Carte des formations : de l’usage de réformes contestées pour supprimer des emplois et mettre fin au modèle d’un lycée diversifié

compte rendu du groupe de travail du 13 décembre
jeudi 15 décembre 2011
par  Snes S3 MRP

 De l’usage de réformes contestées pour faire des économies et mettre fin au modèle d’un lycée diversifié

A l’approche de la grève unitaire du jeudi 15 décembre dans l’Education nationale, Ministre et Recteur se sont bien gardés de laisser filtrer la moindre information sur leurs choix pour supprimer les 6400 emplois dans le second degré programmés dans le budget 2012. Le Recteur et ses représentants ont préféré réciter avec zèle les éléments de langage délivrés par le Ministère selon lesquels il est possible de faire mieux avec moins comme la Secrétaire générale du Rectorat de Versailles en réponse à une question de l’AEF du mardi 13 décembre sur la préparation de la rentrée 2012 :

Marie-Pierre Luigi : L’académie est actuellement en discussion avec le ministère. Mais les échanges portent moins sur la hauteur des moyens que sur les modalités de mise en œuvre d’un projet, d’une stratégie académique, grâce à des éléments de souplesse de gestion : donner ainsi à l’académie les moyens de faire ses choix de pilotage concernant le parcours des élèves, la continuité entre premier et second degré, l’ambition vers le supérieur, la qualité de la vie scolaire, etc. Nous recherchons de la souplesse de gestion plus que des moyens supplémentaires.

Les élus des personnels n’ont obtenu les documents sur la carte des formations à la rentrée 2012 que quelques jours avant la tenue du groupe de travail le mardi 13 décembre, et, qui plus est, incomplets (absence de la carte des langues, de l’implantation des enseignements de spécialité en terminale…).

L’élaboration de cette carte des formations a été de nouveau marquée par l’opacité et la mise à l’écart des personnels, le Rectorat réduisant la discussion à un dialogue entre les services académiques et les chefs d’établissements. Comme les années précédentes, la carte des formations est utilisée pour trouver de nouveaux gisements d’emplois en utilisant les réformes contestées mises en œuvre par Chatel (généralisation du bac pro 3 ans, réforme des STI, du lycée, des STMG) pour resserrer l’offre de formation et optimiser les structures. Leurs effets cumulés sur trois ans reformatent le lycée qui devient de moins en mois diversifié et démocratique.

 La réforme des STMG, un nouvel outil pour supprimer des emplois : 28 divisions en moins dans l’académie

La réforme des STMG sert à supprimer 28 divisions dans l’académie.


Carte des créations/suppressions par département en ligne

=> Yvelines

=> Essonne

=> Hauts de Seine

=> Val d’Oise

Le Rectorat a justifié ces suppressions au nom d’une logique de pôle, affirmant ne vouloir maintenir la filière des technologies du tertiaire que dans les établissements accueillant au moins deux premières de manière à offrir aux élèves au moins un choix entre deux enseignements de spécialités en terminale, ce qu’il résume par un paralogisme réduire l’offre de formation pour élargir les choix des élèves.

La réalité montre que ces regroupements vont bien au-delà de ces ajustements et c’est bien la conception d’une offre de proximité pour tous les élèves, les conditions d’étude et d’enseignement qu’elle permet qui sont attaquées. La secrétaire générale adjointe du Rectorat a ainsi dénoncé la gabegie que représentaient des classes à seulement 24 élèves, demandant aux élus des personnels s’ils trouvaient normal des classes à moitié vides.

En toile de fond de cette réduction drastique du nombre divisions, il y a également le choix du Recteur de diminuer le nombre d’élèves en STG qu’il trouve excessif dans l’académie et d’imposer par un resserrement des structures une réorientation des flux d’élèves pour mieux remplir les classes des séries générales L et ES.

Le SNES a dénoncé cette conception technocratique et managériale de la carte des formations qui s’oppose à l’idée d’orientation choisie et met en cause la voie de réussite qu’est pour beaucoup d’élèves la filière des technologies du tertiaire.

 L’échec de la relance de la voie technologique industrielle, une montée en terminale de la réforme qui va se traduire par des suppressions d’emplois

Lancée dans la précipitation pour permettre la suppression de nombreux emplois, avec des programmes bricolés, des enseignants sommés plus ou moins de se former sur le tas, la réforme des STI2D n’a pas atteint les objectifs que lui avaient assignés le Ministre et le Recteur : augmenter les effectifs de 20% dès cette année.

carte des STI2D => ici

Le nombre d’élèves est quasiment le même que celui de l’an dernier. Mais le Rectorat a pu éliminer l’an dernier toutes les demi-divisions, ce qui, conjugué à la disparition des travaux en atelier, des effectifs par classe portés à 30 au lieu de 24 et le resserrement des spécialités par établissement à deux, va lui permettre de supprimer encore cette année de nombreux emplois avec la montée en terminale de la réforme.

C’est la spécialité Energie et Environnement qui a eu le plus de difficultés à recruter des élèves. Si le Rectorat, compte tenu de la faiblesse des effectifs constatés, a accepté dans certains établissements de modifier la spécialité, le solde créations/suppressions est négatif sur l’académie : 4 divisions en moins.

Ces 4 divisions supprimées semblent servir à financer par redéploiement l’ouverture de 4 nouvelles sections STL.

Carte des formations STL => ici

Pour le SNES, les STI2D, plus que jamais, ont besoin d’une autre réforme. Une grande vigilance sera nécessaire à l’occasion de la préparation de la rentrée 2012 dans les établissements avec son application en terminale. Le SNES continue, d’autre part, d’intervenir sur le dossier de la formation des enseignants de STI2D. Dans l’académie de Créteil, le Recteur a fini par consentir une formation en présentielle sur 9 jours et une prolongation du programme de formation prévue sur trois d’une année supplémentaire.

 BTS : après la saignée de l’an dernier, une pause dans les suppressions de BTS

Optimisation, rationalisation, performance, rentabilité... avaient été les maîtres mots de la politique rectorale l’an dernier. L’implantation des formations s’est effectué au regard de principes qui sont de moins en moins ceux du service public (égalité d’accès, continuité sur tout le territoire...) et de plus en plus ceux d’une mise en concurrence entre l’ensemble des « opérateurs » de formation, public comme privé....

Ce sont 11 BTS qui avaient été fermés dans l’académie pour à peine 3,5 ouvertures de sections dont 2,5 sous statut d’apprentissage.
Cette année le Rectorat ne propose aucune ouverture nette et ne semble ne les concevoir à l’avenir que sous la forme de formation en alternance. Il abandonne ainsi au secteur privé des bacheliers de plus en plus nombreux recherchant des formations supérieures courtes.

Carte des formations BTS => ici

 Se mobiliser et agir :

Le Recteur présentera la carte des formations lors du CTA du 5 janvier. Seule la mobilisation des personnels est de nature à modifier cette carte des formations régressive.
D’ores et déjà, des initiatives et des actions (motion, pétition, audience, arrêt de travail…) ont été entreprises dans les établissements contre les projets de fermeture de divisions comme au lycée Vinci à ST Michel sur Orge, au lycée Lakanal de Sceaux…

Les sections départementales et la section académique appuient les établissements dans leurs démarches et leurs actions.

Tenez-nous informés !


Documents joints

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