Essonne : synthèse des Etats Généraux dans le département

lundi 22 octobre 2012
par  Snes S2 Essonne

Pour peser dans le débat actuel sur la « refondation » de l’Ecole, le SNES organise les États Généraux du second degré : des débats dans les établissements, dans les départements et dans les académies, qui seront suivis par une journée nationale de discussions qui permettra de faire la synthèse des analyses et des revendications de la profession.
Plus d’informations : http://www.snes.edu/Etats-generaux-...

L’étape départementale des États Généraux du Second degré s’est tenue le jeudi 18 octobre à Évry. Une vingtaine d’établissements, collèges, lycées, lycées professionnels, étaient réunis, pour faire un état des lieux, mais aussi esquisser des propositions pour l’avenir.

Les semaines qui ont précédé cette réunion avaient permis à un certain nombre de collègues de s’exprimer, en s’appuyant sur le modèle de cahiers revendicatifs mis à leur disposition. De nombreuses points y ont été abordées (conditions de travail, état du collège et du lycée après les nombreuses réformes de ces dernières années, éducations prioritaire etc…).
Ainsi, la réforme du lycée a été unanimement dénoncée comme ayant manquée à ces objectifs initiaux et ayant entraîné, au contraire, une réelle dégradation des conditions d’enseignement : pas de rééquilibrage des filières, emplois du temps devenus d’une complexité et d’une rigidité extrêmes en raison de la multiplication des dispositifs spécifiques (AP, enseignement en barrettes), programmes démentiels (à l’instar de l’histoire géographie en 1èreS ou des SES en terminale ES) et nouvelles épreuves de bac mal conçues et peu préparées (épreuve de langues vivantes pour la session 2013), le bilan étant tout aussi négatif pour la réforme de la voie technologique, notamment de la filière STI2D.
Les dégradations des conditions de travail (classe surchargées, charge de travail croissante avec la multiplication des réunions, tensions passagères ou récurrentes avec les équipes de direction) ont également été mises en avant.

Lors de l’étape départementale de ces Etats Généraux, le jeudi 18 octobre après-midi, trois thématiques ont été au cœur des discussions.

La question du socle commun, de l’enseignement par compétences, du LPC ont été largement évoquées.
Les collègues ont largement débattu de la question de l’évaluation. Il a été reconnu que cette dernière doit davantage mettre en valeur les réussites des élèves, et ne pas être un facteur de découragement, Dans ce cadre, une évaluation par compétences, telle qu’elle se fait en EPS, peut dans certaines situations avoir son intérêt. L’ensemble des participants a cependant reconnu que la polémique qui a actuellement lieu dans les médias n’est pas sans arrière pensée politique. Mais la note a elle aussi des qualités, et n’est pas du tout en opposition aux compétences, pourvu qu’elles soient disciplinaires.
En tout état de cause, l’attachement disciplinaire de l’ensemble des collègues et des établissements réunis a été très fortement affirmé.
Quant au LPC, il a été critiqué : les compétences transversales et comportementales, l’absurdité de certains items ont été évoquées. L’idée même de socle a été rejetée : il n’est pas envisageable que le collège se structure par le socle commun, et que la certification d’un LPC, même remanié, soit l’alpha et l’oméga de l’enseignement au collège.

La question des salaires a aussi fait l’objet d’une part importante des débats . Chacun s’est accordé sur la nécessité d’une revalorisation, d’autant plus indispensable que la question du logement, notamment en région parisienne, est cruciale pour les collègues. Se loger devient excessivement difficile. La revalorisation est d’autant plus pressante, même si cette question n’est pas la première abordée en salle des professeurs, pour des questions de pudeur notamment.

Enfin, la décentralisation a été le dernier sujet de débat. . L’éclatement du service public d’Education, par la délégation aux régions de l’orientation, de la santé scolaire, n’est pas envisageable pour les collègues, qui voient bien que cela aboutirait à une charge de travail supplémentaire, pour les professeurs principaux notamment, et que cela dégraderait encore davantage le service public d’Education.

Des États Généraux qui ont donc été riches de débats dans l’Essonne.