[95] : Communiqué des professeur.e.s du lycée Rousseau de Sarcelles en droit de retrait

lundi 29 mars 2021
par  Snes S2 Val d’Oise

Ce matin, une trentaine de professeurs et sept assistants d’éducation du lycée Rousseau de Sarcelles ont dû se résoudre à exercer leur droit de retrait.

En effet, alors que le taux d’incidence du Val d’Oise est parmi les plus importants et que l’île de France est confinée, alors que les hôpitaux sont désormais sous tension, nos conditions de travail ne respectent pas les exigences minimales de sécurité sanitaire :

  • Seuls trois agents sur huit sont présents au lycée pour assurer la désinfection de l’ensemble des salles des trois bâtiments pour 2000 élèves.
  • Le nombre de cas positifs et de cas contacts est impossible à connaître, faute d’une campagne de test systématique des élèves et du personnel.
  • Aucun nouveau masque, notamment des FPP2 seuls véritablement protecteurs contre le variant anglais, ne nous a été donné.
  • L’Éducation Nationale reconnaît ce danger grave puisqu’elle propose aux personnes vulnérables d’enseigner à distance.

Par ailleurs, nous avons appris vendredi soir que les classes seraient fermées au premier cas positif. En série générale en première et terminale, cette déclaration n’a aucun sens, dans la mesure où il n’y a plus à proprement parler de groupe classe. Un élève de première générale côtoie en moyenne 100 autres élèves par semaine en cours (groupes de spécialités, langues, etc.). Les annonces de possible reconfinement mettent nos élèves dans une situation d’incertitude permanente, à un moment où ils auraient particulièrement besoin d’un cap clairement défini et d’un discours cohérent, d’une part et d’un encadrement responsable et soutenant d’autre part.

De plus, les déclarations contradictoires du ministère nous empêchent de préparer sérieusement nos cours : samedi matin, nous ne savions pas si nous aurions nos classes en présentiel ou distanciel lundi matin pour les classes qui avaient des cas positifs de la semaine dernière.

Depuis mars dernier, M. le Ministre prétend que nous sommes prêts. C’est faux. Nous improvisons, car jamais nous n’avons eu les moyens structurels, matériels et humains, pour anticiper, prévoir et organiser en amont les choses. Nous ne souhaitons pas enseigner en distanciel, car nous savons que le présentiel est plus efficace pour nos élèves, mais face à la situation sanitaire, nous voyons qu’il n’y a plus d’autre choix. Il est impossible d’assurer en même temps le présentiel et distanciel. Nous demandons une journée banalisée au moins pour pouvoir anticiper et organiser le travail en distanciel avec nos élèves.