Bac 2021 : envoi scandaleusement tardif des convocations !

jeudi 10 juin 2021
par  Snes S3 MRP

Malgré les alertes du SNES-FSU, bien en amont des épreuves, les convocations ne parviennent, une nouvelle fois, que très tardivement aux correcteurs et aux examinateurs. Quelles que soient les raisons techniques invoquées par le SIEC, comment ne pas voir là une nouvelle marque de mépris pour les personnels ? C’est aussi le signe d’une incurie, qui ne peut avoir pour effet que d’accroître encore le chaos prévisible.

Mise à jour du 13 juin

Grand Oral : le scandale des convocations tardives continue et s’étend à l’ensemble des disciplines.
Les personnels qui ont ouvert leur boîte académique durant le week-end ont pu croire à une mauvaise plaisanterie en y découvrant un courriel de convocation pour le Grand Oral, envoyé par le SIEC dans la nuit de vendredi à samedi, et comportant en pièce jointe plusieurs documents dont la lecture est particulièrement fastidieuse... mais où apparaissent des réunions dès lundi 14 juin !

Mieux vaut, certes, lire le calendrier des réunions d’entente avec attention, dans la mesure où les réunions des trois académies d’Île de France (Paris, Créteil et Versailles) y sont répertoriées ; tous les personnels convoqués ne le sont donc pas nécessairement dès lundi. Quoi qu’il en soit, le délai de convocation est particulièrement inacceptable.
L’absence de considération pour les personnels que trahissent ces convocations en catastrophe et le mécontentement légitime qui en découle sont d’autant plus regrettables que les réunions d’entente, pour une épreuve dont personne n’a encore fait l’expérience, devraient justement permettre aux personnels de s’approprier collectivement et dans les meilleures conditions possibles le fonctionnement du Grand Oral.

Le SNES-FSU s’adresse de nouveau au SIEC pour que les collègues n’ayant pu prendre connaissance de leur convocation à temps pour être en mesure de se connecter le jour indiqué ne soient en aucune manière pénalisés. Il appelle en particulier les collègues convoqués ce lundi à ne pas se présenter, compte tenu du délai inexistant entre l’envoi de la convocation et la date de la réunion.

Attention, même s’ils n’ont reçu aucune formation à l’évaluation dans le cadre du Grand Oral, des collègues de toutes les disciplines, ayant enseigné en Spécialité ou non (y compris des professeurs documentalistes), sont susceptibles d’être convoqués.

Le SNES-FSU rappelle sa demande d’annulation du Grand Oral (voir cet article).

Comme chaque année, certains collègues nous signalent enfin des convocations dans des établissements exagérément éloignés de leur établissement d’exercice. En cas de difficulté, contactez-nous à l’adresse lycee@versailles.snes.edu. Nous vous accompagnerons dans vos démarches auprès du SIEC pour demander que le lieu de votre convocation soit revu.

Mise à jour du 11 juin
Les réponses consternantes du SIEC

Le Directeur du SIEC a été prompt à répondre à notre interpellation, sans parvenir cependant à nous convaincre d’autre chose que de l’incapacité du SIEC à organiser le baccalauréat dans des conditions acceptables.
Il nous assure ainsi que « les services attachent beaucoup de prix à pouvoir anticiper les échéances afin que tous les intervenants puissent, dans la mesure du possible, être informés suffisamment en amont ». Dans la mesure où cette préoccupation n’est régulièrement pas suivie d’effets, ces propos ont tout de la simple posture.
Sont mises en avant les « contingences de session » qui font que « les organisations ne sont pas toujours identiques d’une année à l’autre » et que les services « sont mis à rude épreuve ».
Cela précisément aurait dû pouvoir être anticipé « particulièrement cette année » et ne devrait pas conduire à un traitement qui révèle bien peu de considération pour les personnels enseignants et pour le diplôme national du Baccalauréat.
Enfin, le courrier du Directeur du SIEC comporte certaines approximations, comme
« les convocations de philosophie ont été transmises en début de semaine » (elles l’ont été mercredi en fin de journée à notre connaissance !).
Le directeur du SIEC rappelle son engagement à adresser les convocations « entre le 1er et le 10 juin », considérant donc que l’engagement a été tenu.
Que les convocations pour l’EAF n’aient été transmises que le 10 juin n’est évidemment pas anodin, quand les premières réunions se tiennent le 11. Et le Directeur du SIEC semble oublier un élément de taille : toujours rien concernant le Grand Oral !
Malgré ces approximations et négligences, il nous assure bien entendu pour finir qu’ « il n’y a aucun mépris, bien au contraire, pour les équipes enseignantes avec lesquelles les services travaillent en étroite collaboration tous les ans. »

Vendredi 11 juin - Dernière minute : collègues de lettres convoqués du jour au lendemain pour les réunions d’entente !

Des collègues de lettres ont reçu hier soir seulement un courriel les convoquant pour la réunion de pré-entente académique, pour l’EAF.
Nous ne pouvons accepter d’être ainsi convoqués du jour au lendemain, par un message reçu hors de nos heures de travail.
Le SNES-FSU des 3 académies franciliennes demande au SIEC un report de la réunion de pré-entente académique EAF prévue le 11 juin. Il intervient dès à présent auprès de la Rectrice, pour dénoncer cette situation et pour s’assurer qu’aucun retrait sur salaire ne pourra être effectué, pour les collègues qui ne se rendraient pas à cette réunion, et qu’il ne pourra en aucune manière être reproché aux collègues de ne pas s’être présentés. Il appelle les professeurs de lettres concernés à ne pas se présenter aujourd’hui à réunion pour laquelle ils ont été convoqués hier soir.

