Grèves d’établissements dans le 92 contre les DHG

mardi 21 janvier 2014
par  Snes S2 Hauts de Seine

Plusieurs établissements du 92 ont été en grève aujourd’hui pour protester contre le projet de la Direction académique sur les DHG.
Le SNES-FSU a déposé un préavis de grève pour jeudi, jour du Comité technique. Il appelle tous les établissements concernés par une baisse de leur DHG à se mobiliser. Un rassemblement est organisé à 12h devant l’Inspection académique.
Le SNES-FSU a demandé à la Direction académique de recevoir les délégations des établissements présents au rassemblement.

 communiqué de presse de la FSU

La FSU 92 a pris connaissance du projet de la Direction académique pour la préparation de la rentrée 2014 dans les Hauts-de-Seine. Les dotations horaires qui vont être distribuées dans les collèges et les lycées du département pour la rentrée 2014 soulèvent les plus vives inquiétudes. Elles sont largement insuffisantes au regard de l’augmentation des effectifs. Le taux d’encadrement va continuer à se dégrader dans de nombreux établissements du département.

C’est surtout dans les établissements relevant de l’Éducation prioritaire que ce taux d’encadrement se dégrade le plus fortement alors même que le Ministre annonce une réforme où dit-il « aucun réseau ne perdra ».
La Direction académique a puisé dans les moyens de l’Éducation prioritaire pour pouvoir assurer les enseignements dans les autres établissements où les classes resteront couramment à plus de 30 en collège et à plus de 35 en lycée.

Pour protester contre une dotation départementale largement insuffisante qui oblige la Direction académique à déshabiller l’Éducation prioritaire au détriment de la réussite des élèves les plus fragiles du département.
La FSU 92 appelle à un rassemblement le jeudi 23 janvier 2014, jour du Comité technique, devant l’Inspection académique à Nanterre à 12h.
Un préavis de grève a été déposé auprès de l’Inspection académique pour le 23 janvier.

 Communiqué de presse des collèges Manet et Pompidou de Villeneuve la Garenne

La grève se poursuit et s’étend
L’union fait la force

Les enseignants des collèges Edouard Manet et Georges Pompidou de Villeneuve-la-Garenne (92390) ont été rejoints par les collèges Marguerite Duras et Gay Lussac de Colombes, Guy Moquet de Gennevilliers, Jean Macé et Jean Jaurès de Clichy et le Paul Eluard de Nanterre et le lycée Galilée de Gennevilliers. Tous ces établissements protestent contre la baisse scandaleuse des moyens attribués à l’éducation prioritaire dans les Hauts-de-Seine.
Ils seront tous en grève jeudi 23 janvier et appellent au rassemblement à 12h00 devant l’inspection académique à Nanterre. Ils exigent l’augmentation des moyens alloués comme annoncé par le Ministre et appellent les autres établissements à s’unir à leur mouvement.

A l’heure où le Président de la République et son ministre de l’Education, annoncent des moyens sans précédent consacrés à l’Education prioritaire, les enseignants de ces collèges classés ZEP, viennent d’apprendre la perte importante de moyens dans les dotations de leurs établissements pour la rentrée 2014.

De même, en mars 2012, le collège Manet avait reçu le soutien de François Hollande et de Vincent Peillon, qui s’étaient rendus, en personne, dans l’établissement, et qui avaient déploré cette perte sèche en s’engageant devant la presse à agir une fois au pouvoir.

François Hollande avait alors déclaré qu’il fallait « plus de moyens, plus de ressources, plus d’enseignants dans les zones défavorisées. Car [son] objectif n’est pas seulement de lutter contre l’échec. C’est aussi de permettre aux enfants d’atteindre l’excellence ». Il s’était au passage insurgé contre la baisse de moyens, s’étonnant que « là où on devrait avoir plus d’heures de soutien, on coupe des moyens ! », rappelant que l’engagement qu’il avait pris des « 60000 postes » servirait les zones défavorisées, en particulier par le maintien des moyens dévolus à la pédagogie.

