Education Prioritaire : nouvelle carte, place des lycées, indemnité REP+, les enjeux des réformes à venir

jeudi 5 juillet 2018
par  Snes S3 SV

La carte actuelle de l’éducation Prioritaire est entrée en vigueur en septembre 2015 pour une durée de 4 ans. Une nouvelle carte doit donc être élaborée pour la rentrée 2019, ce qui suppose des discussions dès le premier trimestre de l’année scolaire 2018-2019.

 La future carte, les syndicats de la FSU interpellent le Ministère

Les établissements de l’Education Prioritaire concentrent les difficultés économiques, sociales et scolaires. Il est indispensable que l’Etat prenne la mesure de ce qui s’y joue et propose des mesures ambitieuses pour la réussite de tous les élèves.
Dès le mois de juin, et sans attendre le début des discussions, les syndicats de la FSU ont pris l’initiative de s’adresser au Ministre de l’Education Nationale afin de mettre en avant leurs attentes et leurs revendications dans la perspective de la construction de la prochaine carte de l’Education Prioritaire : carte intégrant les lycées, construite à partir des besoins, et non à partir des moyens, sur la base de critères transparents, renforcement des équipes pluriprofessionnelles, indemnité REP+ versée à tous les personnels etc.
La lettre dans son intégralité est à télécharger ici

 Carte de 2014 : des insuffisances notoires dans l’académie

Dans l’académie de Versailles, l’élaboration de la carte de l’Education Prioritaire a conduit à une réduction de son périmètre, avec l’éviction des lycées, mais aussi la sortie difficilement compréhensible de certains collèges, alors même que les indicateurs affichés par l’Administration les mettaient quasiment au même rang que d’autres collèges qui, eux, entraient dans la carte. La conclusion s’est rapidement imposée : la carte de 2014 a été pilotée par les moyens, le nombre de réseaux alloué à l’académie de Versailles, et non par les besoins.
Voir aussi nos articles publiés en 2014-2015
- Education prioritaire : transparence annoncée, opacitée pratiquée
- Education Prioritaire : une nouvelle carte très éloignée des besoins de l’Académie !

A l’automne 2016, le SNES-FSU a participé à la mobilisation des lycées sortis de l’Education Prioritaire, revendiquant une carte élargie, intégrant les lycées. Après plusieurs semaines d’action, la Ministre de l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem annonçait une dotation nationale de 450 emplois pour les lycées dits « fragiles », dotant les lycées concernés de moyens supplémentaires, mais écartant l’idée d’une carte des lycées de l’Education Prioritaire
Lire aussi nos articles publiés à l’automne 2016
- Appel de plusieurs sections académiques du SNES-FSU à la mobilisation pour une carte élargie des lycées de l’Education Prioritaire
- Répartition de 40 ETP pour les lycées fragiles, l’analyse académique

 Conditions de travail : pondération, indemnité

Pondération REP+ : dans les collèges REP+, depuis 2014, les personnels bénéficient d’une pondération qui sert, via une réduction du service hebdomadaire d’enseignement, à permettre un exercice du métier dans de meilleures conditions. Pendant plusieurs années, cette pondération a été complètement dévoyée, plusieurs chefs d’établissements l’instrumentalisant pour alourdir la charge de travail des personnels. Mais des actions locales, soutenues, relayées et appuyées par les sections départementales et la section académique ont permis de faire respecter les droits des personnels.
Lire aussi notre article
Pondération REP+ : s’opposer au dévoiement de la pondération

Indemnité REP/REP+ actuelle : les AED et les AESH exercent leurs fonctions, comme tous les autres personnels de ces établissements, dans des conditions particulières, mais sont exclus du régime indemnitaire REP/REP+. Injuste et incompréhensible ! Les syndicats de la FSU (SNES, SNEP, SNUEP, SNUIPP) ont lancé, au printemps 2018, une pétition pour exiger que les AED et les AESH perçoivent eux aussi les indemnités REP et REP+
Pétition FSU : AED et AESH en éducation prioritaire
Pourquoi pas d’indemnités ?


Dernière minute : REP+, l’instauration d’une prime au mérite ?
Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis la création d’une prime de 3000 euros pour les personnels en REP+. Pendant l’été 2017, le gouvernement annonçait finalement que son entrée en vigueur était retardée, sans donnée de date précise. Mais le calendrier s’accélère : ces derniers jours, le Ministère a confirmé une application pour la prochaine année scolaire sous la forme suivante : 1000 euros pour l’année scolaire 2018-2019, puis un versement pendant les deux années scolaires suivantes. La nouveauté, et pas des moindres : le Ministère souhaite adosser une partie de cette prime à l’atteinte collective de résultats. Autrement dit, verser une partie de la prime REP+ en fonction du « mérite » des personnels ! De nombreuses analyses ont montré les impasses de la rémunération au mérite, et alors même que le contexte de l’Education Prioritaire doit amener à renforcer le lien et les solidarités dans les équipes, l’instauration d’une telle prime ne pourrait que conduire à une mise en concurrence des personnels. Inacceptable !

Le SNES-FSU demande l’augmentation de l’indemnité REP/REP+, l’attribution de cette indemnité à l’ensemble des personnels exerçant dans ces établissements, y compris les AED et les AESH, et s’opposera à toute tentative de subordonner l’attribution d’une partie de cette indemnité à des objectifs de performance.

La section académique organisera lors du premier trimestre de l’année 2018-2019 un stage pour s’informer et échanger sur les nombreuses actualités de ce dossier. Rendez-vous à la rentrée !


Documents joints

Courrier FSU Education Prioritaire
PDF - 32.9 kio