Bac 2022 : désorganisation à tous les étages !

mardi 14 juin 2022
par  Secteur politique éducative

Bis repetita… cette année encore l’organisation du baccalauréat en France, mais tout particulièrement dans l’académie de Versailles, s’avère notoirement chaotique, malgré toutes les déclarations d’intention du SIEC et de l’Administration.

Organiser le baccalauréat dans les académies franciliennes n’a jamais été simple et les dysfonctionnements et erreurs du SIEC sont monnaie courante. Chaque année, le SNES-FSU Versailles doit intervenir pour éviter les convocations de stagiaires, pour faire revoir des affectations sur des centres très lointains etc. Toutefois, depuis l’imposition à marche forcée de la réforme du lycée, l’organisation du « bac Blanquer » est devenue véritablement cauchemardesque ; l’an dernier nous avions pointé de très nombreux problèmes.
Cette année de nouveau, malgré nos alertes, impréparation et difficultés techniques génèrent des dysfonctionnements et une importante surcharge de travail pour les collègues mobilisés. Si lors de nos rencontres préalables avec le SIEC, ce dernier s’était engagé à faire des efforts d’organisation, nous restions inquiets.
Avec raison manifestement.

Voici un florilège des situations constatées.

Une surcharge de travail pour les professeurs convoqués

• Les collègues de langues sont particulièrement sollicités dans un contexte où les cours ne sont pas terminés dans les lycées. Outre, la correction de copies sur Santorin, l’évaluation des oraux s’avère extrêmement lourde.
De nombreux enseignants ont eu à évaluer plus de vingt candidats par jour soit une mobilisation sur plus de sept heures, de 8 h 30 à 18 h et ce plusieurs jours de suite. Au total, certains collègues ont fait passer tout seul 95 candidats sur cinq journées !
Outre, l’écrasante fatigue intellectuelle qui est imposée, il est évident qu’il y a rupture d’équité entre les candidats : comment peut-on évaluer correctement le passage d’un oral alors que l’on est épuisé ?

• Pour les professeurs de lettres, toujours très fortement mobilisés lors du baccalauréat, on atteint des extrêmes cette année avec des convocations pour la correction des épreuves d’HLP, les épreuves anticipées de français mais aussi des corrections en BTS, plus lourdes encore que de coutume. La surcharge est telle que le SIEC en vient à des injonctions paradoxales : le passage des oraux de français imposés jusqu’au 6 juillet se chevauche avec la présence requise aux jurys de délibération ! En raison de cette surexploitation des collègues de lettres, ils ne pourront être que très peu mobilisés, volens nolens pour le Grand oral. La spécialité HLP sera donc réduite à la portion congrue dans les jurys (ce qui est inéquitable pour les candidats).

Des impératifs de correction du jour au lendemain ?

Le passage des épreuves ponctuelles des disciplines de Tronc commun pour les candidats libres (inscrits au CNED ou relevant d’un établissement hors contrat) a été manifestement très mal anticipé par le SIEC. Les collègues ont finalement vu pleuvoir des convocations avec souvent des délais ubuesques comme corriger ses copies sous 48 h voire 24 heures. Rappelons que ces corrections – à la différence de ce qui avait été obtenu par la profession et le SNES FSU pour les épreuves de spécialité – ne donnent pas droit à quatre demi-journées de correction.

Les affres de la dématérialisation

• La dématérialisation des copies, un progrès vers plus de souplesse et de réactivité ? Mais les correcteurs ne sont pas corvéables à merci ! Parce que la dématérialisation des copies le permet, certains se sont vu attribuer des lots à corriger dans des délais intenables. En philosophie, 34 copies de HLP attribuées le 3 juin ont ainsi été données à corriger pour le 7 juin ! Quel mépris pour le travail des élèves et des correcteurs !

• Aucune leçon ne semble avoir été tirée des années passées et le problème des copies mal scannées et/ou non anonymées, donc impossibles à corriger, demeure. Malgré les demandes des collègues d’une nouvelle numérisation ou d’anonymisation, un certain nombre de copies ne pouvaient pas être corrigées si l’on voulait respecter des principes d’équité. C’est en partie cette situation qui explique que la clôture des corrections des épreuves de spécialité ait été repoussée du 7 juin au jeudi 9 juin 14 h.
Une mesure indispensable mais aussi l’aveu d’un problème de fond.

Des conditions de passage du Grand oral qui s’annoncent calamiteuses

Le Grand oral avait organisé de manière catastrophique l’an dernier. Force est de constater que les choses se présentent encore une fois très mal. Les convocations pleuvent, concentrées sur quelques collègues seulement. Ces derniers seront encore surchargés de travail, avec des mobilisations sur cinq à six jours à chaque fois. La revendication d’une charge à répartir le plus équitablement possible n’a donc pas été satisfaite et un long tunnel épuisant se profile donc à l’horizon pour les examinateurs. Et une fois encore, quelle absence de considération pour les élèves !

Le SIEC : injoignable ?
Plusieurs collègues en ont fait la désagréable expérience : l’adresse remplacement@siec.education.fr, qui figure pourtant sur les convocations, renvoie un message automatique du type noreply...
Le SIEC n’ignore pourtant pas les nombreux dysfonctionnements et la nécessité absolue pour les collègues convoqués de pouvoir contacter rapidement ce service... Nous avons interpellé le directeur du SIEC sur cette question. Sans paraître aucunement prendre la mesure du problème, il invite les intéressés à passer par leur chef d’établissement pour que leurs demandes (ex. : absence, demande de modification du lieu de convocation, etc.) soient saisies par celui-ci sur une plateforme dédiée (e-absences).

En ce qui concerne la rémunération, il convient d’écrire à Mme Farhan à l’adresse suivante : jawaher.farhan@siec.education.fr

Le sentiment d’un mépris profond pour la Profession est renforcé par la difficulté à obtenir des réponses, et des rectifications de la part du SIEC qui impose de passer par la voie hiérarchique et répond au compte-goutte aux demandes. Trop de collègues ont reçu une réponse générée automatiquement après avoir contacté le SIEC via une adresse pourtant affichée sur leur convocation.

Nous continuons d’intervenir sur tous ces sujets, pour que le SIEC prenne au plus vite les mesures qui s’imposent.

Nous venons d’apprendre la tenue de l’audience sollicitée il y a plusieurs semaines déjà, auprès du SIEC et des rectorats des académies d’Ile de France, et qui se tiendra finalement lundi 13 juin.
Nous vous tiendrons informés du déroulement de cette audience.
Continuez de nous alerter sur les difficultés rencontrées en écrivant à infos@versailles.snes.edu et à lycee@versailles.snes.edu