Rentrée 2021 dans les lycées : des conditions encore dégradées

mercredi 6 octobre 2021
par  Secteur politique éducative

Le bilan de l’enquête de rentrée que le SNES-FSU a menée dans les lycées de l’Académie de Versailles démontre une forte impréparation dans un contexte de dégradation des conditions d’enseignement.

 Des conditions de travail toujours dégradées

On sait que la réforme de Jean-Michel Blanquer a eu des conséquences très négatives sur le fonctionnement des établissements. Dans 33 % des cas, une pression sur les salles se fait sentir : salles inadaptées au nombre d’élèves ou à la discipline enseignée, manque de salles qui dégrade les emplois du temps etc.
Les classes apparaissent elles mêmes comme surchargées (85 % des constats) la norme gravitant de plus en plus vers 33 à 35 élèves ce qui rend d’autant plus problématique la gestion des salles. Les emplois du temps s’en retrouvent dégradés (56 % des retours le confirme), leur élaboration étant soumise à des contraintes contradictoires, tout particulièrement à partir du niveau de la première.
Machine à économiser des moyens et à « entasser » les élèves, la réforme du baccalauréat ne suffit pas à masquer la pénurie de professeurs alors que les suppressions de postes se succèdent depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron et que tous les postes au concours ne sont pas tous pourvus : un mois après la rentrée, des services n’étaient pas assurés dans la moitié des établissements.

 Un suivi des réformes qui se fait dans la confusion

Le Ministère a tendance à accumuler les réformes et les ajustements sur ses réformes sans jamais remettre en question sa politique de fond. Délais de parution des décrets et parution des arrêtés très tardive expliquent une certaine confusion dans la lisibilité des nouvelles mesures.
Ainsi aucune communication n’a été faite sur le dispositif « Je réussis au lycée » que dans 10 % des établissements. Par ailleurs, aucune communication n’a été faite sur le statut de professeur référent. Le peu d’enthousiasme pour communiquer sur ces nouveautés est en fait évocateur.

Alors que nous subissons une communication du Ministère qui relève de la « méthode Coué » et d’une sorte de déni du réel du côté du Ministère de l’Éducation nationale, la réalité de la rentrée dans les lycées de l’académie de Versailles inflige encore une fois un cinglant démenti à l’Administration.

 Un contexte sanitaire qui pèse toujours

Si dans la totalité des établissements le protocole sanitaire est bien en place, qu’on fournit des masques aux enseignants et aux élèves, des manques se font souvent sentir : ainsi le protocole sanitaire n’est pas toujours mis à jour et dans 15 % des cas relevés, l’ancien a été simplement reconduit. Si le matériel sanitaire (gel, lingette etc.) ne manque que dans 5 % des cas, les problèmes de brassage se poursuivent. Par ailleurs, les capteurs de CO2 ne sont pas présents dans la majorité des établissements et souvent se limitent à quelques lieux (cantine…). Les purificateurs d’air sont très largement absents (82 % des cas) malgré la communication lénifiante du ministère.
D’ailleurs, les propos du ministre Blanquer sur la vaccination organisée via les lycées ne semblent pas avoir eu tant d’écho dans les lycées puisque la possibilité n’a été évoquée que dans un tiers des cas.