Le Gouvernement veut porter le coup de grâce à l’Éducation prioritaire !

Tous en Grève le 26 janvier pour exiger une politique d’Éducation prioritaire renforcée !
mercredi 30 décembre 2020
par  Snes S3 AT

Dans notre académie, l’Éducation prioritaire concerne près d’un quart des collèges et concernait - avant leur exclusion en 2018 - de nombreux lycées.

Un an après la parution du rapport Azéma-Mathiot, dans un entretien accordé au Parisien le 22 novembre 2020, la secrétaire d’État Nathalie Élimas a annoncé la disparition des REP pour la rentrée 2022 (voir notre article). Ils seront remplacés, afin « d’éviter les effets de seuil », par une allocation progressive des moyens en fonction de l’IPS (Indice de Position Sociale) des élèves et de contrats d’une durée de 3 ans signés avec le rectorat. C’est le Rectorat qui distribuera (ou non), bien évidemment à moyens constants, une enveloppe aux différents collèges en fonction d’objectifs que les équipes, sur le terrain, devront se débrouiller pour atteindre grâce à leurs « projets pédagogiques ».

Nous connaissons bien, hélas, les conséquences de cette application des techniques les plus éculées du New public management : culture du résultat, concurrence entre établissements pour les moyens et entre collègues pour les primes liées aux projets, individualisation des carrières…
Trois académies essuieront les plâtres dès 2021 : Lille, Marseille et Nantes, l’objectif avoué étant une généralisation de cette organisation, y compris hors EP.

Les REP+ garderont un pilotage national adossé aux « cités éducatives », elles-mêmes liées aux quartiers « politique de la ville ». Ils deviennent le laboratoire des déréglementations les plus débridées (programmes, ORS) et de « l’école du socle », appliquant l’idéologie néolibérale selon laquelle on apprend partout et avec tout le monde (associations, collectivités locales ...) et tout au long de la vie, ce qui permet progressivement de diminuer la place de l’école au profit d’un périscolaire peu coûteux et de favoriser un enseignement en partie à distance ou au moins fondé sur le tout numérique et la « ludification ».
Le SNES-FSU, refusant cette vision managériale et néolibérale de l’école, revendique le maintien des REP selon un cadrage national et leur élargissement à tous les territoires qui en ont besoin. Les primes, maintenues, doivent rester sans conditions en REP comme en REP+. Le SNES-FSU exige que cette nouvelle carte inclue les lycées : la difficulté sociale doit continuer à être compensée, au-delà du collège.
Pour exiger une politique d’éducation prioritaire a la hauteur des enjeux de démocratisation que nous portons pour l’école : toutes et tous en grève le 26 janvier !