Le Ministre ouvre le chantier de l’Education prioritaire : demi journée banalisée dans l’académie le 7, 8 ou 10 octobre

samedi 28 septembre 2013
par  Snes S3 MRP

 Relancer la lutte contre les inégalités, une nécessité et une urgence dans l’académie

L’Éducation prioritaire, dans notre académie marquée par le durcissement d’inégalités socio-économiques très fortes opposant zones de grande prospérité et zone d’intense pauvreté, est un instrument incontournable pour faire de la réussite de tous les élèves et de l’élévation des qualifications un objectif effectif de notre système éducatif.

Or les différentes réformes que l’Éducation prioritaire a connues depuis sa création il y a trente ans ont été un artifice pour reprendre des moyens dans un contexte de réduction d’emplois et de désengagement de l’État, pour créer une École à plusieurs vitesses en extrayant les élèves concernés du droit commun (RAR, ECLAIR) et pour caporaliser nos métiers (recrutement local, création d’une hiérarchie intermédiaire avec les préfets des études…).

Le Ministre a ouvert cette année le chantier de la refondation de l’Éducation prioritaire sans, toutefois, dévoiler ses intentions.
Il a décidé de lancer dans la précipitation un dispositif de concertation pyramidale : 1/2 journée banalisée en octobre regroupant tous les personnels (1er et 2nd degré, d’entretien, de santé et de service) des réseaux de réussite scolaire pilotée par l’encadrement immédiat (IPR, C/E, IEN), synthèse de celles-ci dans le cadre d’assises académiques en novembre puis synthèse finale en décembre lors d’assises nationales.

La demi journée doit avoir lieu dans l’académie de Versailles le 7, le 8 ou le 10 octobre. A noter qu’ignorance ou volonté d’anticiper leur sortie du dispositif, les lycées relevant d’un classement d’Éducation prioritaire ne sont pas conviés ! Le SNES intervient à ce sujet.

Les propositions des experts qui doivent servir de base à cette concertation (rapport de la CIMAP), bien que prudentes dans leur formulation, s’inscrivent à quelques nuances près dans le droit fil des réformes précédentes, combattues par le SNES et par la profession :

  • réduction du nombre d’établissements concernés sous le prétexte de ne pas saupoudrer les moyens,
  • remise en cause des réductions d’effectifs par classe au motif d’un bilan mitigé,
  • nécessité de renforcer l’encadrement (préfet des études) et la contractualisation des moyens pour imposer de « bonnes pratiques » et s’adapter aux réalités locales…

 Faire entendre nos exigences en matière de relance de l’Éducation prioritaire

Pour le SNES et la FSU, il n’est pas question de voir ce débat nécessaire et urgent confisqué par des lobbys d’expert et la hiérarchie sur la base d’un rapport dont les postulats et les orientations sont contestables.
Il s’agit d’investir ces demi journées pour faire remonter des revendications qui permettent une véritable relance de l’Éducation prioritaire, en s’appuyant sur les besoins des élèves et les exigences de nos métiers.

Pour contourner l’approche managériale de la concertation mise en œuvre par le Ministère, il est essentiel :

  • de se réunir avec les collègues, en amont de la journée de concertation, et quand c’est possible avec les collègues du Premier degré, pour réfléchir collectivement à la manière de faire remonter efficacement les exigences de la profession.
  • lors de la 1/2 journée banalisée, pour que les synthèses ne deviennent pas l’apanage des C/E et des IEN, de rédiger ses propres synthèses et de les faire remonter aux sections départementales du SNES

Au delà de cette 1/2 journée banalisée, il est déterminant de s’informer et de poursuivre les débats pour être en situation de proposer et d’agir.
C’est pourquoi, nous appelons :

- à remplir l’enquête en ligne de la FSU pour faire remonter l’expression de la profession par une voie syndicale

  • à se réunir dans les établissements et à participer aux réunions de ville organisées par le SNES et la FSU

 Les propositions du SNES pour une véritable relance de l’Éducation prioritaire

  • Prolonger la scolarité obligatoire à 18 ans, comme le Royaume-Uni est en train de le faire.
  • Réduire significativement les effectifs par classe (au plus 20 au collège et 25 au lycée) cf les études de Picketty et de l’OCDE.
  • Développer les dédoublements et le travail en petits groupes.
  • Recentrer sur les apprentissages en classe, sans en rabattre sur les exigences.
  • L’aide aux élèves doit d’abord être pensée au sein de la classe, il faut des équipes mieux formées, il faut revoir la formation continue, la renforcer en lien avec la recherche universitaire et pédagogique.
  • Il faut du temps de concertation dans le service pour échanger sur nos pratiques en lien avec la recherche, les programmes mais aussi pour assurer un meilleur suivi des élèves.
  • Des équipes pluri-professionnelles avec du temps pour travailler ensemble, chacun dans le respect de ses missions : deux professeurs principaux par classe, CPE, surveillants, CO-Psy, assistants sociaux, infirmièr(e)s, équipes CM2, équipes des lycées du secteur…
  • Des avantages financiers : au moins 30 points d’indice en plus pour les enseignants, un avantage spécifique d’ancienneté.
  • Une bonification pour les mutations qui accélère les possibilités de mutation sans déséquilibrer le barème du mouvement et la prise en compte de toutes les situations.
  • La suppression immédiate du dispositif ECLAIR.

Documents joints

PDF - 29.6 kio