Un tour rapide de la situation des dotations dans les Hauts-de-Seine fait apparaître que sur 31 établissements classés « Education prioritaire », 27 perdent des moyens.

Les enseignants ne peuvent que constater le décalage total entre ce discours sur l’éducation prioritaire, qui fait logiquement écho aux propos tenus le 15 janvier 2014 par notre Ministre, et la politique concrète que nous subissons aujourd’hui sur le terrain.

Les enseignants mobilisés de Collèges Manet et Pompidou


 Communiqué de presse de Guy Moquet à Gennevilliers


Élèves de Guy Môquet,
On tient à votre scolarité !
Chers parents d’élèves
Nous, enseignants et CPE, soutenus par les assistants d’éducation, tenons à vous donner plus
d’informations sur les raisons qui nous poussent à entamer un mouvement de grève.

En effet, nous
venons de recevoir les chiffres de la DHG (Dotation Horaire Globale) c’est-à-dire le nombre
d’heures dont nous bénéficierons pour travailler avec vos enfants pour la rentrée de septembre
2014. Nous perdons 84 heures de cours par semaine par rapport à la situation actuelle.
Pourtant, le nombre d’élèves prévus augmente !
Luttons contre la baisse des moyens !

Concrètement,
nos élèves, vos enfants,
subiront de plein fouet :

– Des classes surchargées : 27 ou 28 élèves par classe au lieu de 21/22 élèves actuellement.

– Moins de temps à consacrer à chaque élève.

– Moins de disponibilité pour les élèves en difficulté (perte du français renforcé, de l’aide individualisée).

– Des salles trop petites pour accueillir et assurer la sécurité des élèves.

– L’impossibilité dans ce cadre de maintenir : classe bilangue, CHAAP arts plastiques, option volley, latin, piscine.

– Des suppressions de demi-groupes (français, mathématiques, technologie, SVT).

– La suppression de postes de professeurs et éventuellement de membres de la vie scolaire (allemand, anglais, histoire, français, maths, SVT...)
– Une dégradation du climat au collège.

Nous avons besoin de votre soutien et de votre mobilisation. Pour cela, venez nous rejoindre au collège Jeudi 23 janvier dès 9h pour discuter avec nous et nous accompagner à l’Inspection académique pour midi.

Liberté, Égalité, Fraternité....

 Courrier des personnels du collège Marguerite Duras de Colombes à propos de leur DHG

Monsieur le Recteur,
Monsieur le Directeur académique,

L’équipe éducative du Collège Marguerite Duras a accueilli avec incompréhension, colère et incrédulité la diminution des moyens par rapport à l’augmentation des effectifs (42 élèves supplémentaires sont prévus en 2014 et 42 heures sont perdues ce qui correspond à l’ouverture d’une classe qui ne se fera pas et la suppression d’une classe).
Contrairement aux annonces du Ministre de l’Education Nationale du jeudi 16 janvier 2014 qui affirmaient des moyens constants alloués à l’Education prioritaire, l’établissement passera d’un effectif par classe autour de 28 élèves (matériellement impossible au collège M. Duras tel qu’il a été conçu et humainement intenable) soit un quart d’élèves en plus qu’actuellement.

Au regard de vos calculs, la disparition des nombreux projets est inévitable : orientation personnalisée en classe de troisième, expérimentation de l’évaluation par compétences en classe de cinquième, étude de la langue vivante 2 dès la cinquième et dédoublement des classes en sciences, traitement et remédiation de la difficulté scolaire, classes eps, classe arts plastiques permettant de lutter contre le décrochage scolaire et le traitement de la difficulté scolaire. Ces dispositifs sont indispensables pour une réussite d’élèves en difficultés.

