Association PREAU : le Ministère jamais à court de mauvaises idées

mardi 21 décembre 2021
par  Snes S3 MRP

 Lancement de l’association PREAU : une vaste opération de communication

Mardi 14 décembre, le Ministère communiquait sur le lancement de l’association PRÉAU, passant d’abord, comme à son habitude, par les réseaux sociaux. Dans la foulée, un grand nombre de recteurs et rectrices postaient quasiment le même message, à quelques minutes ou heures d’intervalle : une vaste opération de communication, manifestement bien préparée, pour une mesure supposée offrir aux personnels la possibilité de « bénéficier de nouveaux avantages sociaux » (mise en application du point 5 des conclusions du Grenelle de l’Éducation). Mercredi 15 décembre, l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale recevaient un mail du Ministère les informant de l’ouverture de la plateforme PRÉAU, proposant des prestations culturelles, sportives, de loisirs et de vie quotidienne, et mise en place par l’association nationale PRÉAU. Celle-ci est supposée répondre aux attentes des personnels et améliorer leur vie quotidienne…

=> Lire l’article du SNES national : « Association Préau : derrière la vitrine, des questions sans réponses ».

 PRÉAU : de qui se moque-t-on ?

Pour l’heure, elle suscite surtout questionnements et réactions critiques.

Pourquoi prétendre ouvrir droit – moyennant adhésion - à de nouveaux avantages sociaux, alors que l’action sociale, un droit statutaire, offre déjà accès, sans adhésion préalable, à des prestations culturelles, sociales, sportives, touristiques et de loisirs ? Pourquoi les personnels paieraient-ils 10 euros pour des droits relevant théoriquement des prérogatives de l’État employeur ? Pourquoi restreindre l’accès à l’intégralité de l’offre aux seuls adhérents ? Qui est derrière PRÉAU, dont le site apparaît davantage comme le faire-valoir publicitaire de certaines grandes enseignes que comme un site institutionnel ? Comment vont être gérées les données personnelles collectées via l’inscription sur le site ? Pourquoi ne pas plutôt investir en abondant le budget alloué aux instances d’action sociale et améliorer l’existant ?
Dans le contexte de déclassement salarial de près de 20% et de gel du point d’indice et que nous connaissons depuis plus de 10 ans, les prestations et « avantages » mis en avant par PRÉAU (des réductions parfois ridicules, sans lien avec les attentes et besoins de la Profession) ne peuvent être vus que comme un nouvel affront et une nouvelle preuve de mépris de la part de notre Ministère.

Dès janvier 2022, le SNES et la FSU interviendront auprès du ministère pour clarifier les contours de cette structure, dans l’attente et compte tenu des incertitudes nombreuses, il n’y a aucune urgence à adhérer à Préau !

 PRÉAU : de l’action sociale hors cadre statutaire ?

Annoncée suite à la publication des conclusions du Grenelle, en juin 2021, la création de l’association PRÉAU avait immédiatement été dénoncée par la FSU (voir l’article « Association Préau : derrière la vitrine, des questions sans réponse »). Comment ne pas y voir une volonté de concurrencer les instances statutaires d’action sociale (CDAS, CAAS, CNAS), les seules à n’avoir pas encore été remises en cause par la loi dite de « transformation de la Fonction publique » ? Alors que les prestations proposées ressemblent à s’y méprendre à de l’Action sociale, voici la première entrée de la FAQ du site de PRÉAU «  PRÉAU s’occupe-t-il de l’action sociale ministérielle ? Réponse : PRÉAU n’a pas vocation à traiter l’action sociale ministérielle et ne se substitue ni aux services d’administration centrale ni aux services académiques dans ce domaine. En revanche, elle assure l’information régulière de ses adhérents sur les différentes actions menées dans ce cadre. » Nous ne pouvons voir dans la confusion entretenue quant à ce qu’est l’action sociale qu’une basse manœuvre visant à soustraire tout un pan de celle-ci à l’examen paritaire dont elle doit statutairement faire l’objet.
Plutôt que de rendre 75 millions d’euros à Bercy, plutôt que d’initier cette nouvelle opération d’enfumage, notre Ministre serait mieux inspiré d’investir par exemple dans nos instances statutaires d’action sociale et de leur donner ainsi les moyens de répondre aux besoins croissants des personnels. Pour rappel, et à titre d’exemple, le budget national alloué tous les ans à ces instances est d’environ 32 millions d’euros.

 L’action sociale dans l’académie : quelles actions de la FSU ?

Il existe de nombreuses prestations d’action sociale auxquelles les personnels ont droit (aide au logement, chèques vacances, aide à l’installation). => Retrouvez ici toutes les infos sur l’Action sociale, dans l’académie de Versailles.

Le SNES et la FSU siègent dans les CAAS et CDAS. Pour en savoir plus sur les prestations d’action sociale dans l’académie, contactez-nous !

Les représentants FSU interviennent dans toutes les instances pour une information efficace des personnels, et pour l’augmentation de l’enveloppe budgétaire allouée, afin de permettre à tous les personnels de faire valoir leurs droits et pour que tous les dossiers puissent être honorés dans les meilleurs délais. L’action sociale est un combat syndical : répondre aux besoins réels des personnels suppose d’ouvrir largement l’accès à l’action sociale, notamment en terme de prestations individuelles, mais aussi d’investir massivement dans les structures collectives : logements, crèches et haltes-garderies, restauration, maisons de retraite, sites de vacances…plutôt que de développer une structure associative aux contours et à la gouvernance flous.