REP + : s’opposer au dévoiement de la pondération et à la caporalisation de nos métiers
par
Cet année huit établissements de l’académie de Versailles sont entrés à titre expérimental dans le dispositif REP+, à la rentrée prochaine le dispositif comprendra 23 établissements .
Pour le SNES-FSU, la carte de l’éducation prioritaire, par son nombre contraint d’établissements, ne répond en aucun cas aux besoins liés à l’aggravation des inégalités sociales et territoriales dans notre académie du fait de la crise et des politiques d’austérité. A cela s’ajoute la volonté de l’Administration, à tous ses niveaux, de faire des établissements REP+ des laboratoires de transformation de nos métiers et de déréglementation, trahissant l’esprit initial de la réforme et pérennisant les logiques du dispositif ECLAIR.
Le SNES-FSU a découvert, au moment des commissions d’affectation, que dans l’académie de Versailles la moitié des postes vacants en REP+ ont été soustraits du mouvement général pour permettre un recrutement local. Suite à l’interpellation du SNES-FSU, le Rectorat a justifié ce modèle de gestion discrétionnaire en affirmant que le métier ne peut être le même qu’ailleurs et suppose des compétences particulières.
En début d’années dans les huit établissements REP+ préfigurateurs la mise en place de la pondération s’est heurtée à la volonté de la part des hiérarchies intermédiaires (chefs d’établissement, DASEN...) de mettre en œuvre « des structures visibles », c’est-à-dire inscrire des heures dans l’emploi du temps, venant s’ajouter au service d’enseignement (réunions, tâches d’orientation…), pour imposer des réunions visant à faire du chef d’établissement un prescripteur pédagogique.
Cette méthode, inacceptable, constitue un dévoiement d’une mesure qui a pour objectif d’améliorer les conditions de travail des enseignants en Éducation prioritaire tout en reconnaissant leur rôle de libre concepteur pédagogique. Les luttes locales relayées par le SNES-FSU ont permis au collègues de faire respecter la circulaire du 4 juin 2014 (lien : http://www.education.gouv.fr/pid255...) qui établit la pondération comme une prise en compte de la pénibilité du travail, et réaffirme que rien ne peut être imposée aux collègues.
« Sans avoir vocation à se traduire par une comptabilisation, ce dispositif vise à favoriser le travail en équipe de classe ou disciplinaire, en équipe pluri-professionnelle (conseillers principaux d’éducation, conseillers d’orientation psychologues, documentalistes, assistants d’éducation ou pédagogiques, assistants sociaux, personnels infirmiers, médecins notamment) ».
Les remontées que nous avons eu des préparations de la rentrée 2015 pour les nouveaux établissements REP+ montrent que comme l’an dernier dans les établissement préfigurateurs l’Administration trahit les engagements pris par le ministère au moment des discussions sur la réforme de l’Education prioritaire, en tentant d’imposer au collègues des temps et thèmes de réunions sous couvert de la pondération.
Le SNES-FSU sera aux côtés des collègues pour faire respecter leurs droits et s’opposer à toute tentative managériale de faire des établissement REP+ des laboratoires de transformation nos métiers et de mise en place de l’école du socle. Dans les établissements préfigurateurs c’est grâce a l’information des équipes et aux luttes collectives soutenues par les sections départementales et académique du SNES-FSU que ses dérives ont pu être contrées.
Il est nécessaire pour que nous puissions intervenir et organiser la riposte à ce dévoiement de la politique de l’éducation prioritaire, d’être informé de l’ensemble des situations de l’académie. N’hésitez donc pas à nous remonter ce qui ce passe dans vos établissements à l’adresse suivante colleges@versailles.snes.edu