MASTERS EN ALTERNANCE : LES ETUDIANTS PRIS EN OTAGE ET TROMPES :

jeudi 17 novembre 2011
par  Secteur entrer dans le métier

BIEN LOIN DES CAMERAS ET MICROS...LA VRAIE VIE DES ETUDIANTS EN ALTERNANCE :

En 2010, Le Recteur Boissinot, avait proposé et défendu avec zèle les masters en alternance dans les médias généraux et spécialistes. Il s’était alors fait le champion de ce qu’il présentait comme la modernité en terme de formation des maîtres et comme la solution à la grave crise des recrutements à laquelle est confrontée l’Education nationale (pour la session 2011 : 971 postes ouverts aux concours non pourvus !).

Mais la dure réalité de la vie des étudiants en alternance est bien éloignée des annonces fracassantes du Recteur et du Ministre qui les ont accueilli en personne à la rentrée à grands renforts de publicité.
Les étudiants en alternance assurent des cours dans plusieurs établissements de l’académie depuis le 1er septembre sans contrat de travail et sans être payés !

Et bien qu’interpellé par le Snes Versailles sur la situation dramatique des étudiants en alternance dès la mi–octobre, le Recteur feint d’ignorer ces contingences bassement matérielles et ne daigne pas répondre à la lettre que les étudiants lui ont adressée et qui a été appuyée par le Snes.

LES ETUDIANTS PRIS EN OTAGES ET TROMPES :

Les étudiants ont été pris en otage :

Les étudiants concernés* sont déjà titulaires d’un Master 2 validé l’année dernière mais ils ont échoué aux oraux du CAPES. Pour pouvoir préparer une seconde fois les concours ils ont dû accepter le dispositif en alternance (Diplôme universitaire en alternance).
Les tuteurs ont également été mis devant le fait accompli en apprenant ce tutorat à la rentrée le plus souvent alors qu’ils avaient parfois fait savoir leur refus de l’être dès juin.

Les étudiants ont été trompés :

  • On leur avait promis un service en responsabilité dans les établissements après les écrits du CAPES. En réalité ils ont pris en charge les classes dès la rentrée.
  • On leur avait promis une rémunération correspondant à leur niveau de diplôme (Master 2). En réalité le rectorat leur propose une rémunération inférieure à la licence (indice brut 386).
  • On leur avait promis un service de 6 heures maximum (un tiers du service du corps de référence). En réalité plusieurs étudiants assurent jusqu’à 8 heures.
  • On leur avait promis des services en collège uniquement et sans classes à examen et à orientation. En réalité ils enseignent de la 6ème à la 1ère ES !
  • On leur avait promis de libérer certaines demi–journées pour assister aux cours de préparation aux concours. En réalité cette préconisation n’a pas été respectée pour tous les étudiants.
  • On leur avait promis une affectation dans des établissements proches de leurs universités. En réalité certains doivent se rendre dans des établissements très éloignés : jusqu’à 50 kilomètres !! Le rectorat leur refuse même le remboursement des frais de transports.

Ainsi utilisés comme moyens d’enseignement à part entière et sans formation ces étudiants voient leurs chances de réussite au concours compromises par un dispositif expérimental malhonnête et inique.

Nous appelons les étudiants et les collègues à refuser un dispositif aussi nocif à l’avenir.

Le SNES et le SNEP continuent d’exiger :

  • L’abandon du dispositif des masters ou DU en alternance et non leur généralisation prévue dans la circulaire ministérielle n° 2011-157 du 14-9-2011
  • La mise en place d’une politique de pré–recrutements afin de donner le temps et les moyens aux étudiants de se préparer sereinement et efficacement aux concours et seule vraie réponse à la crise des recrutements.
  • Une autre formation des maîtres qui passe notamment par le rétablissement d’une véritable année de stage après le concours où alternent théorie et pratique avec un service maximum de 6 heures.

*Le dispositif des Masters en alternance concerne les universités de Cergy et d’Orsay et certaines disciplines seulement (maths, SVT, Physique–Chimie, EPS).