Le SIEC ou l’indécence bureaucratique

À propos d’un courrier du SIEC qu’ont reçu certains collègues
vendredi 7 avril 2023
par  Secteur politique éducative

Un certain nombre de collègues ayant corrigé les épreuves du baccalauréat ont eu récemment la mauvaise surprise de recevoir dans leur boite aux lettres un courrier du SIEC leur enjoignant… à verser de l’argent au SIEC. Ce n’est pas la première année que cela arrive et cela choque toujours les collègues. On leur demande de verser la part salariale de la cotisation que tout fonctionnaire verse à la caisse de la Retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP). Comme le SIEC prend sur lui de payer en bloc la part salariale et la part patronale, il demande à ce que la part salariale – qu’il a en quelque sorte « avancée » –, lui soit rétrocédée dans un délai d’un mois.
Tout ceci est légal d’un point de vue réglementaire, et la somme est bel et bien due au SIEC… mais compte tenu de toutes les défaillances du SIEC en termes de paiement, cela ne peut que susciter un très fort mécontentement bien légitime chez les collègues.
Dans ces conditions, impossible de faire autrement que de de payer... mais nous invitons les collègues à faire connaître au SIEC les motifs de leur mécontentement en retour (tout en ayant en tête qu’ils s’adressent à des gestionnaires qui ne sont pas décisionnaires) et à nous transmettre sur lycee@versailles.snes.edu les courriers qu’ils auront envoyés.
Les sections SNES-FSU de Créteil, Paris et Versailles interpelleront de nouveau le SIEC sur cette question et communiqueront sur leurs actions et les réponses apportées.

Les défaillances du SIEC pour rémunérer les collègues

Le SIEC, si prompt à réclamer les sommes qui lui sont dues, s’avère bien mauvais payeur de son côté ! Les retards de paiement se sont multipliés cette année encore et il a fallu que le SNES-FSU Versailles intervienne régulièrement auprès du SIEC pour obtenir le versement des sommes dues. Certes, le SIEC souffre d’un manque d’effectifs et il arrive trop souvent que les gestionnaires absents ne puissent être remplacés. Mais les faits sont là : le SIEC enregistre parfois jusqu’à un an de retard pour certains versements, ne répondant pas aux courriels des enseignants ou bloquant des paiements durant des mois.
Dans ce contexte, on comprend que des collègues qui ont dû faire des pieds et des mains pour être payés soient très mécontents de cette lettre particulièrement malvenue, surtout quand elle s’accompagne quelques mois plus tard d’un « titre de mission » envoyée par le Trésor public enjoignant à payer la somme en question. Quelle indécence il y a là !

Un contexte global d’austérité contrainte

Pire : les professeurs supportent une dégradation de leurs conditions salariales depuis des décennies. Et les promesses de revalorisation annoncée par le président et par le Ministère de l’Éducation nationale se sont métamorphosées en projet d’un « pacte » dont le SNES-FSU a pointé aussitôt les énormes dangers. Si la question des rémunérations des professeurs est pour le moins sensible actuellement, le SIEC n’en a cure et fait preuve d’une inélégance bureaucratique inacceptable.