« Faire mieux avec moins » : des écrans de fumée à la réalité des chiffres

lundi 16 janvier 2012
par  Snes S3 MRP

Encart spécial rentrée 2012 dans l’académie de Versailles


Le second degré asphyxié

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 Des maximes apprises dans le manuel du petit manager pour justifier la politique du grand bond en arrière...

Croyant dissiper une contestation bien ancrée dans l’opinion publique de sa politique budgétaire et éducative par des maximes creuses apprises dans un manuel du petit manager, le Ministre, prétend « faire mieux avec moins » dans une Education nationale qui serait plus habituée à dépenser sans compter qu’à être performante. Dans ce récital de mauvaise foi, tous les moyens sont bons comme ceux de faire de la rétention des statistiques et mélanger les choux et les carottes !

L’exercice favori du Ministre est de rapporter les taux d’encadrement actuels à ceux du début des années 1990 qu’il présente comme un retour à l’équilibre après une période d’excès. C’est ainsi faire référence à une période où pour avoir tardé à démocratiser le second degré, la France se traînait dans le bas du classement des nations industrielles en terme d’accès au bac et de poursuite d’études dans le supérieur. C’est ainsi indiquer le cap de sa politique : celle du grand bond en arrière !

  ... à l’art de travestir les faits du Recteur : le mythe du maintien du taux d’encadrement !

Légende :

  • E/S : nombre moyen d’élèves par classe (Elèves par structure)
  • H/E : nombre d’heures d’enseignement distribuées dans les établissements divisé par le nombre d’élèves scolarisés

Le Recteur de l’académie de Versailles, faute de pouvoir justifier les suppressions d’emploi par la baisse démographique, a rôdé aussi un langage qui fait l’impasse sur la réalité. Dans notre académie, historiquement sous dotée et marquée par des inégalités très fortes, la contribution de celle-ci à la règle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ferait l’objet d’un écrêtement et le taux d’encadrement se maintiendrait.

Ce que démentent les chiffres que le Recteur a fini par transmettre aux élus des personnels suite aux interventions répétées du SNES : ils confirment non seulement que la dégradation des conditions d’études des élèves et d’enseignement des personnels ne sont pas une vue de l’esprit de ceux-ci, mais aussi que l’écart entre notre académie et la moyenne nationale s’est encore aggravée, en dépit d’un rapport de l’Inspection générale en 2007 qui a fait date et qui exigeait un effort particulier de l’Etat pour notre académie !

A ce titre les propos de la secrétaire générale du Rectorat à l’AEF le 13 décembre, deux jours avant la grève unitaire montrent que la haute administration de l’Education préfère réciter les éléments de langage du Ministre :
Nous recherchons de la souplesse de gestion plus que des moyens supplémentaires.