Les retraité-es se mobilisent Jeudi 28 Septembre parcours modifié

lundi 25 septembre 2017
par  Snes S3

 le parcours de la manifestation des retraité-es à l’appel des 9 est modifié

  • Jeudi 28 septembre 2017 à 14h30

-Rendez-vous place de l’opéra (m°opéra)à 14h30 Arrivée place saint Augustin

 En Ile de France, Manifestation à 14h30

à l’appel de CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, LSR, Ensemble et solidaires

  • Contre la hausse de la CSG
  • Pour une vraie revalorisation des pensions
  • Pour la reconnaissance de la place des retraité-es
Voir également
Tract appel au 28 septembre
Tract appel au 28 septembre
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document à faire circuler sans modération à tout retraité-ée de votre connaissance

Lettre ouverte à Macron
Lettre ouverte à Macron
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Loi travail 2

mobilisation le 21 septembre
Fonction publique

Grève le 10 octobre

La morgue et le mépris, provocateurs, du président Macron à l’égard des opposants à sa politique, participent d’une crise de la démocratie dans la volonté de mener à marche forcée des réformes de plus en plus impopulaires.

L’opposition aux ordonnances destinées à précariser l’emploi et à baisser les salaires s’étend. La première mobilisation le 12 septembre a été importante, d’autres revendications s’y étant agrégées contre la baisse des APL, la brutale suppression de plusieurs milliers d’emplois aidés, les mesures visant les fonctionnaires, l’inquiétude des jeunes.

D’autres mobilisations syndicales sont annoncées le 21 septembre et dans la Fonction Publique le 10 octobre.

Le mécontentement monte aussi chez les retraité-es, indigné-es d’être qualifié-es de contribuables « aisé-es » pouvant supporter une nouvelle amputation de leur pouvoir d’achat par l’augmentation de 1,7% de la CSG à partir de 1200 euros de pension ( inférieure à la moyenne des pensions dans le privé). 204 euros de perte par an pour 1200 euros, 408 euros pour 2000 euros (moyenne des pensions de la Fonction Publique d’Etat) vont s’ajouter aux mesures fiscales antérieures et au gel des pensions depuis 2013.

Les coups contre le pouvoir d’achat et la qualité de vie seront aggravés par les coupes budgétaires annoncées dans les services publics (10 Mds pour la santé en 5 ans par exemple).

Signe de fébrilité, le gouvernement s’est attelé à l’exonération de la taxe d’habitation, mesure contestable à plus d’un titre qui serait étalée... sur 3 ans. Les +1,7% de CSG seront déductibles de l’impôt sur le revenu. Est annoncée aussi une revalorisation des pensions de 0,8% au 1er octobre insuffisante pour compenser les pertes accumulées.

L’indignation est d’autant plus forte que E. Macron a fait le choix de favoriser les plus riches. La réforme de l’ISF amputera de 3 Mds les recettes de l’Etat en ne taxant plus les valeurs mobilières : actions, obligations, entreprises. Les revenus du capital sont épargnés par l’impôt et les cotisations sociales grâce au plafonnement du prélèvement à 30%. Or cette richesse-là n’est pas utilisée pour les investissements productifs mais pour la spéculation financière, les retombées se traduisant plutôt par des liquidations d’entreprises et des licenciements.

Et E. Macron a l’audace d’en appeler à la solidarité des retraité-es avec les plus jeunes, artifice usé pour masquer les responsabilités des politiques, du Medef...

Cette augmentation de la CSG pose aussi la lourde question de l’avenir de la Sécurité Sociale. Elle accompagne une baisse des cotisations sociales maladie et chômage dans le privé qui va assécher un peu plus les financements solidaires. Quant à Gérald Darmanin, il met dans le paysage le financement des collectivités locales par des recettes de la CSG jusqu’à présent exclusivement destinées à la Sécu. Vieux rêve libéral de privatiser la santé !

Notre mobilisation Jeudi 28 Septembre doit être à la hauteur des agressions contre les pensions acquises par le travail et les qualifications. Le groupe des 9 demande une nouvelle fois à être reçu par le Président de la République (cf lettre ouverte jointe). Il tiendra une conférence de presse dans la matinée du 28 septembre où il présentera la synthèse des questionnaires adressés aux retraité-es.

Martine Beaulu-Barlier

  CSG, pouvoir d’achat : qui perd ? qui gagne ?

