e dans des collèges favorisés.
Ces politiques ne sont que des sparadraps. La FSU a à nouveau rappelé son exigence d’une véritable politique volontariste en faveur des collèges de l’Éducation prioritaire.
2) Bilan de rentrée et prévisions d’effectifs pour la rentrée 2023 : des évolutions démographiques toujours contrastées entre les départements
Les tendances enregistrées depuis 2021 se confirment. Le Val d’Oise et l’Essonne voient encore leurs effectifs augmenter au bilan de rentrée, mais aussi dans les projections pour la rentrée 2023 : + 1.3 % à la rentrée 2022 et + 1.2 % pour 2023 dans le Val d’Oise et + 1.2 % et + 0.9 % pour l’Essonne. Ils augmentent peu dans les Yvelines. Surtout, les Hauts de Seine voient la baisse des effectifs s’accentuer, notamment en collège : 838 élèves en moins sont prévus pour la rentrée 2023 dans les collèges du département. Nous avons rappelé que cette situation ne doit pas être le prétexte à des reprises de moyens dans certains collèges, comme cela a été le cas dans les Hauts de Seine l’an dernier, logique qui a abouti à la suppression de classes pour seulement quelques élèves en moins. La hausse démographique, notamment dans les collèges du Val d’Oise doit être donc financée à la hauteur des besoins réels. Cela passe par une augmentation conséquente de l’enveloppe horaire globale académique.
Globalement, la hausse démographique devrait se tasser dans les années prochaines, dans le prolongement de la baisse des effectifs dans le premier degré, mais avec des contrastes par département qui rejoignent les tendances actuelles.
En lycée, un manque de places problématique en STMG
La réforme du lycée entraîne une augmentation des effectifs en STMG et une baisse dans les autres séries technologiques. La série STI2D est par exemple concurrencée par l’existence de spécialités comme les NSI dans la série générale.
En conséquence, des élèves se sont retrouvés sans affectation à la rentrée. Des classes de STMG ont été ouvertes en catastrophe à la rentrée.
Face à ce constat, l’académie rejette la responsabilité sur les équipes pédagogiques qui auraient tendance à trop orienter vers les séries technologiques. Aucun bilan n’est fait des conséquences des réformes, et de la dégradation de l’encadrement des élèves.
3) Une gestion calamiteuse des personnels
L’autosatisfaction du rectorat confine dans ce domaine au déni de réalité
Un bilan des mutations à revoir
Alors que le rectorat affirme que le système des mutations permet une amélioration des situations individuelles, la réalité montre pourtant que la suppression du contrôle en amont, via le paritarisme, aboutit à un mouvement intra-académique opaque, dans lequel les collègues ne se retrouvent pas. La dématérialisation transforme les demandes en véritable labyrinthe. Les erreurs de barème ne sont plus contrôlées en amont alors qu’auparavant, les interventions des commissaires paritaires du SNES-FSU dans les instances permettaient de rectifier un barème sur 4 ! Le nombre peu élevé de recours n’est pas le reflet d’un mouvement mieux géré mais bien de l’opacité de ce dernier, encore renforcée par la non publication des barres.
Des TZR maltraités
Le bilan montre aussi qu’un nombre de plus en plus grand de TZR sont affectés sur deux, voire sur trois établissements.
Dans le même temps, certaines disciplines sont totalement sinistrées, comme la technologie pour laquelle, 213 postes sont restés vacants après le mouvement.
Face à ce constat et à la nouvelle baisse annoncée du nombre d’inscrits aux concours, la rectrice envisage un plan d’action en direction des étudiants, comme si un nouveau plan marketing pouvait répondre à la crise du recrutement.
Vous trouverez ci-dessous la déclaration préalable de la FSU