Plan social dans la voie technologique industrielle (STI2D) : c’est l’affaire de tous !

jeudi 4 octobre 2012
par  Snes S3 MRP

 Mettre en échec un plan social qui ne dit pas son nom

Le changement de discipline imposé aux enseignants de STI2D, d’ici les vacances de la Toussaint, est un plan social qui ne dit pas son nom. Il s’agit de l’ultime étape qui parachève le démembrement de la voie technologique industrielle organisée par l’application de la réforme Chatel.

Celle-ci poursuit deux objectifs :

  • restreindre l’accès au lycée général et technologique aux seuls élèves répondant au modèle canonique de la réussite académique en alignant les contenus, les méthodes et les pratiques de l’enseignement technologique sur ceux de la voie générale au détriment de l’indispensable diversification nécessaire pour faire réussir tous les élèves
  • supprimer des milliers d’emplois grâce à la disparition de ce qui caractérisait l’enseignement technologique : travaux en demi-groupe, en ateliers, permettant l’accès à des contenus hautement théoriques à partir de situations concrètes...

En forçant les enseignants de STI2D à abandonner d’ici le 26 octobre l’une de leurs 42 disciplines de recrutements pour l’une des quatre disciplines d’accueil pour les certifiés et pour l’une des trois disciplines d’accueil pour les agrégés correspondant à la nouvelle nomenclature des concours, le Ministère de l’Education nationale décide de commettre des dégâts irréparables en s’inscrivant dans la politique de Chatel :

  • il dépouille le service public d’Education de savoirs et de savoirs faire indispensables à notre industrie alors que l’objectif est à la ré-industrialisation
  • il se donne les outils pour reclasser à terme les enseignants de STI2D, en surnombre du fait de l’effondrement organisé des besoins d’enseignement dans la voie technologique industrielle, dans des disciplines déficitaires comme la technologie en collège dont il a stoppé le recrutement en l’englobant dans le champs des STI2D
  • il préfigure la possibilité de procéder à des regroupements de champs disciplinaires, en faisant fi des formations et des qualifications, pour faire face à la pénurie de personnels et adapter les statuts à des réformes qui comme le socle commun s’attaque à la notion de discipline (exemple : les expérimentations des enseignements de sciences intégrées fusionnant SVT, Sciences physiques et technologie)

      Intensifier l’action syndicale par la mobilisation de tous

En pleine concertation sur la refondation de l’Ecole, ce passage en force est préoccupant et sème le doute entre les annonces et les actes.

Ce plan social scelle le démembrement de la voie technologique industrielle dont toutes les études confirment qu’elle est un moteur de la démocratisation du lycée et de l’accès à des qualification élevées pour tous les jeunes, et un puissant vecteur d’insertion professionnelle.

Le SNES exige :

  • L’abrogation de la circulaire du 27 juin qui impose le changement de discipline
  • L’abandon de la réforme STI2D et STL
  • L’ouverture de négociations pour une réforme ambitieuse de la voie technologique
  • La réorientation des enseignements transversaux vers des enseignements technologiques disciplinaires de spécialité
  • Le maintien du potentiel pédagogique dans les établissements (machines et équipements)
  • Le respect des compétences disciplinaires

Le SNES, pour alerter les médias et l’opinion publique, a tenu une conférence de presse nationale le mercredi 26 septembre :

Devant le refus du Ministre de l’Education nationale de remettre à plat la réforme Chatel et d’abroger la circulaire sur le changement de discipline forcé, il interpelle par une lettre ouverte le Président de la République et le Ministre du redressement productif  :

La mobilisation de chacun et de tous pour donner du poids à ces initiatives est déterminante :