Le SNES-FSU intervient depuis plusieurs semaines auprès du SIEC, afin que l’organisation des épreuves du baccalauréat soit suffisamment anticipée, et que ne se reproduisent pas les inacceptables dysfonctionnements qui ont significativement perturbé les épreuves ayant déjà eu lieu cette année (BTS, DNL) (voir le compte-rendu de l’audience du 27 mai).

Nous avions, en particulier, alerté sur la nécessité d’anticiper suffisamment l’envoi aux correcteurs et examinateurs de leurs convocations. Cette année tout particulièrement, en raison des motifs multiples susceptibles d’empêcher les collègues d’assumer leurs missions, l’anticipation est indispensable !

Pourtant, les convocations n’ont été envoyées aux correcteurs que le 9 juin pour la philosophie, le 10 juin pour les épreuves d’EAF (les descriptifs devant être récupérés trois jours plus tard !) ; pour le Grand Oral enfin, qui commence le 21 juin : toujours pas de nouvelles !

Il s’agirait, semble-t-il, d’un problème technique. C’est en tout cas ce qui a été indiqué - aujourd’hui seulement - aux chefs d’établissement. Les enseignants susceptibles d’être directement concernés n’ont cependant pas systématiquement été informés, loin de là !

Le SNES-FSU a dénoncé dans un courrier adressé au SIEC (voir ci-dessous) ce retard inadmissible et l’absence de communication en direction des personnels. Ce non respect des collègues est insupportable et rend la charge de travail considérable qui pèse, en particulier sur les enseignants de philosophie et de lettres encore moins acceptable.

=> Face à l’organisation chaotique des examens 2021 : s’informer, débattre et agir collectivement ! Visioconférence spéciale lycées mardi 15 juin à 10h. Pour s’inscrire, voir cet article.

Courrier adressé au SIEC par le SNES-FSU Versailles

Monsieur le Directeur du SIEC, Madame la Secrétaire générale,

Nous tenons à dénoncer le retard inacceptable pris dans l’envoi des convocations aux correcteurs et aux examinateurs, sans aucune communication en direction des personnels concernés. Pour les premières épreuves, prévues dans une semaine, les convocations viennent d’être envoyées (en philosophie) ou doivent l’être aujourd’hui seulement (pour les lettres). Les collègues de lettres sont supposés prendre connaissance des descriptifs lundi. Ils seraient donc convoqués, dans le meilleur des cas, trois jours avant le début de leur mission ! Alors que les premières épreuves ont lieu dans moins de deux semaines, aucune convocation n’a encore été transmise aux examinateurs pour le Grand Oral.

Nous avons insisté, lors de l’audience que vous nous avez accordée le 27 mai, sur la nécessité d’anticiper et de ne pas renouveler les dysfonctionnements constatés cette année lors des épreuves précédentes. Le 27 mai déjà, nous alertions sur la situation d’attente des collègues susceptibles d’être concernés, et sur le caractère urgent de l’envoi des convocations. Vous nous aviez indiqué que les convocations arriveraient entre le 1er et le 8-10 juin. Force est de constater aujourd’hui que toutes les convocations ne sont toujours pas disponibles. Les personnels enseignants ne peuvent y voir autre chose qu’une nouvelle marque de mépris de l’Institution pour leur travail.

Les collègues de lettres, dont certains ont déjà assuré la correction des épreuves de BTS, sans décharge de cours et qui pour la plupart seront sollicités pour des écrits et des oraux, se sentent - et à juste titre - particulièrement mal traités. Il en va de même des collègues de philosophie qui auront une charge de correction particulièrement lourde.

Concernant les épreuves de Grand Oral, les enseignants sont-ils réellement corvéables à merci sur la période du 21 au 30 juin ? Pourquoi devraient-ils se tenir à disposition de l’Institution quand ils ne sont pas convoqués dans un délai raisonnable ? Certains se le demandent. D’autant qu’ils n’ont pas même connaissance du nombre de jours sur lesquels ils peuvent être convoqués ! D’après les informations transmises dans certains établissements de l’académie, les convocations pourraient n’être communiquées qu’en début de semaine prochaine, soit une semaine seulement avant le début des épreuves !

Un délai si court, à plus forte raison lorsque l’on sait combien de problèmes sont susceptibles de se poser, n’est pas acceptable. Quelle marge est laissée aux personnels pour signaler leur indisponibilité ou un éloignement géographique excessif ? Ou encore les problèmes posés par la superposition de différentes convocations ? Nous rappelons aussi qu’il peut aussi s’agir d’une période où les personnels ont déjà des rendez-vous pour leur vaccination. Enfin, nous avions fait la demande que soient limitées, autant que possible, les convocations pour le Grand Oral, pour les enseignants de lettres, déjà convoqués pour les épreuves de l’EAF, pour les collègues de philosophie ainsi que pour les stagiaires. Dans quelle mesure sera-t-il possible d’obtenir des changements, compte tenu du retard excessif des convocations ?

Vous avez-vous-même reconnu, lors de l’audience, que des remplacements de dernière minute seraient inévitables, mais la transmission extrêmement tardive des convocations ne peut que générer davantage de chaos. Les personnels enseignants ne pourront en être rendus responsables.

Nous vous remercions pour l’attention portée à nos alertes.

Cordialement,
Marie Chardonnet, Maud Ruelle-Personnaz et Antoine Tardy, co-secrétaires généraux du SNES-FSU Versailles