[Covid-19] Prime exceptionnelle, l’exception qui confirme la règle d’une absence de revalorisation réelle pour toute la Profession !

vendredi 3 juillet 2020
par  Snes S3 AT

Alors que les enseignants ont été plébiscités durant le confinement pour leur engagement et leur capacité d’adaptation sans pareille malgré les conditions et les outils catastrophiques alloués par le Ministère, alors même que leur savoir-faire non substituable a été reconnu publiquement, le Ministère a annoncé le versement d’une prime exceptionnelle sur critère de mobilisation et d’implication conséquente durant le confinement.

Les représentants des syndicats de la FSU ont immédiatement réagi à cette annonce. Ils sont intervenus lors de la réunion au ministère de l’Éducation nationale en insistant sur la reconnaissance méritée de l’ensemble de la Profession dont l’engagement a été sans faille. Ils ont fait valoir l’engagement solidaire et non intéressé des agents auprès des enfants des personnels indispensables au fonctionnement du Service public mais ont revendiqué la nécessaire reconnaissance concrète de l’engagement de l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale : le dégel du point d’indice et une revalorisation salariale conséquente pour tous.

En lieu et place de cette reconnaissance attendue, le versement d’une prime exceptionnelle sur critères laisse perplexe tant la réalité du terrain est toute autre.
Les élus de la FSU ont rappelé la nécessité d’une prime d’équipement dont la question se fait encore plus pressante dans le contexte de l’enseignement à distance : la Profession utilise son propre matériel et sa connexion personnelle, et a dû engager des frais pour assurer ses missions à distance.

Ils ont aussi interrogé le Ministère sur la façon dont la prime serait allouée aux agents, notamment sur le choix et la collecte des informations pour les ayants-droit, sur la nécessité de prendre en compte la diversité des situations dans les académies. Ils se sont inquiétés de la transparence de la procédure et ont réclamé que l’information porte sur l’ensemble des personnels. Ils ont souligné le caractère inéquitable des critères, en soulevant le problème des personnels qui auraient voulu s’investir et n’ont pas pu le faire et la situation de tous les personnels exposés lors de distribution d’exercices, de supports de travail, ou en accueillant des familles afin de favoriser la continuité pédagogique...

Les syndicats de la FSU restent mobilisés et revendiquent une reconnaissance de la Profession qui doit nécessairement se traduire par un changement de paradigme. Stop au mépris !

La prime exceptionnelle (décret 2020-570 du 14/05/2020)

  • Qui ? L’ensemble des agents : « Les personnels relevant du Ministère qui ont assuré l’accueil des enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire »
  • Combien ? Une prime en fonction du nombre de jours de présence (cadrage national mis en œuvre par les autorités académiques) : moins de 4 jours = pas de prime ; de 4 jours à 9,5 jours = 330 € ; de 10 jours à 15,5 jours = 660 € ; plus de 16 jours = 1 000 €

  • Quand ? Versement unique (en août ou en septembre).



Au niveau académique, lors du groupe de travail qui s’est tenu le 1er juillet au Rectorat sur ce sujet, la FSU a rappelé ses revendications énoncées au niveau national. Elle a aussi exigé que si prime il devait y avoir pour reconnaître un « surcroît significatif de travail quantifiable et objectivable, en présentiel ou télétravail » comme le prévoit le décret, l’ensemble des personnels devrait en bénéficier. En effet c’est grâce à l’engagement chronophage des agents, sans formation adaptée et sans équipement fourni par l’employeur que la continuité du Service public a pu être maintenu pendant la crise.

La FSU a demandé l’élargissement des critères d’attribution, ainsi que les modalités de versement aux personnels.

=> Le Rectorat refuse de sortir du cadre du décret et précise que les personnels bénéficiaires de cette prime le seront suite au remontées locales de leur chef de service. À notre demande de connaissance de l’enveloppe budgétaire affectée à cette prime, le Rectorat répond qu’il ne connaît pas encore cette enveloppe mais qu’elle devrait probablement être suffisante…

Si vous rentrez dans une des trois catégories donnant droit à la prime, vérifiez auprès de votre chef de service qu’il vous a bien fait remonter comme bénéficiaire, ainsi que le nombre de jours remonté en particulier pour l’accueil des enfants de soignants.
En cas de problème : non remonté par votre chef de service, nombre de jours minoré… contactez-nous à l’adresse suivante pour que nous intervenions auprès du Rectorat : s3ver@snes.edu


Le SNES-FSU dénonce la logique que le Ministère, met en avant avec cette prime. Il exige une revalorisation globale de la Profession qui passe par la revalorisation du point d’indice principalement mais aussi par la mise en place d’une prime d’équipement par exemple.