Retraités action 10 mars

lundi 15 février 2016
par  Snes S3

Pour la défense du pouvoir d’achat des retraité-es
Nouvelle mobilisation nationale Jeudi 10 Mars 2016

à l’appel des 9 organisations de retraité-esCGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires Retraité-es, FGR-FP, LSR, Ensemble et Solidaires

MANIFESTATION à Paris 14 h à Montparnasse (vers Varennes)

Appel 10 mars
Appel 10 mars
Télécharger (93.5 kio)
Lettre ouverte
Lettre ouverte
Télécharger (92.3 kio)

Après avoir tiré le bilan des mobilisations des retraité-es le 24 novembre, notamment en province - l’état d’urgence ayant contraint de transformer la manifestation Ile de France en demande d’audience - les 9 organisations ont décidé de poursuivre l’action.

Dans un contexte de division syndicale, encore aggravée par le coup de force entrepris par le SE-UNSA en se désaffiliant de la FGR-FP (cf article de M. Cahouet dans la dernière US p.8), la combativité du front des 9 est à l’image de la gravité de la situation des retraité-es et des perspectives programmées.

Notre mobilisation doit être la riposte tenace aux mauvais coups d’une politique anti-sociale et l’affirmation de notre volonté d’agir sur des revendications unitaires sans complaisance.

La plate-forme, centrée sur le pouvoir d’achat, et l’appel commun viennent d’être finalisés. La discussion a été animée pour aboutir à un accord : l’unité est un combat pour trouver le point d’équilibre le plus satisfaisant.
La FGR-FP a consulté ses sections départementales sur la participation au 10, acquise suite à un vote majoritaire.

Sous sa forme lapidaire, la revendication de revaloriser les pensions reprend tout ce qui a déjà été dénoncé - et qui est vécu au quotidien : mesures fiscales qui s’ajoutent aux ponctions plus générales, non prise en compte des dépenses contraintes, comme celles de la santé.

Beaucoup des retraité-es adhérent-es de la MGEN, par exemple, ont appris par leur relevé bancaire, et rien d’autre, l’augmentation de leur cotisation entraînée par la refonte de l’offre de santé en rupture avec la solidarité entre générations et catégories, imposée dans une opacité contraire aux règles élémentaires de la démocratie.

Pour intensifier la pression, les 9 organisations ont trouvé un accord pour adresser à M. Sapin une demande d’audience dans un courrier revendiquant le rétablissement de la demi-part pour les personnes veuves ou isolées ayant élevé au moins un enfant et l’exonération fiscale de la majoration de pension pour les parents de 3 enfants ou plus. Elles y dénoncent les conséquences particulièrement lourdes sur l’imposition des retraité-es concernées (cf pièce jointe). Ces revendications étaient déjà portées par le SNES et la FSU.

Dans le but de réduire encore les dépenses sociales, la Cour des Comptes vient de proposer de diminuer la pension de réversion et dans le privé et dans le public. Autre signal préoccupant : ce fut aussi l’objectif du Medef, resté pour l’instant sans suite, dans les négociations sur le financement des retraites complémentaires AGIRC-ARRCO. Alerte !

Par ailleurs, pour briser toute velléité de redresser la tête et de se mobiliser sur d’autres alternatives, la baisse des pensions est aussi l’horizon que proposent les projections établies par l’INSEE et le COR : pour 2060, stagnation de la part du PIB consacrée aux retraites à son niveau de l’année 2000, soit près de 12%, alors que le nombre des retraité-es ne cesse de croître. La pension nette issue des droits directs (hors pension de réversion) représenterait alors 45% à 58% du salaire moyen net.

C’est loin 2060 ? C’est déjà une tentative de verrouiller l’avenir pour les actifs ; mais regardons aussi la tendance qui s’amorce. En effet la baisse des taux de remplacement est déjà en marche et dans le privé et dans le public (allongement de la durée de cotisation et décote sévère).

Et toujours selon les mêmes sources, parmi les mesures prises dans les réformes des retraites successives, le changement d’indexation des pensions, non plus sur les salaires mais sur les prix, est ce qui permet les économies les plus importantes dans le financement des retraites, avec les conséquences maintenant établies : baisse du pouvoir d’achat et décrochage des pensions par rapport au salaire qui est en train de s’opérer.

Le retour à l’indexation sur les salaires, qui est depuis longtemps un mandat du SNES et de la FSU devient un objectif unitaire, ce qui s’articule avec la revendication dans la Fonction Publique de dégel et de revalorisation du point d’indice.

Ce que nous revendiquons nécessite bien sûr des financements. Les informations ne manquent pas sur les richesses détournées de toute utilité sociale : plus de 30 Mds par an d’exonérations de cotisations dites « patronales » sans effet sur l’emploi, flambée des dividendes versés en 2014 aux actionnaires par les sociétés non financières et ce au détriment des salaires... et des cotisations, 80 Mds de fraude et d’optimisation fiscales et cetera, et cetera...

Les inégalités explosent en France comme dans tous les pays de l’OCDE. En 2010, les 10% les plus riches détenaient 48% du patrimoine national et de 2008 à 2012 ce patrimoine a augmenté de 11 milliards. Dans le même temps, le revenu des 10% les plus pauvres a diminué. Selon la revue Challenges (2014), les 500 premiers patrimoines français ont augmenté de 15% en un an pour atteindre 390 Mds. On pourrait ne pas s’arrêter là...

L’enjeu de l’action du 10 mars est de contribuer à construire le rapport de force nécessaire, parce que les droits que nous défendons nous concernent maintenant tout autant que ceux qui vont accéder à la retraite.

Martine Beaulu-Barlier

Rappel votes internes Snes, pour les retardataires : les votes doivent parvenir au SNES académique pour le samedi 20 février http://www.versailles.snes.edu/spip.php?article3760