CSA académique du 18 janvier 2024 : un choc des savoirs, sans choc des moyens !

jeudi 18 janvier 2024
par  Snes S3 GR

 Dénonciation de la politique éducative du gouvernement

En préambule, la FSU a dénoncé les propos de la nouvelle ministre ainsi que l’orientation de la politique éducative du gouvernement, comme le montre cet extrait de la déclaration préalable :
« Propos de la ministre et défiance du gouvernement par rapport à l’école publique : mépris 2024
La communauté éducative exprime depuis plusieurs jours sa colère face aux propos méprisants et calomnieux sur l’école publique tenus par la nouvelle Ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques. Nous ne pouvons accepter le mépris affiché pour le service public et pour le travail de tous ses personnels qui portent quotidiennement l’exigence de l’école républicaine auprès de tous-tes les élèves. L’image qui est donnée en creux de nos établissements publics reprend les pires clichés : absentéisme, insécurité, faiblesse du niveau.
Dans la continuité des projets rétrograde et du manque de moyens réels
Sans surprise, et dans la continuité de sa sortie estivale faisant de l’Éducation son « domaine réservé », le président de la République cite l’École comme priorité pour 2024. Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, Emmanuel Macron a de nouveau exposé sa vision réactionnaire de l’école : instruction civique, comme au bon vieux temps des leçons de morale de la IIIe République, projets de généralisation de l’uniforme en 2026, généralisation du SNU, etc. Alors qu’en 2017, il prétendait disrupter la société, le Président de la République et son gouvernement, déconnectés des réalités, renvoient une image décliniste et négative de la jeunesse qu’il serait impératif de caporaliser.
En égrainant ses totems (niveau des élèves, autorité des professeurs…), Le Président de la République dresse pourtant ainsi le bilan de sa propre politique éducative menée depuis 2017 et de ses échecs. »

 moyens et créations de postes insuffisants, une nouvelle fois !

Il est prévu la création de 79 ETP (équivalents temps plein) et, en plus, pour la mise en oeuvre des groupes de niveau en collège, 71 ETP. L’administration se félicite de ces moyens supplémentaires. Pourtant, ce rattrapage est largement insuffisant alors que l’académie a connu plusieurs années de suppressions de postes, dans un contexte de très forte croissance démographique. En parallèle, sont prévues pour les HSA, l’équivalent de 95 ETP ! Cette décision est inacceptable et va avoir de lourdes conséquences sur les conditions de travail, avec des taux d’HSA qui dépasseront parfois les 15 % !
Des reprises de moyens massives dans les Hauts de Seine
Si trois départements connaissent une augmentation de leurs moyens, cette dernière est bien insuffisante au regard de leur croissance démographique, essentiellement dans le Val D’Oise et L’Essonne qui von accueillir,chacun, environ plus de 1 300 élèves en plus dans le second degré, selon les prévisions.
Pour compenser cela, l’administration s’appuie sur la baisse des effectifs pour réduire massivement les moyens dans les Hauts de Seine. En collège, pour une baisse prévue de 628 élèves, le département perd plus de 700 heures dont 600 heures postes, soit l’équivalent de plus de 33 ETP. Encore plus incompréhensible, les lycées du département perdent 618 HP (heures postes) alors que les effectifs baissent peu et que les HSA augmentent !
Les inquiétudes sont grandes, d’autant plus que cette année, les écarts entre les prévisions d’effectifs et la réalité de la rentrée,ont entraîné une multiplication des sureffectifs dans les classes !

 Une préparation de rentrée chaotique, sans textes réglementaires


La FSU a dénoncé, au-delà de la philosophie contestable de la politique éducative actuelle, les annonces de dernière minute qui rende la préparation de la rentrée quasiment impossible.
« choc des savoirs et groupes de niveaux en sixième »  :
les collèges doivent mettre en place, sans texte réglementaire, ces groupes de niveau qui sont censés être flexibles. De nombreuses questions se posent auxquelles l’administration a partiellement répondu, renvoyant pour les précisions aux CSA départementaux :
-* Financement des groupes de niveaux : l’entourloupe : l’administration se vante d’avoir obtenu 71 ETP pour financer les groupes de niveau en mathématiques et français, à cette enveloppe s’ajoute la 26e heure de sixième puisque la suppression de la technologie est actée. En conséquence, la grille horaire des élèves n’est plus que de 25 heures. Cette décisions va peser sur les DHG...
-* un mode de calcul pour les effectifs réduits contestable  : les effectifs réduits sont uniquement prévus pour les élèves les plus fragiles. Les moyens par collège seront calculés sur la base des évaluations de sixième. Deux conséquences : pour les autres groupes de niveaux, les horaires plancher s’appliquent. Pour bénéficier d’effectifs réduits, les établissements devront prendre sur leur marge, au détriment du reste ! Par ailleurs, les moyens seront calculés en fonction du nombre d’élèves fragiles. Tous les collèges ne bénéficieront donc pas forcément de ces moyens supplémentaires !
Des annonces non financées

  • Doublement de l’horaire d’EMC au collège : une fausse annoncee l’ancien ministre avait annoncé le doublement de l’horaire d’EMC en collège, soit 30 mn supplémentaires, annonce reprise par le Président de la République Hors, cette mesure n’apparaît pas dans les textes réglementaires. Le rectorat a confirmé que les horaires n’étaient pas modifiés et que le doublement de l’horaire « relevait du choix de l’établissement » et donc devra être financé sur la DGH !
  • annonces cosmétiques  : rien n’a été dit de l’organisation de cours de théâtre obligatoires en collège, ni du enseignement obligatoire de l’histoire de l’art en lycée.

 Un déni de la démocratie par des calendriers contraints


Par ailleurs, le calendrier imposé par l’administration, aussi bien pour les instances départementales que pour les CA, le dialogue social est entravé.La FSU a rappelé que, ce calendrier ainsi que l’absence de textes réglementaires pour le collège, ne devait pas servir de prétexte pour refuser le vote dans les CA, en février, de la répartition de la DHG, d’autant plus que cela conditionne les créations et suppressions de postes.

 Dénonciation du non respect des textes réglementaires

Le FSU-SNUIPP est intervenu, une nouvelle fois pour dénoncer le non-respect des pondérations dont bénéficient les professeurs des écoles. Les DASEN ont prétexté le manque de ressources humaines pour justifier la non application d’un texte réglementaire. La FSU a dénoncé une politique qui dégrade les conditions de travail des personnels concernés. Il en est de même pour les demandes de temps partiels dont la date butoir dans l’académie ne respecte pas les dates officielles, en raison des impératifs de préparation de la rentrée.

 déclaration préalable de la FSU


Documents joints

PDF - 193.2 kio