GT du 13 avril : Pour le Rectorat, « notre institution était remarquablement préparée »

dimanche 18 avril 2021
par  Snes S3 AT

Suite à la demande de la FSU lors du Groupe de travail du 2 avril, un nouveau groupe de travail s’est réuni mardi 13 avril, portant sur la préparation de la reprise, en distanciel le 26 avril pour le Second degré, puis en présentiel le 3 mai.
Ce groupe de travail s’est tenu en visio-conférence. Toutes les organisations syndicales représentatives de l’académie étaient convoquées et ont participé, à l’exception de Force Ouvrière, dont aucun représentant n’était présent.

 Bilan de la semaine de distanciel du 6 au 10 avril : par son refus assumé de tout cadrage ferme sur cette période, le Rectorat porte une lourde responsabilité dans les dérives constatées.

« Notre institution était remarquablement préparée » : les propos tenus dès l’ouverture du groupe de travail par la Rectrice, ont été jugés particulièrement inappropriés par la FSU, comme par l’ensemble des organisations syndicales présentes, après la semaine que nous venions de vivre. Toutes les organisations représentées se sont exprimées dans ce sens.
Sans aucunement revenir sur ses propos, la Rectrice a poursuivi, préférant faire porter la responsabilité du dysfonctionnement majeur des outils numériques sur les collectivités territoriales et sur le caractère imprévisible du nombre de connexions sur les serveurs !
A aucun moment le Rectorat n’a reconnu le défaut d’anticipation et d’investissement dans les outils numériques, ni l’insuffisance des mesures sanitaires prises pour sécuriser les personnels et les usagers des établissements scolaires. Par cette position, le rectorat est dans la droite ligne idéologique du Ministre, qui se refusait à envisager la fermeture des établissements scolaires, sans pour autant mettre les moyens permettant de les garder ouverts avec des mesures sanitaires décentes.

En dépit de notre interpellation sur les multiples dérives constatées durant la première semaine à distance, inacceptables tant du point de vue des personnels que d’un point de vue pédagogique, le Rectorat a de nouveau affirmé qu’il refuserait d’imposer un cadre pour la semaine de reprise du 26.
En campant sur cette position irresponsable, le Rectorat cautionne pleinement les nombreuses dérives inacceptables voir répréhensibles que nous avons dénoncées :

  • Des injonctions au présentiel complètement injustifiées et irresponsables au vu de la situation sanitaire
    Ce sont principalement les personnels précaires, AED et AESH, qui ont subi ces pressions. De nombreux chefs d’établissements ont ainsi fait venir des AED pour passer des appels à plusieurs dans un bureau avec un seul téléphone, alors même que la norme, rappelée par le Président, était supposée être le travail en distanciel...
    Loin de désavouer ces pratiques, l’Administration est allée jusqu’à les assumer pleinement, le DASEN des Yvelines suggérant même qu’il fallait bien vérifier que les AED travaillaient !
    Par son refus de prendre ses responsabilités sur ces dérives, l’Administration à tous ses niveaux a ouvert la porte à des situations bien plus problématiques encore au regard de la situation sanitaire : plénière en présentiel à plus de 36 personnes (voir notre article ici) ; ou encore des personnels sans solution de garde qui, sous la pression de leur chef d’établissement, sont venus sur leur lieu de travail avec leurs enfants. Dans son discours, le Rectorat condamne ces situations ; elles découlent pourtant directement de l’absence de cadrage et de l’inertie de l’Administration quand elles lui sont signalées par notre organisation syndicale.
  • Des injonctions sur les aspects pédagogiques, en contradiction avec les propos de la Rectrice qui, lors du groupe de travail du vendredi 2 avril, rappelait que la liberté pédagogique primait
    Plusieurs chefs d’établissement ont imposé des plannings de classes virtuelles à l’ensemble des personnels de l’établissement. Cela montre au passage leur incompétence sur les questions de pédagogie : infliger à des élèves plus de 6 h de visio dans la même journée n’a aucun sens pédagogiquement ! Ces dérives n’ont fait qu’accentuer les difficultés liées à la défaillance des outils institutionnels la semaine dernière mais aussi la dégradation des conditions de travail des personnels et des élèves.

Le SNES-FSU exige qu’un cadrage soit enfin mis en place par le Rectorat pour que les reprises du 26 avril et du 3 mai se fassent dans d’autres conditions. Il demande aussi, face à la gravité des dérives constatées, que le Rectorat prenne les mesures nécessaires vis-à-vis de personnels de direction qui dysfonctionnent.

