Carte de formations : de l’usage des réformes contestées pour la dynamiter

lundi 16 janvier 2012
par  Snes S3 MRP

Encart spécial rentrée 2012 dans l’académie de Versailles


Le second degré asphyxié

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 Le modèle du lycée diversifié attaqué

L’élaboration de cette carte des formations a été de nouveau marquée par l’opacité et la mise à l’écart des personnels, le Rectorat réduisant la discussion à un dialogue entre les services académiques et les chefs d’établissements. Comme les années précédentes, la carte des formations est utilisée pour trouver de nouveaux gisements d’emplois en utilisant les réformes contestées mises en œuvre par Chatel (généralisation du bac pro 3 ans, réforme des STI, du lycée, des STMG) pour resserrer l’offre de formation et optimiser les structures. Leurs effets cumulés sur trois ans reformatent le lycée qui devient de moins en mois diversifié et démocratique.

  La réforme des STMG, un nouvel outil pour supprimer des emplois :

La réforme des STMG sert à supprimer 28 divisions dans l’académie.
Le Rectorat a justifié ces suppressions au nom d’une logique de pôle, affirmant ne vouloir maintenir la filière des technologies du tertiaire que dans les établissements accueillant au moins deux premières de manière à offrir aux élèves au moins un choix entre deux enseignements de spécialités en terminale, ce qu’il résume par un paralogisme réduire l’offre de formation pour élargir les choix des élèves.

La réalité montre que ces regroupements vont bien au-delà de ces ajustements et c’est bien la conception d’une offre de proximité pour tous les élèves, les conditions d’étude et d’enseignement qu’elle permet qui sont attaquées.
En toile de fond de cette réduction drastique du nombre divisions, il y a également le choix du Recteur de diminuer le nombre d’élèves en STG qu’il trouve excessif dans l’académie et d’imposer par un resserrement des structures une réorientation des flux d’élèves pour mieux remplir les classes des séries générales L et ES. Il renforce par ce biais une hiérarchie des établissements entre ceux concentrant les formations généralistes, les « bons » lycées de centre ville et ceux à vocation technologique.

Le SNES a dénoncé cette conception technocratique et managériale de la carte des formations qui s’oppose à l’idée d’orientation choisie et met en cause la voie de réussite qu’est pour beaucoup d’élèves la filière des technologies du tertiaire.

 Une montée en terminale de la réforme STI2D qui va se traduire par des suppressions d’emplois

Lancée dans la précipitation pour permettre la suppression de nombreux emplois, avec des programmes bricolés, des enseignants sommés plus ou moins de se former sur le tas, la réforme des STI2D n’a pas atteint les objectifs que lui avaient assignés le Ministre et le Recteur : augmenter les effectifs de 20% dès cette année.

Le nombre d’élèves est quasiment le même que celui de l’an dernier. Mais le Rectorat a pu éliminer l’an dernier toutes les demi-divisions, ce qui, conjugué à la disparition des travaux en atelier, des effectifs par classe portés à 30 au lieu de 24 et le resserrement des spécialités par établissement à deux, va lui permettre de supprimer encore cette année de nombreux emplois avec la montée en terminale de la réforme.

C’est la spécialité Energie et Environnement qui a eu le plus de difficultés à recruter des élèves. Si le Rectorat, compte tenu de la faiblesse des effectifs constatés, a accepté dans certains établissements de modifier la spécialité, le solde créations/suppressions est négatif sur l’académie : 4 divisions en moins.
Ces 4 divisions supprimées semblent servir à financer par redéploiement l’ouverture de 4 nouvelles sections STL.

Pour le SNES, les STI2D, plus que jamais, ont besoin d’une autre réforme. Une grande vigilance sera nécessaire à l’occasion de la préparation de la rentrée 2012 dans les établissements avec son application en terminale. Le SNES continue, d’autre part, d’intervenir sur le dossier de la formation des enseignants de STI2D. Dans l’académie de Créteil, le Recteur a fini par consentir une formation en présentielle sur 9 jours et une prolongation du programme de formation prévue sur trois d’une année supplémentaire.

 Le Recteur mis en difficulté par l’action des personnels

Face à cette attaque contre la conception d’un lycée diversifié, à la dégradation des conditions d’études des élèves et de travail des personnels qu’elle annonce (effectifs chargés, suppressions de postes…), les personnels de plusieurs établissements touchés dans l’académie se sont rapidement mobilisés, avec l’appui des sections départementales et académique : Francisque Sarcey à Dourdan, Léonard de Vinci à Saint-Michel sous Orge, et Blaise Pascal à Orsay, Maurice Éliot à Épinay sous Sénart , Charles Monod à Clamart, Louis de Broglie à Marly.
Assemblées générales, pétitions, audiences auprès des élus et du Recteur, journées de grève, rassemblement devant le Rectorat le jour du CTA…

Devant les revendications et les actions des personnels relayées et soutenues par les élus du SNES lors du CTA du 5 janvier, le Recteur a décidé de réexaminer les fermetures envisagées.

Pour plus d’infos : www.versailles.snes.edu
Contatc : lycee@versailles.snes.edu