INTRA CPE 2012 : le Recteur prend-il de l’avance sur un travail de sape des missions et du statut des CPE ?

samedi 23 juin 2012
par  Snes S3 MRP

 Pour le Recteur, rien ne change : dans la ligne de la politique de Chatel, il poursuit l’expérimentation du programme ECLAIR et celle de préfet des études pour saper les missions et le statut des CPE et imposer une gestion managériale des personnels

En découvrant, à l’occasion des vérifications des projets d’affectation des CPE, que le Recteur bloquait à la hussarde trois postes pour y nommer à la rentrée 2013 des préfets des études recrutés par le C/E, les élus du SNES ont organisé une démarche intersyndicale unitaire pour exiger la suspension de la CAPA qui avait commencé ses travaux le jeudi 21 juin et une audience auprès du Recteur.

La CAPA a été reconvoquée vendredi 22 juin après midi. Le Recteur y a entériné son coup de force refusant de débloquer les postes et affirmant poursuivre l’expérimentation du programme ECLAIR et celle de préfet des études.

Les élus ont fait voter des voeux pour que les postes de CPE soient reversés dans le mouvement général et pourvus dans le cadre des règles de commune.

 Déclaration à la CAPA des CPE du vendredi 22 juin de l’intersyndicale à l’initiative du SNES

Cette CAPA se tient dans un contexte exceptionnel où les décisions que prendra l’Administration seront lourdes de sens. L’ensemble des personnels attend une rupture radicale avec la politique de démolition et de dérèglementation du Service public d’Education mise en œuvre pendant cinq ans par le pouvoir doublement défait dans les urnes lors du scrutin de la présidentielle et des législatives. Cette politique, qui consiste pour les CPE à redéfinir unilatéralement et localement nos statut et métier, n’a cessé d’être combattue avec détermination.

Lors de la CAPA qui s’est tenue hier, l’Administration a affirmé vouloir la poursuivre dans l’un de ses aspects les plus nocifs et régressifs : la poursuite et l’amplification du programme ECLAIR. Reniant ses propres engagements, dans une opacité complète, en contournant toutes les instances élues, l’Administration bloque trois postes de CPE pour y nommer à la rentrée 2013 des préfets des études recrutés par les C/E. C’est en opposition absolue avec les engagements pris par le Président de la République comme candidat.
C’est marquer la poursuite d’un modèle scolaire inégalitaire qui veut exclure du droit commun les élèves les plus fragiles et renonce ainsi à faire de l’Ecole un outil de réussite et de promotion pour tous.
C’est s’attaquer aux fondements des métiers, des qualifications et des missions des CPE qui garantissent leur autonomie professionnelle et l’égalité du service public sur tout le territoire pour imposer une logique d’emploi fonctionnel où la définition des conditions de services, d’emploi et de rémunérations seront soumises à l’arbitraire local d’un C/E aux pouvoirs discrétionnaires.

Cela est inacceptable. Ces décisions à la hussarde sont prises sans les personnels et contre les personnels.
Des collègues se retrouvent privés d’une mutation à laquelle leur donnent droit leurs vœux et barèmes : des établissements, des équipes éducatives et des élèves dans des zones connues pour leurs difficultés scolaires et sociales se retrouvent fragilisés pour la rentrée 2012 car dépouillé d’un CPE établi de manière pérenne.

Alors que le mot d’ordre est à une rentrée apaisée, le Rectorat fait le choix de la désorganiser dans les établissements concernés et de pousser au comble l’exaspération des personnels.

Attachés au principe de transparence et d’équité de traitement, soucieux du bon fonctionnement du Service public d’Education dans l’intérêt des élèves et des personnels, nous exigeons le déblocage des trois postes concernés et qu’ils soient pourvus dans le cadre des règles communes, connues de tous et applicables à tous.

Nous dénonçons, d’autre part, les conditions opaques et arbitraires dans lesquelles se sont déroulées les procédures d’affectation sur les 2 postes spécifiques académiques suivants :
- Internat d’excellence de Marly (78)
- Etablissement de Cure de Bouffemont (95)

Malgré nos diverses alertes sur la régularité des opérations relatives à ces 2 postes lors des précédentes commissions paritaires, l’absence de réponse de l’Administration est incompréhensible et nous conduit à évoquer les « clientélisme » et « collusion » locaux.

Les décisions et les réponses de l’Administration lors de la CAPA sur ces sujets constituent un test irréfragable sur le sens de la politique que comptent conduire le Recteur et le Ministre dans cette académie, et sur le rôle et la place de la concertation avec les personnels dans la mise en œuvre de celle-ci. Elles seront le marqueur du rétablissement d’un véritable dialogue social et d’une réelle concertation et du respect de l’équité de traitement et de la transparence de toutes les opérations de gestion.