Essonne : bilan de la rentrée

dimanche 29 septembre 2013
par  Snes S2 Essonne

Comme tous les ans, la section SNES-FSU de l’Essonne a sollicité ses sections locales implantées dans la quasi totalité des établissements du département afin d’établir, de la manière la plus fine possible, un bilan cette nouvelle rentée scolaire. Postes non pourvus, situation en collège et en lycée, effectifs dans les classes, manuels scolaires manquants etc...les nombreuses réponses reçues nous ont permis de faire une synthèse départementale, détaillée ci-dessous et dans la PJ.

La rentrée 2013 est la première intégralement préparée et mise en œuvre par le gouvernement actuel. Les espoirs et les attentes étaient grands, et pourtant les difficultés subsistent car sur bien des points, rien n’a changé (effectifs dans les classes, problèmes de remplacements) et la situation a parfois même empiré (en matière de vie scolaire par exemple), comme le montre la synthèse ci-dessous, résultat des enquêtes de rentrée remontées par les sections SNES-FSU implantées dans la quasi-totalité des collèges et lycées de l’Essonne. Une conclusion s’impose : les dossiers à traiter restent nombreux, et la mobilisation reste indispensable pour porter, avec le SNES et la FSU, le projet d’un service public de l’éducation ambitieux, pour l’avenir de toute la jeunesse.

 
Effectifs dans les classes : toujours plus ?!

La timide augmentation des moyens est peu en rapport avec la poussée démographique que connaît notre département. La rentrée est alors dans la droite lignée des précédentes : faute de moyens suffisants, les élèves sont entassés dans des classes toujours surchargées et les conditions de travail semblent peu propices à leur réussite scolaire.
Ainsi, le collège Pierre Mendès-France (Marcoussis) se voit obligé d’accueillir les 6ième dans des classes allant de 27 à 29 élèves. Le constat est le même au collège Ferdinand Buisson (Juvisy) où les classes de 4ième sont à 28/29 élèves, tout comme au collège les Sablons à Viry Chatillon.
Les lycées n’échappent pas à cette triste tendance, puisque les classes à 35 continuent d’y être la très lourde norme, comme au lycée Corot (Savigny-sur-Orge), où au milieu des dizaines de classes à 35, on trouvait même 5 classes à 36 élèves. Les enseignants se sont mobilisés pour dénoncer ces conditions de travail et d’enseignement trop lourdes (rassemblement devant le lycée, lettre à la DASEN). Dans les établissements de l’Education Prioritaire, on atteint les mêmes sommets avec des classes de 4ième à 28 élèves au collège Pasteur (Longjumeau) pourtant classé RRS, ou des classes à 32 élèves au lycée Einstein (Sainte Geneviève des Bois).
Ces situations, pourtant largement prévisibles, auraient donc du être anticipées par l’Administration. Au final, ce sont une nouvelle fois les élèves et les enseignants qui en subissent les conséquences !

 
Recherche professeurs désespérément !

Y avait-il un professeur devant chaque classe à la rentrée ? Cette année encore, la réponse est non ! Les difficultés à recruter (près de 1200 postes non pourvus aux concours du second degré), ainsi que l’épuisement très rapide du vivier de TZR (déjà quasiment plus de remplaçants disponibles en lettres classiques, technologie, maths, SES etc…) ont rapidement fait sentir leurs effets.
Résultat : de nombreux postes non pourvus et des remplacements non assurés. Ainsi, au collège Galilée (Evry), un poste de lettres classiques était vacant, au collège Jean Moulin (St Michel sur Orge), un BMP d’anglais et un en espagnol n’étaient pas pourvus à la rentrée. Une classe de 3ième se retrouve alors sans professeur de langues vivantes. Même constat au lycée Pagnol (Athis-Mons) où un BMP d’espagnol est toujours vacant. Quant aux congés maladie, formation, ou maternité (pourtant prévisibles !), ils ne sont déjà pas remplacés, comme au collège Camus (Brunoy). Et la liste est déjà longue, preuve s’il en était, qu’il est plus que jamais indispensable de recruter ET de revaloriser nos métiers.

 
Des ajustements ou…désajustements ?

Les services de la DASEN ont procédé à de nombreux ajustements en juillet et en septembre. Des établissements se sont vu retirer des moyens, d’autres se sont vu ajouter des classes, entraînant alors des situations parfois intenables, parfois ubuesques, mais occasionnant surtout, dans tous les cas, de réelles difficultés dans les établissements concernées.
Le collège Jean Macé (Ste Geneviève de Bois) s’est vu retirer près de 23 heures, perdant alors tous les dédoublements en physique-chimie et en SVT en 5ième et en 4ième (les effectifs y étant respectivement de 28 et 30 élèves sur ces niveaux) des groupes plus chargés en espagnol et la disparition du dispositif mis en place pour diminuer les redoublements. Face à ce véritable hold up sur leurs moyens, les personnels du collège Jean Macé étaient massivement en grève le jeudi 5 septembre (plus de 70%).
Au lycée Rosa Parks (Montgeron), le nombre de classes de 2de est devenu le feuilleton de l’été ! Création d’une classe supplémentaire en juillet, rentrée avec 24 classes de 2de, toutes à 35, et annonce surprise le vendredi 7 septembre de la création d’une 25ième classe pour accueillir les élèves sans affectation du secteur ! A cette date, les services de professeurs en poste sont déjà bouclés, les plannings des salles sont déjà chargés, alors dans quelles conditions ces élèves vont-ils être accueillis ? Comment une telle pression démographique n’a-t-elle pu être anticipée ?

