Une rentrée catastrophique dans le Val d’Oise

samedi 24 septembre 2011
par  Snes S2 Val d’Oise

Depuis plusieurs années, les rentrées dans le Val d’Oise se déroulent dans des conditions de plus en plus dégradées. Cette année 2011 ne déroge pas à la règle.

  122 emplois supprimés................ presque 1000 élèves de plus dans le Second degré !

Le calcul est simple, les classes des collèges et des lycées du Val d’Oise accueillent en cette rentrée 2011 plus d’élèves. Il est courant désormais de dépasser 30 élèves en collège, 35 élèves en lycée sans se soucier des conditions d’apprentissage des élèves dans des locaux souvent exigus, sans prendre en compte la surcharge de travail que cela occasionne pour les enseignants.

  Des équipes déstabilisées et fragilisées.

Les reprises de moyens conjuguées aux réformes (ECLAIR, école du socle, réforme des classes de 1ère au lycée...) ont créé les conditions d’un malaise important dans de nombreux établissements.

  • Au lycée Van Gogh d’Ermont, les collègues se sont mis en grève mercredi 21 septembre pour dénoncer des emplois du temps incohérents. La réforme des lycées avec ses modules créant des barrettes, a aussi pour conséquence pour les collègues la création d’emploi du temps à rallonge. Combien d’entre nous se retrouvent assurer leur service en étant présent plus d’une trentaine d’heures dans l’établissement ! Dans les collèges, on connait la même évolution.
  • C’est aussi la rentrée de la multiplication des BMP qui remplacent les chaires supprimées. Ces BMP de quelques heures que le Rectorat propose à des collègues contractuels, affectés sur un, deux, trois établissements. Combien de BMP sont encore non pourvus laissant des centaines, des milliers d’élèves sans enseignement ?
  • Une rentrée marquée enfin par une inflation des heures supplémentaires - en moyenne 12,5 % en lycée et 7,5 % en collège - imposées autoritairement pour la première mais bien souvent en effectuant un chantage sur les collègues qui se retrouvent avec plusieurs heures supplémentaires pour éviter que des classes ne se retrouvent sans enseignement.

 Une Inspection Académique qui se réfugie de plus en plus derrière des contingences techniques.

La gestion technique des moyens assurée par l’Inspection Académique provoque elle aussi des réactions. Utilisant des barèmes pour affecter les moyens dans les établissements, l’Inspecteur d’Académie est obligé d’assurer une gestion des heures d’enseignement attribuées jusqu’en septembre -les fameux ajustements de rentrée. N’ayant plus les moyens de permettre l’ouverture de classes lorsque les effectifs d’un établissement connaissent une inflation importante (baby-boom 2000 dans les classes de 6e ; passage plus important dans les classes de 2nde en réduisant le nombre de redoublements des classes de 3ème), les services de l’Inspection en sont réduits à réclamer à certains établissements de rendre des heures. En juin, c’est le collège Paul Vaillant-Couturier qui a dû rendre vingt heures, un établissement de l’éducation prioritaire, protégé par le Recteur ! Au collège Copernic de Montmagny, une petite baisse d’effectifs a mis le feu aux poudres. Les collègues soutenus par les parents d’élèves ont refusé d’assurer la rentrée apprenant qu’on leur demandait de restituer des heures ce qui pouvait les obliger à fermer une classe. En grève plusieurs jours, ils ont pu maintenir leur structure.

 Une caporalisation du métier...

Le nombre de réunions annoncées dès la pré-rentrée par les chefs d’établissements est en inflation. Elles se déroulent de plus en plus hors temps de travail. Que ce soit le conseil pédagogique, les réunions parents-professeurs, la refonte des règlements intérieurs, la validation des items du socle commun... tout est prétexte pour rendre les équipes pédagogiques dépendantes d’une hiérarchie locale qui tente d’individualiser nos carrières.

Heureusement, les enseignants restent solidaires entre eux, avec les agents et refusent de se plier à de nombreuses injonctions qui les choquent dans la conception qu’ils se font de leur métier.