L’augmentation de la CSG a été présentée comme un effort de solidarité des retraités « aisés » à l’égard des « jeunes générations », cette hausse devant compenser les suppressions de cotisations salariales des actifs ( sur l’assurance chômage et sur la maladie).

La hausse de 1.7% de la CSG concerne tous les retraités qui gagnent plus de 14375 € par an (1197€ par mois) pour une personne seule ou 22051 € (1837 € par mois) pour un couple, soit au total 60 % des retraités . Voilà vraiment une curieuse conception de l’aisance. Ainsi un retraité ayant une pension brute de 2000 € verrait sa pension amputée de 408 € par an ( 34 € par mois).

L’augmentation de la CSG, de fait, ne concernera que les revenus apportés par les salaires et les pensions : le plafonnement à 30 % (prévu au 1er janvier2018) des prélèvements fiscaux et sociaux sur les revenus des capitaux amènera au total pour leurs détenteurs non pas un effort supplémentaire, mais au contraire une forte diminution de leur contribution à la solidarité nationale.

La mesure est présentée comme devant augmenter, par le biais de la disparition de cotisations sociales, le pouvoir d’achat des actifs, du public comme du privé mais

1)pour le privé, il a été annoncé que la baisse des cotisations sociales aurait lieu en deux temps en 2018, alors que la hausse de la CSG intervient plein pot au 1er janvier 2018.

  • De plus la méthode du Président contourne la question d’une vraie augmentation du pouvoir d’achat : elle devrait passer par celle du salaire brut sur lequel sont calculées les pensions, prélevées les cotisations donnant droit à diverses prestations sociales.
  • En même temps, la loi travail 2 va pousser les salaires à la baisse (par le chantage aux licenciements et la possibilité de déroger aux grilles salariales au niveau de l’entreprise).

2)pour la fonction publique, et contrairement aux promesses faites, il n’est plus question d’augmentation du pouvoir d’achat mais d’une compensation de la hausse de la CSG qui apparaît partielle et aléatoire ; de surcroît un nouveau blocage du point d’indice est annoncé, cela alors que la perte de pouvoir d’achat de ce fait est pour les fonctionnaires actifs de 7.5% depuis 2010.

Au final, les seuls bénéficiaires tangibles de « l’effort » imposé aux retraités pourraient être les détenteurs de capitaux dont on ignorait à quel point ils étaient à la peine.

Jean-Jacques Duchon

 Un verrou bien gardé

80 Milliards par an : tel est le montant de la fraude fiscale en France, soit un peu plus que le déficit budgétaire en 2016 selon Solidaires Finances Publiques. L’ampleur de la perte pour les ressources de l’Etat a des conséquences évidentes d’ordre économique, social, démocratique.

L’examen de la loi sur « la confiance dans la vie publique » en juillet 2017 a été l’occasion pour 4 groupes parlementaires, essentiellement de gauche mais pas seulement, de porter le fer contre la singularité digne de l’Ancien Régime qu’est « le verrou de Bercy ». Un amendement du Sénat en proposait la suppression partielle.

Ce monopole avait assuré la protection du ministre du budget en 2012, Jérôme Cahuzac, jusqu’à ce qu’il soit poursuivi pour « blanchiment de fraude fiscale », ce qui avait permis à la justice de contourner l’obstacle.

En effet, au mépris du principe de la séparation des pouvoirs, seul le ministre du budget peut engager des poursuites pénales pour fraude fiscale en suivant l’avis de la Commission des Infractions Fiscales.

Les arrangements entre amis trouvent là un terrain favorable, sans compter la lourdeur de la chaîne hiérarchique dans la transmission des dossiers et l’opacité des critères retenus.

L’émotion suscitée par l’affaire Cahuzac a poussé le gouvernement à quelques efforts pour une plus grande transparence, bien insuffisants encore. Les quelques redressements opérés se négocient et les suppressions massives d’emplois depuis 2002 dans les services fiscaux entravent aussi le contrôle fiscal quand les montages financiers sont de plus en plus sophistiqués. La collecte de 21 Mds en 2015 est très loin du compte.

La majorité présidentielle a maintenu cette forme de justice d’exception. Nous n’en avons pas fini avec le verrou de l’absence de volonté politique d’instituer l’égalité de tous devant l’impôt.

M.B.


Documents joints

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