 
Les vies scolaires sur la corde raide


Les suppressions de nombreux postes d’assistants d’éducation (Collège Pierre Mendès-France à Marcoussis, collège Gérard Philipe à Massy, collège André Maurois, à Epinay sur Orge…) mais aussi de postes d’assistants pédagogiques (collège Louise Weiss à Nozay…) ont considérablement déstabilisé les vies scolaires.
Avertie dès la fin juin, la section SNES-FSU de l’Essonne est intervenue auprès de l’Administration et certaines délégations d’établissements, comme celle du collège André Maurois (Epinay-sur-Orge), ont été reçues en audience. En juillet, 6 emplois ont été redéployés dans certains établissements. Mais c’est bien trop peu et la situation reste donc très critique, voire intenable ! C’est notamment le cas pendant la pause déjeuner : comment couvrir les impératifs de la demi-pension ET de surveillance de l’établissement quand les équipes de vies scolaires sont notoirement insuffisantes ? C’est alors le système D qui prédomine comme au collège Albert Camus (la Ferté Alais).
Si l’éducation reste une priorité, comme l’a annoncé le gouvernement, les économies ne doivent pas se faire au détriment des élèves et de la vie des établissements.

 
Stagiaires : encore une génération sacrifiée !


Et ce n’est pas l’entrée dans le métier par la précarité des stagiaires et admissibles contractuels qui est là pour relancer le recrutement des enseignants ! Tâches démultipliées pour les admissibles contractuels, stagiaires toujours utilisés comme moyens d’enseignement, collègues obligés d’accepter des heures supplémentaires pour absorber la (faible) décharge des stagiaires … Le compte n’y est pas, l’entrée dans le métier et les conditions qui sont faites aux stagiaires et contractuels ne rendent pas attractif le métier d’enseignant … Résultat : des postes au concours non pourvus comme en Lettres Classiques, Mathématiques, Anglais ….

 
Collèges : une rentrée sous tension(s)


La rentrée s’effectue entre effets d’annonce et promesses non tenues. En effet, si le SNES- FSU a obtenu la suppression de la note de vie scolaire, celle-ci n’a pas encore disparu sur le terrain, le ministère tardant à tenir son engagement invoquant des raisons administratives. Il est urgent que le ministère respecte son engagement en ne remettant pas aux calendes grecques la mise en conformité des textes avec la loi.
La rentrée 2013 s’effectue aussi sous le signe de « l’innovation » avec la mise en place annoncée pour cette année des conseils école-collège, faire-valoir de l’Ecole du socle. Censés rapprocher le Primaire du Secondaire, ces conseils entérinent les cycles d’apprentissage et le socle commun des connaissances, auquel le SNES-FSU continue de s’opposer en revendiquant une éducation plus ambitieuse pour tous les élèves.

 
Lycées : il y a urgence !


Le ministère annonce un bilan dans les mois à venir. Sur le terrain, il est déjà fait par les collègues et il est très négatif : destruction de l’identité des séries technologiques, éclatement des emplois du temps avec les mises en barrette des enseignements des langues, voire des enseignements d’exploration, qui destructure complètement le groupe classe, accompagnement personnalisé qui n’a rien de personnalisé et qui sert bien souvent de variable d’ajustement dans les services, bien loin donc de la personnalisation tant attendue et invoquée.
Les épreuves de bac sont tout aussi décriées : programmes démentiels qui transforment l’année scolaire en course contre la montre, épreuves de langues vivantes qui remettent en cause le caractère national et anonyme du baccalauréat, etc…
Les annonces ponctuelles du ministère (allègement des programmes d’histoire-géo en terminale, des programmes de SES en 1ère et terminale) ne doivent pas masquer la réalité : une remise à plat s’impose, et comme il y a trois ans lors des annonces de Luc Chatel, le SNES portera ses revendications pour une autre réforme du lycée.

 
Retraites : cotiser plus longtemps pour toucher moins !


Le projet du gouvernement s’inscrit clairement dans la logique régressive construite par les réformes de 1993, 2003, 2007 et 2010 avec, en particulier le maintien du système de décote et l’annonce d’un allongement de la durée des cotisations à 43 ans. Cet allongement recule de fait l’âge de départ à la retraite et signe inévitablement la baisse des pensions pour tous les futurs retraités. L’effort sera donc encore une fois supporté par les salariés et retraités !
Le SNES, dans la FSU, avec la CGT, Solidaires et FO a été au cœur de la journée d’action du 10 septembre. Il continuera à informer et mobiliser pour imposer d’autres choix en matière de retraites et, plus largement, de projets de société.

 
La section SNES-FSU de l’Essonne


Secrétaires  : Valérie Ruiz (Collège Gérard Philipe, Massy), Perrine Simonutti (Collège Blaise Pascal, Massy), Sophie Vénétitay (Lycée Rosa Parks, Montgeron)

Trésorier  : Jean Philippe Carabin (Collège Marie Curie, Etampes)

Les militants du collectif départemental  : Nazaré Allio, Patrice Allio, Jean-François Claudon, Cécile Couteaux, Michel Galin, Jean-Baptiste Hutasse, Gilles Lesauvage, Hugo Magny-Bensaid, Ludovic Marionneau, Fabienne Materne, Laurence Molinari, Laetitia Rochard, Anne-Marie Roussel et Isabel Sanchez.


Documents joints

Essonne : bilan de la rentrée 2013