Non titulaires : entrez dans l’action

Rassemblement national le mercredi 16 juin - pétition intersyndicale en ligne à signer « Pour en finir avec la précarité »
vendredi 4 juin 2010
par  Snes S3 MRP

Rassemblement national devant l’Assemblée nationale Mercredi 16 juin Place Edouard Herriot de 11h à 14h à l’appel du Snes, du Snep et du Snuep

En dépit des annonces lancées par Sarkozy le 26 janvier dernier à la télévision, se déclarant « prêt à envisager la titularisation des précaires de la Fonction Publique » le moins que l’on puisse dire est que cette question n’est en rien résolue, ni même qu’elle ait véritablement progressé.

Les organisations syndicales, en particulier le Snes, ont évidemment questionné les ministères de l’Education et de la Fonction Publique suite à ces déclarations, le Président de la République tout en se gardant bien de donner les détails concrets, ayant laissé croire que l’Etat, à son plus haut niveau, avait pris conscience de la situation faite à nos collègues non titulaires et avait décidé d’y remédier. Malheureusement, les réponses apportées par Chatel à ces questions résonnent comme une véritable provocation : non seulement les dogmes gouvernementaux de la réduction de l’emploi public et du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ne sont pas remis en cause, mais les paroles de Sarkozy auraient été « mal comprises ». Pour le ministre de l’Education Nationale, plutôt que d’un plan de titularisation, il s’agirait de généraliser le CDI, présenté comme une grande avancée pour les collègues, CDI qui aurait, d’ailleurs, été « appliqué avec beaucoup de largesse » !! Les nombreux personnels non titulaires qui se sont vu refuser un CDI et ramener leur ancienneté à zéro pour quelques jours d’interruption de contrat apprécieront la générosité du ministère...

Pas de plan de titularisation, baisse constante des postes mis aux concours, à cela s’ajoute le projet ministériel concernant les nouvelles modalités de recrutement des enseignants qui comporterait l’obligation de disposer d’une certification en langue étrangère dispensée par l’enseignement supérieur. Combien de collègues non titulaires actuellement en poste ou au chômage se verront de ce fait interdire toute présentation aux concours de recrutement ? Par ailleurs, la décision du ministère d’imposer aux stagiaires un temps de service complet de 18h a toutes les chances de se répercuter très directement sur les non titulaires, nombre d’entre eux risquant de ne pas se voir recrutés à la rentrée prochaine.

Faut-il donc ne voir dans les annonces du président de la République qu’un simple effet d’annonce à but électoral ? Sans doute malheureusement pas. A long terme, dans un contexte généralisé de diminution des recrutements, renforcé par les discours catastrophistes sur l’état de la dette publique, le recours toujours plus important aux personnels précaires signifie très concrètement une attaque frontale contre le statut de la Fonction Publique et les garanties qui lui sont liées : comment mieux diviser la profession autrement qu’en établissant un véritable fossé entre enseignants titulaires bénéficiant de garanties statutaires et contractuels révocables à merci ? Longtemps présentée comme une « variable d’ajustement », la précarité ne risque-t-elle pas de devenir une voie « normale » d’accès à la fonction enseignante ?

A l’opposé de ces conceptions d’un service public d ’éducation n’ayant d’autre objectif que la réduction des coûts, pour le Snes il convient de réaffirmer la nécessité de mettre en place une politique radicalement différente :

  • Plan de titularisation s’adressant à tous les non titulaires déjà recrutés
  • Augmentation massive des postes ouverts aux concours externes et internes
  • Arrêt du recrutement de tout nouveau personnel précaire.

Pour soutenir ces revendications la mobilisation de tous, titulaires et non titulaires, est nécessaire.

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Documents joints

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