CSA académique de rentrée : un bilan et des perspectives inquiétants

jeudi 28 septembre 2023
par  Snes S3 GR

Le CSA académique, instance de dialogue social primordiale, a eu lieu le 21 septembre, en présence du nouveau Recteur, M. Champion. De nombreux sujets ont été abordés. Les élu.es FSU se sont faits les relais de la colère des personnels, en cette rentrée, marquée par le manque de moyens et l’aggravation de nos conditions de travail.

  1) La gestion des questions de harcèlement, un révélateur de dysfonctionnements majeurs au sein du rectorat de Versailles

Le CSA a débuté par un point sur le traitement des cas de harcèlement par l’Administration et son écho retentissant dans la presse. Le Recteur a renvoyé aux propos du Ministre et à l’enquête. Le SNES-FSU condamne les menaces, y compris de mort, dont ont été victimes les personnels du rectorat, y compris les agents d’accueil qui ont subi des attaques parfois violentes.
Cependant, le SNES-FSU a rappelé qu’il n’a pas cessé d’alerter le rectorat sur les conséquences d’une gestion déshumanisée et parfois brutale de cette question. Aussi bien dans les situations de crise ou face aux demandes de protection des personnels, les réponses n’ont pas été à la hauteur. Nous avons donc réitéré notre exigence d’une « gestion des ressources humaines », digne des enjeux. La question ne se résume pas seulement à des attitudes individuelles au sein de l’Administration, mais renvoie plus largement à une conception managériale standardisée et déshumanisée.
Pour le SNES-FSU, le harcèlement est une question majeure qui ne peut pas se régler à coup d’annonces démagogiques. Lutter contre le harcèlement nécessite des moyens et une formation ambitieuse. Or, le Gouvernement, tout en annonçant un énième plan, décide encore une fois de supprimer 2500 postes l’année prochaine ! Preuve accablante supplémentaire, rien n’est fait pour répondre au manque criant d’infirmières et de médecins scolaires, personnels pourtant indispensables pour le bien-être des élèves.

 2) une rentrée sous le signe du pacte et de la remise en cause de nos métiers

L’ensemble des organisations syndicales a de nouveau dénoncé le pacte et l’absence d’une revalorisation digne de ce nom. Face à nos interrogations, le Recteur s’est contenté de reprendre les éléments de langage ministériels. Il a cependant avoué que le pacte n’était pas une revalorisation mais un outil fondé sur le volontariat. Les pressions exercées par certains chefs d’établissement et que nous avons dénoncées, prouvent le contraire.
Le rectorat a repris les éléments de langage ministériels sur les remplacements de courte durée. Il s’agit de réduire les heures perdues par les élèves et de garantir la scolarité à laquelle les élèves ont droit. Ces arguments sont cocasses quand on sait que la très grande majorité des heures perdues est liée aux absences non remplacées, faute de TZR ou bien aux postes non pourvus. Ainsi, l’Administration demande aux enseignants de pallier les conséquences d’une politique éducative dont ils sont eux-mêmes victimes.
Quant à l’idée selon laquelle ce dispositif améliorerait la scolarité de élèves, alors qu’il a juste pour objectif de mettre des adultes interchangeables devant chaque classe, on ne peut que douter du résultat !
Nous avons par ailleurs interpellé le rectorat sur l’attitude des chefs d’établissement qui conditionnent les voyages et sorties scolaires au remplacement des professeurs. Le rectorat a pourtant assuré que cela ne devait pas remettre en cause ces actions pédagogiques... Affaire à suivre !
Enfin, nous avons dénoncé la tentative de certaines directions d’imposer la tenue des heures d’information syndicale, en dehors de heures de cours.

 3) Remise en cause de la formation continue

L’Administration a présenté le calendrier des formations qui se dérouleront dans la majeure partie pendant les vacances d’automne !
Nous avons dénoncé cette décision qui reporte hors temps de service les formations, y compris le soir. Il nous a été répondu que le but est d’éviter qu’elle se fasse sur la période de face-à-face pédagogique. Comme le temps de travail ne se réduit pas cela, elle se fera donc bien sur le temps de travail ! Étrange conception de notre métier qui laisse à penser que l’Administration considère que notre charge de travail ne serait pas déjà assez lourde.
Concernant les formations pendant les vacances, l’Administration a bien indiqué qu’elles se faisaient sur la base du volontariat et étaient rémunérées. Il ne peut donc pas avoir de retrait sur salaire en cas de refus d’y assister, y compris pour les « publics ciblés ». Ironie du sort, les formations pour les non-titulaires, par exemple, dont se vante l’Administration, sont placées de telle sorte, que les personnes ne pourront pas y assister dans des conditions décentes et risquent donc de les manquer.
La formation sur le temps des vacances pose par ailleurs d’autres questions concrètes

  • Quid des conséquences pour les personnels non enseignants dans les établissement scolaires qui en accueilleront ?
  • Cette décision provoque des réactions négatives des institutions culturelles qui ne pourront pas organiser en plus des formations pour les enseignants pendant les congés scolaires. D’ailleurs, cette année, les formations en partenariat avec les musées et autres organismes ne voient pas leurs dates modifiées. En revanche, l’EAFC indique bien qu’une réflexion est engagée pour les années suivantes.
    Alors que chaque enseignant ne suit en moyenne que 2 jours de formation par an, soit à peine 10 % des heures non assurées, chaque année, dans un but purement démagogique et électoraliste, le gouvernement tue donc la formation continue.

 4) Conditions de rentrée : le déni de réalité

En attente d’un bilan plus complet de la rentrée, le Rectorat affirme d’ores et déjà que la situation est en amélioration, grâce à une augmentation du nombre de reçus au concours et un recrutement plus en amont de non-titulaires. Pourtant, dans les faits, de nombreux postes étaient vacants à la rentrée, au moins un dans plus de la moitié des établissements !
Le Rectorat reconnaît tout de même des difficultés de recrutement dans certaines disciplines, comme les enseignements technologiques, l’éducation musicale et la physique-chimie.
Aucune réponse n’a été donnée aux constats d’une forte dégradation des conditions d’encadrement des élèves. Les classes de plus de 30 élèves en collège et de plus de 35 en lycée se multiplient. Les salles sont parfois même trop petites pour accueillir en plus des AESH. Enfin, en lycée, on atteint parfois des effectifs de 37, 38, voire 42 élèves dans certaines spécialités ou bien dans les options de mathématiques en terminale.

Vous trouverez ci-dessous la déclaration préalable de la FSU