Compte Rendu de l’Assemblée Générale des Retraité-e-s de Versailles (vendredi 18 novembre 2016)

jeudi 1er décembre 2016
par  Snes S3

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Le programme de casse économique et sociale et de régressions sociétales qui vient de l’emporter dans la primaire de la droite clôt une campagne de surenchères dans les attaques jugées déjà très préoccupantes lors de notre AG.

Cette volonté de liquider les acquis trouve des échos dans d’autres pays occidentaux pour dévoyer et verrouiller la colère et le désarroi face au démantèlement du tissu économique et aux difficultés sociales et asseoir la domination du grand capital.

L’extrême droite progresse sur le terreau créé par les politiques d’austérité. Le flux des migrants chassés par les guerres et la misère se heurte au durcissement de politiques nationalistes.

Dans un contexte difficile, le mouvement syndical porteur de contre-propositions pour plus de justice sociale et de solidarité, et plus généralement les démocrates, ont des responsabilités particulières pour combattre les entreprises de destruction des conquêtes sociales et « la violence des riches » (Pinçon-Charlot). Elargir l’adhésion à des progrès possibles est un défi urgent à relever.

En France, le quinquennat s’achève sur la poursuite de l’austérité pour le plus grand nombre à travers les projets de budgets (Loi de Finances et Financement de la Sécurité Sociale).

La réduction des déficits ne fait pas oublier le lourd tribut imposé aux salariés, chômeurs, retraités. La lutte contre la fraude patronale aux cotisations (20Mds par an) ou contre la fraude et évasion fiscales (80 Mds par an au moins) reste très insuffisante. En revanche, le produit de la CASA (Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’ Autonomie, taxe de 0,3% pour les retraité-e-s imposables) est de nouveau détourné de son objectif. Depuis 2013, c’est 1 Milliard d’euros, soit environ 2 années de taxes, qui manquera pour financer par exemple l’ aide à domicile nécessaire.

Dans le domaine des complémentaires santé,les principes de solidarité entre générations et de mutualisation des risques sont l’objet de coups de boutoir alarmants.

la première alerte concerne le référencement des complémentaires santé dans la FP, dispositif permettant à ces organismes de bénéficier d’une participation de l’employeur public pour les agents qui en sont adhérents (3,60 euros par agent et par an pour la MGEN, par exemple).

  • Le choix se faisait sur des critères comme la solidarité, la couverture assurée... Or le renouvellement de la labellisation en 2017 a fourni le prétexte au gouvernement de lancer une offensive pour « stimuler le marché »en voulant exclure la prévoyance, notamment pour « la dépendance », des contrats mis en concurrence.
    -L’horizon d’une telle mesure aurait été l’individualisation et le renchérissement de la couverture « dépendance », la voie ouverte aux assurances privées... (cf Courrier du retraité de décembre p.9). Depuis l’AG, nous avons appris que suite aux interventions répétées de la quasi unanimité des organisations syndicales, dont la FSU, il avait été obtenu de pouvoir coupler santé et prévoyance dans la charte de candidature (cf POUR décembre p.20).
  • Cette nouvelle dérive aurait bien mérité, au moins, une large campagne d’information ! Du côté de la MGEN l’opacité reste de mise : un texte de réprobation adopté par l’AG annuelle de juillet a depuis disparu des radars et pour les adhérent-e-s et, manifestement, pour les élu-e-s aux comités de section départementaux de la mutuelle...

Deuxième alerte : le bien connu France Stratégie, organisme attaché auprès du Premier Ministre, vient de publier un rapport renvoyant « la dépendance » au système assurantiel.

Autre alerte, sur les retraites cette fois : un récent rapport de la Cour des Comptes remet en cause le code des pensions de la FP en proposant de supprimer la référence au salaire des 6 derniers mois pour le calcul de la pension avec un allongement de la durée de référence et de transformer la budgétisation des pensions en caisse de retraite (qui se tarirait avec moins de fonctionnaires que de retraité-e-s !). Le rapprochement entre les régimes de retraite sert de prétexte à des projets de nouvelles dégradations.

Mais l’actualité, c’est aussi celle des résistances dans des luttes, longues parfois, parfois victorieuses. Pour n’en citer que quelques-unes :

  • action nationale des personnels hospitaliers le 8 novembre, sans compter les luttes locales.
  • dans l’Essonne, une forte mobilisation a mis en échec le projet de fermeture de l’hôpital de Longjumeau dans le cadre des restructurations pilotées par l’ARS dans le cadre du projet de construire un hôpital géant sur le plateau de Saclay. Les hôpitaux de proximité sont bien la cible des Groupements Hospitaliers de Territoire dans un objectif de rentabilité optimale.
  • 31 jours de grève à itélé. au-delà de « l’affaire » Morandini, c’est la mainmise financière et politique sur la rédaction et les journalistes qui a été mise en cause. Des engagements demandent à être concrétisés.
  • poursuite de la mobilisation, depuis septembre, des lycées d’éducation prioritaire où le SNES est très présent. Quelques vagues promesses ne désarment pas les collègues.
    poursuite de l’action des retraité-e-s impulsée par le groupe des 9. Il vient de se réunir. Informations à suivre.

La réunion a aussi permis d’échanger sur des attentes et des interrogations. Ont été évoqués, entre autres, le besoin d’approfondir la réflexion sur la place du retraité dans la société, les relations avec les actifs et leur perception réductrice des retraité-e-s, les difficultés de diversifier les actions dans notre secteur, la difficulté de s’approprier des revendications qui semblent techniques (l’indexation des pensions par ex.).

La question a été posée des perspectives d’aboutissement pour une revendication (l’indexation encore) que les retraité-e-s portent seul-e-s actuellement dans l’action. Questions de fond qui devraient être largement débattues lors du colloque des 9 le 13 janvier et au-delà, action et réflexion allant de pair.

Martine Beaulu-Barlier


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