Projet de refonte des carrières : nouveau rythme d’avancement à la classe normale, nouveau cadencement des rendez-vous de carrière
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La ministre a affirmé à plusieurs reprises vouloir traiter la question des carrières. Des discussions ont commencé sur un nouveau décret statutaire, présenté au CSAMEN du 6 mai et qui porte sur deux volets :
– un nouveau rythme d’avancement en classe normale
– un nouveau cadencement des rendez-vous de carrière
Le SNES et la FSU s’opposent au nouveau cadencement des rendez-vous de carrière, et ont voté contre le projet. Le dernier rendez-vous de carrière servirait en effet de prétexte pour barrer l’accès à la classe exceptionnelle... alors que les taux de promotion restent de toute façon inchangés, et bien trop faibles !
Voici l’essentiel des mesures présentées lors des deux groupes de travail :
Les rendez-vous de carrière déplacés
Un projet de redéfinition du cadencement et du rôle du rendez-vous de carrière, dès l’année 2026, a été présenté. Pour le SNES-FSU, pas question de faire du rendez-vous de carrière un outil de contrôle sur la carrière, servant à barrer à l’accès à la classe exceptionnelle (donc à l’indice le plus élevé avant le départ en retraite) !
En bref :
Le premier rendez-vous de carrière aurait lieu quatre ans après l’entrée dans le métier et serait sans effet sur l’avancement. Il serait un rendez-vous d’accompagnement du début de carrière.
Le second rendez-vous de carrière resterait lié au passage à la hors-classe.
Le second rendez-vous de carrière aurait lieu, comme le 3ème actuel, au cours de l’année scolaire qui précède la promouvabilité de la classe normale vers la hors-classe, pour laquelle il faut avoir atteint au moins 2 ans d’ancienneté au 9° échelon de la classe normale.
Le troisième rendez-vous de carrière serait lié au passage à la classe exceptionnelle.
Il aurait lieu au cours de l’année scolaire qui précède la promouvabilité de la hors-classe vers la classe exceptionnelle, pour laquelle il faut avoir atteint le 5° échelon de la classe (4° pour les professeur·es agrégé·es).
Une phase transitoire 2025-2029
A titre transitoire, les rendez-vous de carrière du 6° et du 8° échelon sont supprimés dès l’année scolaire 2025-2026, tous les collègues bénéficiant d’un avancement plus rapide sur la classe normale.
Le nouveau « premier rendez-vous de carrière » ayant lieu quatre ans après la titularisation se mettra en place à compter de la rentrée 2026-2027.
Le rendez-vous de carrière précédant la promotion à la classe exceptionnelle se mettrait en place à compter de la rentrée 2026. Pour les collègues déjà promouvables auparavant, un avis sur dossier serait rendu, à l’image du dispositif transitoire tant décrié qui avait été mis en place lors de la création des rendez-vous de carrière en 2017, ou suite à une “visite conseil”.
Vous trouverez ici le calculateur du SNES-FSU, vous permettant de connaître l’année sur laquelle vous serez concerné·e par un rendez-vous de carrière.
En l’absence de mesures permettant à toutes et tous d’atteindre la classe exceptionnelle et d’avoir le bénéfice du traitement à l’indice le plus élevé du corps avant le départ en retraite, le SNES-FSU s’oppose à ces modifications.
Carrière : du changement pour les rythmes d’avancement à la classe normale
Le ministère tente manifestement, par son projet, de fidéliser celles et ceux qui atteignent une dizaine d’années d’exercice. Mais sans rien prévoir pour la suite de la carrière ! Et les inégalités et injustices, pour l’accès à la classe exceptionnelle, persistent.
Une accélération de l’avancement d’échelon en classe normale est envisagée : passage 6 mois plus tôt au 6°, au 7° et au 8° échelon, un an plus tôt au 9° échelon (voir cet article). Ces évolutions concernent tous les corps sauf celui des professeur·es de chaire supérieure. Au 1er septembre 2025, toutes et tous les collègues concerné·es seraient reclassé·es à l’échelon supérieur, sans maintien de l’ancienneté dans l’échelon.
Cette mesure serait financée par la suppression, à compter de 2026/2027, des bonifications d’ancienneté d’un an (30 % des collègues passent actuellement un an plus tôt au 7° ou au 9° échelon). Elle serait donc mise en œuvre à moyens constants
La hausse des taux de promotion de la classe normale vers la hors-classe (23 % en 2025), de 2 points par an jusqu’en 2028, est aussi envisagée.
Enfin, un délai de carence de 3 ans entre deux promotions de grade serait créé.
L’avancement à un rythme plus favorable va certes dans le bon sens... mais cela reste très insuffisant ! Aucune mesure de revalorisation des carrières au-delà du 9° échelon de la classe normale, en hors-classe et en classe exceptionnelle, n’est envisagée pour le moment.
Retrouvez ici le compte-rendu détaillé de chacun des groupes de travail :
- Les rendez-vous de carrière déplacés
- Carrière : évolutions des rythmes d’avancement à la classe normale
Les conclusions du CSAMEN du 6 mai
Le CSAMEN a confirmé les orientations et conclusions des GT.
Si le SNES-FSU acte positivement les nouveaux principes d’avancement à un rythme plus favorable en classe normale, qui correspondent à nos mandats, ainsi que la déconnexion totale entre avancement d’échelon et évaluation, à l’issue de ce CSAMEN, un constat s’impose : il paraît assez évident qu’un choix politique a été fait : quelques éléments positifs sur les principes d’avancement en classe normale (sans chiffrage de la mesure) contre le blocage des fins de carrière, pour des raisons budgétaires mais aussi politiques sur la conception de la carrière des enseignants et des CPE. Le DGRH a même affirmé que « tout le monde n’avait pas vocation à passer au 3eme grade » !
Pour le SNES-FSU, il n’est pas question d’avoir un rendez-vous de carrière qui fasse office de barrage à l’accès à la classe exceptionnelle (alors que les taux de promotions - toujours excessivement faibles - restent inchangés), et donc à un traitement à l’indice le plus élevé avant le départ en retraite. Les propositions du ministère dénaturent le rôle du rendez-vous de carrière. Il permettrait désormais un contrôle accru sur la carrière des personnels. Inacceptable ! D’une certaine manière, le ministère bat en brèche la notion même de carrière.
Vote sur le texte statutaire
Contre : FSU, FO, CGT Educ’action, SNALC
Abstention : UNSA Education, CFDT EFRP, SUD Education
La mobilisation s’impose, dès le 13 mai, pour nos rémunérations et nos carrières, pour la revalorisation de toutes et tous !
Le SNES-FSU revendique :
- la suppression des premiers échelons, trop faiblement rémunérés ;
- l’intégration des primes, dont la prime d’attractivité, dans le traitement indiciaire ;
- la fusion de la classe normale et de la hors-classe ;
- l’ accès de toutes et tous à la classe exceptionnelle …
À terme, l’agrégation revalorisée doit devenir la situation de référence pour toutes et tous.
Vous vous posez des questions sur votre carrière ? Vous souhaitez échanger sur ce nouveau projet et ses conséquences ? Il est encore temps de vous inscrire à notre stage du jeudi 26 juin. Toutes les infos sont dans cet article.
Retrouvez toutes les raisons de se mobiliser, et le matériel de mobilisation dans cet article.