Collège Danton de Levallois

15 avril : Tract intersyndical des enseignants
jeudi 17 avril 2008

Bel exemple de neutralité et devoir de réserve : Xavier DARCOS dans une interview à Mon Quotidien du 1er avril (journal destiné aux 10-14 ans) : « Un bon prof est quelqu’un qui enseigne par ce qu’il est et non par ce qu’il dit. Quelqu’un qui râle, qui fait grève, est-il un bon modèle ? Quand on est adulte, on se souvient surtout des profs sérieux, dévoués, qui se faisaient respecter. »

La journée de mobilisation du 10 avril 2008 a été particulièrement suivie à Levallois. Grève très massive, plus de 30 collègues de Danton étaient présents aux manifestations. Des dizaines de collégiens, venus de leur propre initiative, ont participé au cortège qui a réuni des centaines de personnes et a défilé dans les rues de la ville jusqu’à la mairie. Des parents d’élèves nous ont également accompagnés. Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dans les rues de plusieurs villes de France dont 40 000 à Paris.

Le mouvement gagne ainsi en ampleur et se poursuit dès la semaine prochaine par une nouvelle journée d’action. Pour notre part, nous maintenons les mots d’ordre décidés collectivement : 1) ne plus participer aux conseils de classe (2ème et 3ème trimestre) : seul le professeur principal sera présent. 2) ne plus participer aux réunions non statutaires 3) annuler les épreuves communes de quatrième. 4) ne pas faire passer l’A.S.S.R. 5) n’appliquer que l’obligation minimale légale concernant la transmission des moyennes et des appréciations du 3ème trimestre (sur papier libre à l’administration).

Mardi 15 avril Nous vous appelons à une nouvelle journée régionale d’action avec le SNES, le SNEP et le SNUIPP et après consultation des collègues présents aux manifestations d’hier. Nous proposons que dès aujourd’hui, ce vendredi 11 mais encore lundi 14, soient distribués des tracts adressés aux parents d’élèves et appelant à la grève scolaire. Nous demanderons ainsi aux parents de garder leurs enfants à la maison et nous vous appelons à ne pas assurer vos enseignements pendant la journée. Les élèves présents seront accueillis par les professeurs, mais ceux-ci ne feront pas de véritables cours. Enfin, avant les vacances, il est absolument indispensable de faire le point sur le mouvement en cours et de nous organiser d’ores et déjà pour le mois de mai, qui s’annonce particulièrement « chaud ». Aussi venez à l’Heure d’Information Syndicale déposée pour vendredi 18 avril de 11h00 à 12h00 en salle des professeurs. Les collègues du lycée Léonard de Vinci y sont également conviés.

Blocages : communiqué des enseignants du collège Danton de Levallois

COMMUNIQUE

Les élus du personnel d’enseignement et d’éducation, les sections syndicales SNES, SNEP (FSU) et les professeurs mobilisés du collège Danton, informés des rumeurs et insinuations les mettant en cause, à propos du blocage organisé par les élèves, tiennent à rétablir les faits.

Très préoccupés par le recul du nombre d’Heures postes affectées aux moyens d’enseignement, ainsi que par les projets gouvernementaux concernant l’évolution de l’Education nationale et de leur métier (c.f. le « livre vert » élaboré par la commission Pochard), la grande majorité des professeurs et des éducateurs du collège a décidé de s’engager dans une action locale en n’accomplissant plus certaines tâches administratives et pédagogiques et en s’inscrivant dans le mouvement national aux côtés des lycéens et des parents d’élèves. Les élus ont, à ce propos, lu une déclaration lors du Conseil d’Administration du collège, le 3 avril, en présence des représentants des élèves. Les conséquences de ce mouvement sont d’ores et déjà perceptibles au sein de l’établissement.

Par ailleurs, les lycéens de Levallois, qui bloquent le lycée Léonard de Vinci, ont manifesté plusieurs fois devant le collège. Dans ces conditions, il ne nous était pas possible d’ignorer les interrogations légitimes des élèves, en outre très largement informés par les médias et par leurs relations personnelles, du mécontentement grandissant, en particulier à l’égard des suppressions massives de postes d’enseignants.

De surcroît, en tant que professeurs d’une école démocratique et républicaine, nous considérons qu’il est de notre devoir de donner l’information la plus honnête et la plus claire possible, sur les faits touchant directement nos élèves, tout en prenant en compte les réalités liées à leur jeune âge et en respectant leur libre-arbitre. Il est donc exact que de nombreuses classes ont entendu leur professeur s’exprimer à propos des événements en cours.

Mais c’est surtout l’action des lycéens de Léonard de Vinci et des établissements voisins qui a très certainement conduit certains élèves de 4ème et de 3ème à exprimer, à leur tour, leur mécontentement en bloquant, symboliquement et pacifiquement, le collège avec l’aide des lycéens, à plusieurs reprises depuis le lundi 7 avril, comme d’ailleurs leurs camarades du collège Jaurès et des collèges de Clichy.

Cependant, nous affirmons solennellement et fermement que, en aucune manière, nous n’avons suggéré ni encouragé les élèves à organiser ces blocages. Toute allégation contraire serait non seulement mensongère, mais également diffamatoire, car elle insinuerait que nous bafouons certaines des règles déontologiques qui guident notre métier.

Enfin, nos élèves pour lesquels notre mission fondamentale est d’ouvrir le regard et de développer l’esprit critique sont des individus à part entière disposant déjà de droits et de libertés, tels que ceux définis aux articles 12,13 et 14 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant du 20 novembre 1989, ratifiée par la France. L’engagement de la jeunesse traverse et construit également l’histoire de notre pays. Le président de la République a d’ailleurs estimé que Guy Moquet devait être présenté comme un modèle pour la jeunesse de France.

Nous n’avons pas à porter de jugement sur les modalités choisies, en toute indépendance, par les élèves pour manifester leur inquiétude. Nous considérons que cela relève d’un dialogue confiant au sein des familles. Nous nous opposerons, cependant, à toute sanction administrative ou juridique prise à leur encontre, dans la mesure où aucun acte de violence ni d’obstruction systématique n’a été commis.

Nous espérons que ces précisions répondront à vos interrogations légitimes et nourriront votre réflexion sur les menaces réelles qui pèsent sur le système éducatif, afin que vous manifestiez, à votre tour et à nos côtés, votre attachement à un service public d’éducation de qualité et offert à tous.


Documents joints

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