CSA académique du 16 janvier : des conditions de rentrée 2023 inacceptables !

samedi 21 janvier 2023
par  Snes S3 GR

Lors du CSA académique du 16 janvier 2023, précédé d’un groupe de travail consacré à la carte des formations, les moyens pour la rentrée ont été examinés.

 1. Rentrée 2023 : des conditions de préparation chaotiques

Des bricolages de dernière minute, au mépris des personnels et des élèves
La FSU a dénoncé les différentes mesures de dernière minute, annoncées dans la presse (suppression de la technologie en sixième, devoirs faits rendus obligatoires, heure de soutien coanimé par des professeurs des écoles en sixième, etc.). Autant de décisions autoritaires, qui ne feront que dégrader les conditions de travail et ne répondent pas aux véritables enjeux, faute de politique volontaristes. La FSU a rappelé que la difficulté scolaire ne se résout pas en dehors de la classe, à coup de baguette magique. Nous avons rappelé notre revendication de moyens supplémentaires qui permettraient de réduire les effectifs par classe. Dans une logique purement comptable, le Ministère alourdit ainsi la charge de travail, et montre tout son mépris pour les personnels.

Pour seule réponse, la Rectrice a déroulé les éléments de langage sur le retour aux fondamentaux. En collège et en lycée, le seul mantra est la généralisation d’expérimentations qui n’ont fait l’objet d’aucune évaluation. Pire encore, il s’agit « d’objectiver le pilotage pédagogique » et de « partager les bonnes pratiques », grâce à la mise en place d’un conseil académique des savoirs fondamentaux.
Ainsi, les lubies ministérielles s’imposent, par des injonctions descendantes, au mépris des enseignants et de leur expertise.
En ce sens, le Conseil National de la Refondation, dont le succès est plus que mitigé, revient par la petite porte : il serait au cœur de la transformation de la classe de sixième !

Suppression de la technologie en sixième et « gestion de la RH »
Le Rectorat admet que la suppression de la technologie en sixième permettra de financer l’heure de soutien en français et mathématiques. Argument principal « cela n’aura pas d’impact RH ». Ainsi, au lieu de s’interroger sur la question de l’attractivité du métier, il s’agit de bricoler, en niant les besoins pédagogiques !

Grand flou sur l’organisation du soutien en sixième  
Le Rectorat reconnaît lui-même les possibilités de difficultés d’organisation de l’intervention des professeurs des écoles…. Ce qui est une évidence depuis le départ.
Pour défendre cette mesure, méprisante pour les professeurs des écoles, le Rectorat s’appuie sur des expériences déjà menées. Une DASEN propose même que les PE intervenant en SEGPA et UPE2A puissent aussi assurer ces heures !

 2. Carte des formations : un affichage ambitieux sans moyens

a) Voie technologique : des évolutions inquiétantes liées aux effets de la réforme du lycée
La carte des séries technologique confirme la désaffection pour les séries technologiques, autres que la STMG. Ainsi, de nouvelles classes de STI2D ferment dans plusieurs lycées. Il est vrai que la série est pénalisée par la concurrence des spécialités NSI et SI en lycée.

Gestion à la petite semaine des STMG
La majorités des classes de STMG créées à la rentrée sont supprimées. Certes, l’importance de l’orientation en STMG dans certains lycées, peut interroger. Cependant, comme l’a souligné à plusieurs reprises la FSU, ce n’est pas en diminuant les moyens des CIO, que cette tendance s’inversera et que les établissements pourront lutter contre l’orientation par défaut !
Le risque est grand, comme cette année, de voir des classes ouvertes à la rentrée, dans la précipitation, désorganisant les services et les emplois du temps et obligeant les collègues à accepter des HSA.

