STI2D :
en pleine concertation sur la refondation de l’Ecole, ultimatum du Ministère qui poursuit la politique de Chatel !

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 Voie technologique : avec Vincent Peillon, rien ne change

Le Ministre a choisi de poursuivre la réforme des STI initiée par le Gouvernement précédent, alors même qu’elle est contestable sur le fond puisque pensée pour restreindre l’accès au lycée général et technologique aux seuls élèves répondant au modèle canonique de la réussite académique, et pour participer à la réduction du nombre de postes dans l’Education nationale.

Pour entériner ce choix, le Ministère demande aux collègues, d’ici le 15 octobre, d’abandonner leur discipline de recrutement et de choisir une nouvelle discipline parmi les quatre spécialités correspondant aux nouveaux concours du CAPET (architecture et construction – L 1411, énergie – L 1412, information et numérique - L1413, ingénierie mécanique – L1414). Finis les enseignants d’industrie textile, de génie thermique ou de génie industriel du verre et céramique… ! Autant de savoirs, de savoir-faire et de qualifications qui vont disparaître à l’avenir et qui manqueront à terme alors que l’objectif proclamé est à la ré-industrialisation de notre économie.

Parallèlement, le CAPET de Technologie est supprimé et les titulaires des quatre nouveaux CAPET auront de fait vocation à enseigner aussi la Technologie en collège. Le Ministère crée ainsi un effet d’aubaine : alors qu’il supprime des postes en lycée technologique, il se donne les moyens de compenser la pénurie de professeurs de Technologie en collège au mépris des formations et des qualifications.

 Le changement de discipline, la procédure mise en place par le Rectorat !

Le Rectorat a indiqué lors d’une réunion qui s’est tenue mardi 11 septembre le calendrier et les modalités de recueil des vœux des collègues pour le changement de discipline.

Tous les enseignants de STI2D sont concernés, quelles que soient leur position administrative (activité, disponibilité, détachement...) et leur affectation (2nd degré pré-bac, BTS, supérieur).

Ils ont jusqu’au 28 septembre pour communiquer leur choix de changement de discipline selon trois procédures :

• une procédure dite simplifiée  : les enseignants en fonction de leur discipline de recrutement sont prépositionnés dans l’une des quatre nouvelles disciplines. S’ils acceptent ce pré-positionnement, leur changement de discipline est automatiquement validée.

- une procédure exigeant validation par un avis favorable des IPR après étude du dossier  : les enseignants peuvent postuler pour l’une des nouvelles disciplines jugées connexes à leur discipline de recrutement si, aux yeux des IPR, dans leur formation ou leur expérience professionnelle, ils peuvent justifier des compétences propres à l’enseignement de cette discipline.

- une procédure de changement de discipline pour des disciplines dites connexes ne relevant pas des champs technologiques (mathématiques, sciences physiques...) exigeant avis de l’inspection et un stage de deux ans dans la nouvelle discipline d’accueil

Tableau de pré-positionnement :

Légende :

• o : discipline d’accueil validée directement dans le cadre de la procédure simplifiée
• x : discipline d’accueil validée après étude du dossier de candidature, sur avis favorable des corps d’inspectoin

Professeurs certifiés :

Professeurs agrégés

 Le changement de discipline, une procédure brutale et inutile, lourde de menaces pour les personnels

Rien ne rend le changement de discipline techniquement et réglementairement nécessaire.
Pour les mutations, par exemple, il suffit d’établir une correspondance entre les étiquetages de poste, les disciplines d’enseignement et les spécialités de recrutement.

En revanche, au-delà de la perte de qualification qu’il entraîne, ce changement de discipline est lourd de risques pour les personnels, déjà malmenés par la réforme (suppressions de postes, formation et accompagnement notoirement insuffisants) :

• subir une mesure de carte scolaire si la discipline choisie et validée ne correspond pas aux « besoins » de l’établissement ; ce serait le cas par exemple d’un enseignant versé en SII-AC dans un lycée sans formation dans cette discipline,
• se retrouver alors à temps plein en Technologie en collège,
• se voir, à terme, fermer tout accès au « post-bac » dont les étiquetages de postes conservent les références aux disciplines de recrutement...

Cette procédure s’accompagne, par ailleurs, de pratiques managériales et opaques lourdes de dérives, en dehors de toutes les garanties statutaires. La hiérarchie ne rend aucun compte de ses choix. Les commissions paritaires où siègent les élus des personnels sont pour l’instant contournées alors que les questions de recrutement, de mobilité professionnelle, de qualification relèvent de leurs prérogatives.

Le tableau établi par les IPR conteste potentiellement l’appartenance aux corps des certifiés d’enseignants exerçant dans les disciplines les plus fragilisées par la réforme en ne prévoyant pas de reclassement automatique comme en luneterie ou en génie textile.

Le Gouvernement, par l’intermédiaire du Ministre de l’Education nationale, a annoncé une nouvelle loi d’orientation pour l’Ecole. Il n’y a donc pas d’urgence à organiser le changement de discipline et nous restons fermement opposés à la réforme STI2D. Le SNES est porteur d’une autre réforme pour la voie technologique.

Afin de vous informer et débattre sur la signification et les conséquences individuelles et collectives du changement
de discipline et pour organiser une riposte d’ampleur, nous vous appelons dès maintenant à vous mobiliser.

  Venez participer
à l’Assemblée Générale des professeurs de STI et STL,
le mercredi 19 septembre à la Bourse du Travail de Paris,
à partir de 14h.

Bourse du travail, 3 rue du Château d’eau, 75010 Paris, métro République.