Début décembre 2011, nous apprenons que notre collègue, professeur vacataire de mathématiques, n’enseignera plus au sein de notre établissement, en raison du terme de son titre de séjour étudiant et d’une OQTF probable.

Révoltés par cette situation, qui aurait peut-être été évitée si le rectorat s’était engagé par écrit à reconduire le contrat de notre collègue, nous nous sommes constitués en collectif de soutien, mettant à profit les différents moyens de communication à notre disposition.
Notre collègue est un étudiant mauritanien, diplômé en génie pétrolier et en physique. Désireux d’enseigner les mathématiques, il a pallié la vacance d’un poste de maths début octobre 2011. Il a pris en charge cinq classes dont deux d’élèves de troisième, s’efforçant de rattraper le retard pris par les élèves. Il a su rapidement imposer une bienveillante autorité et remettre les élèves au travail, ce qui est d’autant plus méritant dans un établissement classé en zone sensible.
Son dévouement et son implication lui ont valu la sympathie de l’ensemble des personnels qui ont été choqués du non-renouvellement de son titre de séjour et de la fin de son contrat, au mépris de la continuité pédagogique. Les parents, les élèves, les élus locaux ainsi que des enseignants solidaires venus d’établissements connaissant des difficultés similaires se sont donc rassemblés autour de trois revendications : la régularisation de notre collègue, sa réintégration parmi les personnels enseignants et l’octroi d’une compensation financière. Plusieurs actions ont été planifiées dans ce but :

• la rédaction d’une lettre collective signée par une majorité de collègues, sous couvert du chef d’établissement, à l’attention du recteur de l’académie de Versailles,
• des contacts avec les syndicats pour leur demander d’intervenir auprès des instances de l’académie afin d’exiger le prolongement du contrat de travail de notre collègue : le SNES-92 a rapidement alerté l’IA sur sa situation dramatique,
• des contacts avec les élus locaux (les élus de la municipalité de Gennevilliers, le conseiller général des Hauts-de-Seine Patrice Leclerc, le député Roland Muzeau…) afin que ceux-ci puissent agir auprès des autorités compétentes,
• le déploiement d’une banderole devant notre collège le soir de la réunion parents-professeurs,
• la diffusion et la signature d’une pétition des parents d’élèves du collège Edouard Vaillant pour la régularisation de notre collègue,
• la mise en place d’un collectif « Vaillant contre l’expulsion » associant RESF, parents d’élèves et enseignants,
• une manifestation du collectif devant la préfecture de Paris (92 boulevard Ney, 75018 Paris) à l’issue de laquelle notre délégation a pu obtenir une entrevue,
• des contacts multiples avec la presse (L’Humanité, Le Parisien, France Bleu, RTL…), ainsi que la mise en place d’un compte « facebook » et d’un site internet pour faire connaître cette situation au plus grand nombre.

Le S1 du collège Vaillant de Gennevilliers