b) Carte enseignements de spécialités en lycée : une carte révélatrice des effets délétères de la réforme
La carte confirme que la réforme a fragilisé de nombreux enseignements : ainsi aucun groupe de spécialité LCA n’est réellement ouvert dans l’académie ! De même, plusieurs lycées ferment des groupes de NSI et SI. Comment pourrait-il en être autrement quand en terminale, ces deux enseignements sont concurrencés par les mathématiques et la physique-chimie, à cause de l’abandon d’une spécialité ?
En LLCE, les tentatives de diversification linguistique sont un échec. La réforme renforce donc bien la prédominance de l’anglais, au détriment des autres langues.
Enfin, les lycées de petite taille demeurent pénalisés, ne pouvant offrir une offre de formation aussi riche que les grands lycées de l’académie.

c) Carte des langues et des enseignements artistiques : une politique volontariste sans moyens réels
Le Rectorat et l’Inspection se targuent d’encourager la diversité linguistique. Effectivement, la majorité des demandes d’ouverture de groupes de langues à faible diffusion aussi bien en collège qu’en lycée, de DNL et autres dispositifs ont reçu un avis favorable. Il en est de même pour les enseignements artistiques.

Des moyens insuffisants synonymes d’appauvrissement de l’offre de formations
Loin de l’affichage, dans la réalité, les options, les langues anciennes et les langues autres que l’anglais et l’espagnol sont victimes des réformes du collège et du lycée. Le refus de financer ces enseignements, les condamnent à terme.

  • En collège, en Allemand, la tentation est grande de ne pas maintenir les groupes de LV1, lorsqu’une bilangue est ouverte. Là aussi, le refus d’accorder des moyens spécifiques pour assurer la diversité linguistique pèse fortement.
  • En lycée, si sur la carte, les options facultatives se maintiennent, leur avenir est incertain. La nécessité de les financer sur les marges, au nom de la prétendue autonomie des établissements, aboutit à des choix cornéliens et même à une concurrence entre elles. Elles perdent de plus en plus d’élèves, phénomène aggravé par des emplois du temps invivables.

Les réformes du collège et du lycée, au nom de la rationalisation des moyens sont surtout synonymes d’appauvrissement de la formation des élèves. Nous sommes loin du champ des possibles, tant vanté par le Ministre !

 3. Une dotation scandaleusement insuffisante

Alors que l’académie accueille 2059 élèves de plus, la dotation n’augmente que de 1008 heures. Le Rectorat se vante de l’implantation de 55 Équivalents Temps plein en plus à la rentrée. Le compte n’y est pas puisque l’académie a perdu l’équivalent de 129 postes depuis 2018 !
Le Rectorat avoue lui-même l’insuffisance de cette enveloppe qui oblige à un « redéploiement des moyens ». Ainsi, pour compenser les besoins en lycée, l’équivalent de 40 postes sont supprimés en collège.
Pour financer de manière largement insuffisante, la croissance démographique du Val-d’Oise et de l’Essonne, les Hauts-de-Seine subissent à nouveau des reprises massives de moyens.
La FSU a insisté sur l’enveloppe insuffisante, qui aboutit à des classes surchargées. Nous rappelons notre revendications d’une baisse des effectifs par classe, surtout en Éducation prioritaire.

Nous avons aussi dénoncé les conditions d’accueil des élèves en UPE2A dans les classes, puisque ces élèves ne sont pas pris en compte dans le calcul des divisions des classes ordinaires. Cela oblige soit à les accueillir dans des classes surchargées, ou pire, à les obliger à poursuivre leur scolarité dans un autre établissement !

Nous rappelons aussi notre demande d’un retour au calcul des DHG en fonction du nombre d’heures par élèves. En effet, le calcul des DHG à la structure, sur la base de 30 élèves par division en collège et 35 en lycée, conduit à des effets de seuil et aboutit à toujours plus de classes surchargées.

La rentrée 2023, dans la continuité des précédentes, illustre la vision purement budgétaire de la politique éducative du Gouvernement, conception qui a pour corollaire la remise en cause de toute ambition de démocratisation du système scolaire. Bien au contraire, les mesures en faveur de l’enseignement privé, la remise en cause de l’Éducation prioritaire, tout comme les réformes du collège et du lycée, ne font qu’aggraver les inégalités et la ségrégation scolaires.

 4.Vous trouverez ci-dessous la déclaration préalable de la FSU.

déclaration préalable de la FSu
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