Bilan de la rentrée en lycée : la dégradation se poursuit

mercredi 5 octobre 2022
par  Secteur politique éducative

Le bilan de l’enquête de rentrée 2022 que le SNES-FSU a menée dans les lycées de l’Académie de Versailles indique une dégradation des conditions de travail qui se poursuit malgré toutes les annonces ministérielles.

On sait que les réformes imposées par le précédent ministre de l’Éducation nationale ont eu des conséquences très négatives sur le fonctionnement des établissements dans un contexte de montée d’élèves au lycée.
Dans 50% des cas, une pression sur les salles se fait toujours sentir : salles inadaptées au nombre d’élèves ou à la discipline enseignée, manque de salles qui dégrade les emplois du temps etc. La situation se dégrade même par rapport à l’an dernier, alors qu’elle n’était relevée que dans 33 % des cas.

Des classes toujours plus pleines et des salles manquantes

Les classes apparaissent elles mêmes comme surchargées (85 % des constats) la norme gravitant de plus en plus vers 33 à 35 élèves ce qui rend d’autant plus problématique la gestion des salles. Des cas nous remontent de plus de 35 élèves, notamment en première générale.
Les emplois du temps s’en retrouvent dégradés (55 % des retours le confirme), leur élaboration étant soumise à des contraintes contradictoires, tout particulièrement à partir du niveau de la première. On remarquera que dans 33 % des cas, la direction des établissements empêche de combiner certaines options (comme les maths complémentaires ou les maths experts) pour pouvoir mieux établir les établissements ; cela n’est pas acceptable et ne constitue pas une solution.
Machine à économiser des moyens et à « entasser » les élèves, la réforme du baccalauréat ne suffit pas à masquer la pénurie de professeurs alors que les suppressions de postes se succèdent depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron et que tous les postes au concours ne sont pas tous pourvus : un mois après la rentrée, des services n’étaient pas assurés dans un peu moins de la moitié des établissements. La communication sur le recrutement massif et hâtif de contractuels n’a pas renversé la tendance...
Ce « forçage » des emplois du temps est aussi celui des services puisque la politique des Heures supplémentaires impulsées autoritairement par le précédent ministre se poursuit : pour les horaires réglementaires soient respectées, le nombre d’HSA bondit, ce qu’on constate dans 67 % des lycées. Par ailleurs, cela n’empêche pas des difficultés pour respecter les horaires réglementaires dans les emplois du temps des élèves (plus de 30 % des remontées à la fin septembre).

Des réformes mises sous le boisseau ?

Le Ministère a tendance à accumuler les réformes et les ajustements sur ses réformes sans jamais remettre en question sa politique de fond. Très contesté l’an dernier, le PLE a été mis en place dans tous les lycées, mais à la rentrée 2022, il n’est plus mis en avant du tout.
De même que le projet de créer des professeurs référents sur lequel nous avions alerté : nous n’avons quasiment aucun retour sur cette piste. Le caractère éminemment constable de ce projet et l’absence cruciale de moyens auront peut-être sonné le glas de ce projet.

Si la communication du nouveau ministre a changé par rapport à la morgue et à la politique de déni de la réalité de Jean-Michel Blanquer, les faits restent têtus malgré : non la rentrée ne se fait pas dans des « conditions très convenables » nonobstant les dires (Pape Ndiyae, 30 août 2022).