Pas d’école de qualité sans enseignants bien payés. Pour recruter, il faut rendre nos métiers attractifs.

jeudi 23 mai 2013
par  Snes S3 MRP

POUR LES SALAIRES ET L’EMPLOI PUBLIC

Pétition téléchargeable => ici

Pétition signable en ligne => ici

 Depuis 10 ans, enseignants, CPE, Co-psy, nous sommes parmi les moins bien payés de l’Union Européenne. Cela suffit !

La rémunération d’une heure de cours d’un enseignant français, après 15 ans d’exercice, est, selon l’OCDE, inférieure de 13 euros à celle d’un confrère espagnol, de 18 euros à celle d’un confrère allemand, de 19 euros à celle d’un confrère danois.

Tandis que le pouvoir d’achat des enseignants dans toute l’Union européenne progressait, celui des enseignants français chutait de 15 %.

La rémunération d’un enseignant certifié ou CPE, à qualification égale, équivaut à 66% de celle d’un cadre dans le secteur privé et 71% de celle d’un cadre dans le Fonction publique.

Dans ces conditions, comment prétendre pouvoir attirer un étudiant de master sur deux vers les carrières de l’enseignement et de l’éducation ?

 Une politique qui, au nom de l’austérité, poursuit le déclassement de nos métiers !

  • poursuite du gel du point d’indice alors que la prévision de l’inflation 2012-2013 est de 1,9%
  • assiette de la CSG et de la CRDS étendue à 98,25% des revenus contre 97 % auparavant
  • augmentation de la cotisation vieillesse de 0,1 points en novembre 2012 qui doit se poursuivre chaque année jusqu’en 2020

L’addition de ces mesures représente une baisse du salaire net réel de 45,16 euros par mois entre septembre 2012 et septembre 2013 pour un certifié au 6e échelon et de 63,34 euros pour un certifié au 11e échelon.

Le graphique ci-dessus confirme le déclassement des personnels enseignant, d’éducation et d’orientation, organisé par les choix politiques depuis 15 ans, qui ont utilisé leur traitement comme variable d’ajustement pour réduire la dépense publique alors que, dans la totalité des pays, leur rémunération est considérée comme un investissement déterminant pour l’avenir !

 Déblocage de la valeur du point d’indice et le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat, reconstruction de nos grilles salariales : imposons ces exigences !

En pleine crise du recrutement qui exige de rendre attractifs nos métiers, Vincent Peillon subordonne toute hausse des salaires à des contreparties et renvoie celle-ci à une période où « le contexte budgétaire » le permettra. C’est inacceptable !

La revalorisation :

  • Ce n’est pas du donnant-donnant mais la satisfaction d’une exigence légitime de reconnaissance à leur juste hauteur de nos qualifications et de nos missions, dénaturées et méprisées depuis plus de 10 ans.
  • Ce n’est pas « une charge » mais un investissement indispensable pour rendre attractifs nos professions et recruter les enseignants de demain qui doivent former la jeunesse et élever les qualifications
  • Ce n’est pas une revendication « corporatiste » et « irresponsable » mais un instrument pour relancer la consommation et l’investissement, et, donc, soutenir l’activité économique alors que sonne partout comme une évidence que l’austérité est bien le problème et pas la solution à la récession.