Il y a donc une véritable mise en péril de la progression constante des résultats au DNB (passage de 42% en 2006 à 80% en 2013) et du passage en classe de seconde générale. L’établissement accueille toujours la même population scolaire et l’équipe pédagogique ne voit donc pas comment il est possible de maintenir cette progression avec les moyens proposés !!

Les moyens alloués les années précédentes ont permis la stabilité de l’équipe enseignante que leur diminution met de ce fait en péril.

Au regard des problématiques des élèves de M. Duras, les professeurs rencontrent déjà au quotidien des difficultés de gestion de classe qui sont actuellement contenues mais qui ne pourront plus l’être avec un effectif à 28 élèves par classe annoncé. A la lumière des annonces concernant la DHG (Dotation Horaire Globale) prévue pour le collège M. Duras, les professeurs voient parfaitement la situation à laquelle ils se verront confrontés l’an prochain car elle rappelle les évènements violents survenus il n’y a pas si longtemps au collège : agression de personnels, innombrables conseils de discipline, nombreuses interventions de la police dans l’établissement, incendies des locaux.

Le Collège Henri Dunant est resté célèbre pour de mauvaises raisons à Colombes : est-ce le destin envisagé pour Marguerite Duras ? Le nouveau nom du Collège devait symboliser un nouveau départ pour l’établissement. N’oublions pas que les élèves de cet établissement vivent dans un environnement qui reste violent et difficile (fusillades fréquentes aux Quatre Chemins, trafics de stupéfiants).

Au regard des besoins effectifs de fonctionnement : il manque 90h pour un fonctionnement convenable de l’établissement et ce ne sont pas les 17h accordées lors d’un échange téléphonique qui répondront aux besoins pédagogiques de l’établissement.

C’est pourquoi, nous exigeons que le H/E (nombre d’heures par élèves) de 1,5 comme il l’est depuis 2008 pour avoir à nouveau un effectif à 20 élèves par classe pour mener à bien les projets déjà engagés et qui portent leurs fruits.

Pour toutes ces raisons, un mouvement de grève reconductible est engagé au collège M. Duras à compter du jeudi 23 janvier 2014, mouvement qui a tout le soutien des parents d’élèves.

A l’approche des échéances électorales fondamentales, l’équipe éducative et les parents d’élèves regretteraient de ne pas être entendus sur des questions aussi fondamentales que l’éducation. Nous regrettons de devoir nous battre tous les ans pour obtenir ce qui est dû aux élèves pour leur réussite ! Sommes-nous les seuls à l’avoir à cœur ?!

 Lycée Galilée en grève : à l’appel des sections syndicales SNES-FSU, SGEN-CFDT et FNEC-FP-FO et des deux listes élues au CA

Gennevilliers doit garder les moyens de sa mission :
l’éducation prioritaire

Les enseignants du lycée Galilée de Gennevilliers, réunis ce mardi 21 janvier, ont décidé à l’unanimité des présents de se mettre en grève jeudi 23 janvier.

Quatre raisons ont motivé cette décision :

• Le lycée Galilée n’est plus considéré comme un établissement d’éducation prioritaire. Les moyens jusqu’ici attribués aux lycées au titre du label ZEP sont supprimés et remplacés par un « bonus » dérisoire (voir tableau au verso).

• Une baisse des moyens horaires accordés à l’établissement pour la rentrée prochaine, alors même qu’est prévue une augmentation des effectifs. Ceci, inévitablement, amènera une augmentation du nombre d’élèves par classe et une dégradation de dispositifs pédagogiques qui ont pourtant fait leurs preuves.

• Une action commune avec les collèges du bassin de Gennevilliers, qui subissent eux aussi une perte de moyens, surtout dans l’éducation prioritaire : à terme, notre lycée accueillerait donc des élèves plus fragiles avec moins de moyens.