 Accueil des enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise.

Concernant l’accueil des enfants de personnels indispensables à la gestion de la crise, la FSU a une nouvelle fois dénoncé l’absence de cadrage qui a conduit a une grande disparité des situations, selon les départements, tant du point de vue du nombre d’établissements ouverts que du point de vue du respect du principe de volontariat des personnels effectuant cet accueil. Là encore, le recours à des personnels (bien souvent des AED), sans que soit respecté le principe du nécessaire volontariat est inacceptable.
Concernant la prime qui serait versée aux personnels ayant participé cet accueil, le Rectorat n’a pas été en mesure de nous en communiquer les modalités, dans l’attente d’un cadrage ministériel. Des personnels sont donc supposés se porter volontaires sans savoir de quelle manière ils peuvent espérer être rétribués !
Aucune réponse n’a pu nous être apportée concernant les modalités de recensement des personnels ayant effectué cet accueil, aucun outil de recensement n’ayant encore été prévu par le rectorat !

  Préparation des reprises du 26 avril et du 3 mai d’un point de vue sanitaire

Nous avons porté nos demandes quant aux conditions sanitaires pour la reprise :

  • Mise à profit de la période durant laquelle les élèves ne sont pas accueillis dans les établissements (semaines d’enseignement à distance et congés de printemps) pour mettre les locaux en adéquation avec un protocole sanitaire, en résolvant les problèmes toujours trop fréquents (aération des salles insuffisante, manque de points d’eau) et en proposant des solutions à la hauteur de la situation épidémique (ventilation et purification de l’air, aménagement des réfectoires…).
  • Mise en place d’un plan de vaccination pour les personnels de l’Éducation Nationale.
  • Évolution de la politique de tests pour les différentes étapes de la reprise en présentiel.

Sur ces points, peu de réponses nous ont été apportées, le Rectorat est en attente des décisions ministérielles.

 Point « RH » : droits des personnels et gestion des carrières en période de travail à distance

Règles en vigueur pour les Autorisations spéciales d’absence (ASA)

Les règles n’ont pas évolué : priorité est donnée au travail à distance quand les fonctions et l’équipement le permettent. Sinon, une ASA est accordée.

Garde d’enfants

L’ASA est possible, dès lors que l’on n’est pas en mesure d’assurer ses missions. Il s’agit d’une tolérance, les ASA étant accordées pour COVID en principe, et non pour garde d’enfants. Il faut prouver qu’il n’y a pas de solution de garde de l’enfant (attestation de fermeture de classe / d’école par exemple).

Opérations de gestion des carrières

La continuité de ces opérations et le maintien du calendrier seront assurés, autant que possible.
Des entretiens professionnels (stagiaires) ont eu lieu ; les autres auront lieu la semaine du 26.
Les rendez-vous de carrière sont, pour ceux qui étaient encore prévus, mis entre parenthèse. Le distanciel sera possible, sur la base du volontariat. Mais priorité reste donnée au présentiel pour les rendez-vous.
Comme lors du premier confinement, une vigilance particulière est portée sur la gestion des payes.

Calendrier de l’INSPE

Les universités ont conservé leur calendrier ; il ne devrait pas y avoir d’impact sur le processus de titularisation.

Questions diverses sur la gestion des carrières

La FSU a profité de cette instance pour réinterroger l’Administration sur des points posant problème :

  • la question des collègues n’ayant pas eu leur rendez-vous de carrière et sont de facto privés de la possibilité de contester leur appréciation, puisqu’ils n’en ont pas connaissance ;
  • l’absence de concertation sur le changement de modalités dans l’attribution des congés de formation (seuls les refus de congé de formation, à partir de la 3ème demande, sont communiqués pour examen en CAPA aux commissaires paritaires, qui n’ont plus de vision d’ensemble, tous corps confondus, leur permettant de faire évoluer le contingent).
    Selon la DRH, les modalités d’octroi des congés de formation n’ont pas changé et seront présentées lors des instances. Elle rappelle que ces modalités découlent de la loi Fonction publique, et sont sans lien avec le contexte sanitaire.
    La FSU a cependant insisté sur l’importance du contingent, et des modalités de calcul. Une information sur ce point est demandée.

Pour le SNES-FSU, l’attitude du Ministre et de l’Administration à tous ses niveaux, leur refus d’anticiper et d’investir pour sécuriser sanitairement les établissements sont irresponsables. Nous demandons que des mesures soient prises pour les reprises du 26 avril et du 3 mai (Retrouvez ici notre article sur les demandes du Snes-FSU)