Publication du SNES à l’attention des stagiaires

mai 2011
vendredi 13 mai 2011
par  Secteur entrer dans le métier

Recruter et former : une urgence ! Assez du mépris pour nos métiers, les personnels et les élèves !

Interpellé le 26 avril par la sénatrice Brigitte Gonthier-Maurin sur les effets catastrophiques de la réforme de la formation des enseignants, Luc Chatel a décrit un monde imaginaire : les enseignants stagiaires seraient mieux formés, mieux accompagnés, moins malades ou fatigués, moins souvent tentés par la démission, plus heureux que jamais… Quant aux aménagements très marginaux qu’il envisage, il ne s’agit, que de reprendre de vagues idées déjà lancées depuis des mois, sans aucune suite.

Pourtant, tous les clignotants sont au rouge : les témoignages accumulés par les militants du SNES-FSU et les membres des collectifs de stagiaires montrent la situation catastrophique vécue par les stagiaires. Bricolés dans l’urgence, sans réels moyens, les dispositifs de formation sont inadéquats, inéquitables, insuffisants. Au pire conseille-t-on aux stagiaires en difficulté de revoir leur orientation professionnelle, au mieux leur avoue-t-on qu’ils ne sauront pas enseigner avant deux ou trois ans. Qu’auront-ils tiré de cette première année ? Qu’on peut survivre à tout et que l’État est un bien mauvais employeur.

Il y a donc deux premières urgences :

– il faut recréer, dès maintenant, les conditions d’une entrée progressive dans le métier pour les lauréats à venir des concours 2011, – dont la formation actuellement prévue ne sera pas différente, n’en déplaise à Luc Chatel, de celle de leurs prédécesseurs –, ceci en les déchargeant des deux tiers de leur service pour dégager du temps pour la formation professionnelle ;

– il faut rattraper le temps perdu, en accordant l’an prochain aux stagiaires de cette année du temps pour compléter leur formation.

Mais il y a une troisième urgence pour les élèves des collèges et des lycées cette fois. Le Ministère de l’Éducation Nationale le relève lui-même dans un récent numéro de L’état de l’école, dans le second degré, un enseignant sur six appartient à la tranche des 54 à 59 ans… alors que les effectifs d’élèves vont, dès la rentrée prochaine, repartir à la hausse en collège. Dans le même temps, le nombre de candidats aux concours baisse depuis plusieurs années, et s’est effondré à la dernière session. Le monde merveilleux de Luc Chatel ne résistera pas longtemps à ce choc démographique majeur, et si ses successeurs, plus avisés on l’espère, décident de recruter plus massivement des professeurs… ils n’y parviendront pas faute d’un vivier d’étudiants prêts à s’engager dans des métiers dont on fait si peu de cas, à moins de recourir à des recrutements massifs de non-titulaires, sans aucune garantie de formation. On connaît déjà les difficultés dans lesquelles se trouvent les rectorats pour assurer les remplacements. Ces difficultés vont se généraliser. Il est donc impérieux, pour les personnels comme pour les parents d’élèves, d’imposer une nouvelle réforme de la formation des enseignants, qui permette, par le pré-recrutement, d’assurer la pérennité des enseignements de collège et de lycée par des enseignants hautement formés et qualifiés. Les syndicats de la FSU ont fait des propositions en ce sens au Ministre ; malgré la promesse du Président de la République de « rouvrir le chantier de la réforme », il n’y a pas répondu. Le 11 mai, le SNES-FSU et le collectif Stagiaire Impossible interpellent solennellement le Ministre, et au-delà, l’ensemble des partis politiques.

Ils porteront cette initiative lors d’un rassemblement Place de la Sorbonne, à partir de 14h.

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