• Pourquoi la grève ? Parce que la rentrée 2013 a déjà été très difficile, en raison d’une augmentation forte et imprévue des effectifs. Face aux protestations des collègues, la direction académique a assuré fin août aux organisations syndicales qu’elle porterait « un œil avisé et vigilant sur la situation du lycée ». Deux pétitions intersyndicales ont alors été signées par la quasi-totalité des personnels du lycée pour réclamer un retour au seuil de 27 élèves par classe en seconde. Nous avions prévenu qu’en cas de refus nous n’excluions aucun moyen pour nous faire entendre : la DHG 2014 nous contraint donc à faire grève.

À l’heure où le Président de la République et son ministre de l’Éducation annoncent des moyens sans précédent consacrés à l’Education prioritaire, nous constatons la réalité inverse dans notre établissement et, au-delà, dans tout le département des Hauts-de-Seine.

Cette évolution est en contradiction totale avec les besoins du lycée, pourtant cité comme exemple de réussite de l’éducation prioritaire : il a su créer de bonnes conditions d’apprentissage pour tous les élèves, quelle que soit leur origine sociale. Taux de redoublement bas, conseils de disciplines rares, équipes stables et pérennes, excellents résultats au baccalauréat : à l’heure où la France s’illustre tristement dans les enquêtes PISA par le caractère inégalitaire de son système scolaire, Galilée est une réussite collective. Nous n’acceptons pas que celle-ci soit remise en cause.

C’est pourquoi nous revendiquons au minimum, le maintien des conditions d’encadrement actuelles, déjà dégradées, ce qui nécessite l’attribution de 72 h en plus. En réalité, le retour aux conditions qui ont permis la réussite des élèves jusqu’à la rentrée 2013 nécessite l’attribution de 126 h.

Cette perte de moyens est d’autant plus préoccupante qu’elle coïncide avec le refus, par ailleurs non justifié, d’ouverture d’un nouveau baccalauréat professionnel « procédés de la chimie, de l’eau et des papiers-carton », qui aurait consolidé une section professionnelle indispensable dans un établissement et une commune comme les nôtres. Gennevilliers doit garder les moyens de sa mission : l’éducation prioritaire.

 Communiqué de Jacques Bourgoin, maire de Gennevilliers

Réforme de l’éducation prioritaire
 : Après les belles annonces de Vincent Peillon, la triste réalité des chiffres.
Le Ministre de l’éducation Nationale a présenté son plan pour la réforme de
l’éducation prioritaire jeudi dernier.

Suite aux résultats du classement PISA, le ministre déclarait la main sur le
cœur "La France est devenue le pays le plus inégalitaire du point de vue
scolaire, cela appelait un sursaut« . »On ne veut pas une école au rabais (...) des programmes adaptés pour les pauvres« , mais »que tous les élèves de
France aient la même chance de réussir".

Suites à ces belles paroles, de premières inquiétudes s’exprimaient de la
part des syndicats d’enseignants puisque le ministre annonçait dans
le même
temps que cette réforme se ferait à « moyens constants »,par une « redistribution » de postes.

Hors, j’apprends aujourd’hui que pour la rentrée 2014, les Dotations horaires Globales pour les 3 collèges de Gennevilliers prévoient la
suppression de dizaines d’heures d’enseignements dont près d’une
centaine pour le collège Guy Moquet classé en ZEP !
Il semble que derrière les belles ambitions un choix scandaleux soit
fait : Monsieur Peillon préfère sacrifier le secondaire et les moyens de
l’éducation prioritaire dans les villes populaires.
Une telle situation est inadmissible pour les jeunes de Gennevilliers !
Nous exigeons que les moyens actuels soient maintenus et renforcés pour
l’ensemble des établissements et demandons au Directeur Académique un
rendez-vous dans les meilleurs délais.
Et Jacques Bourgoin et Patrice Leclerc seront aux cotés des enseignants et
des parents jeudi 23 janvier devant l’inspection académique des Hauts-de

  • Seine.

Gennevilliers, le 21 janvier 2014
En pièce jointe le courrier du maire au Directeur académique


Documents joints

Lettre du Maire de Gennevilliers au Directeur (…)