Compte rendu de l’audience PsyEN du lundi 4 octobre 2021 au Rectorat

dimanche 17 octobre 2021
par  Snes S3 MRP

Nous avons été reçus le 4 octobre, sur notre demande, par le Secrétaire général de l’académie, le Secrétaire général adjoint, la DRH adjointe, la CSAIO, l’IEN-IO et la Chargée du dialogue social, pour traiter les questions concernant spécifiquement les PsyEN.
Présents pour la FSU : Cyrille Dubot (SNUipp-FSU 92), Aude Rome (SNES-FSU Versailles), Maud Ruelle-Personnaz (SNES-FSU Versailles)

Après avoir alerté sur les importantes difficultés rencontrées par les PsyEN de l’académie depuis la rentrée (nombreux postes vacants, conditions de travail dégradées, obligation vaccinale), nous avons abordé de très nombreux sujets :

 1) Postes non pourvus

Au 04/10 : 17 postes non couverts pour les EDO ; 16 BMP pleins et 6 à mi-temps pour les EDA ; 71 PsyEN EDO contractuels, dont 30 CDI ; 33 PsyEN EDA contractuels. Cette situation évolue constamment (recrutements, refus de poste, arrêts, démissions).

Rompus de temps partiel : Les moyens sont attribués prioritairement aux plus déficitaires, en fonction d’un barème. Les rompus de temps partiels ne sont pas utilisés pour un autre corps.

Certains secteurs (CIO des Mureaux, Sarcelles et Brunoy) sont particulièrement difficiles à couvrir malgré les efforts faits.

Personnels en ASA (autorisation spéciale d’absence)

Difficultés de certains DCIO, seuls face à des situations qui ne font pas partie de leurs prérogatives. Un courrier précisant la procédure à suivre pour les personnels vulnérables leur sera adressé.

Comment éviter une pression supplémentaire sur les équipes incomplètes ?
La situation est préoccupante là où il manque de nombreux PsyEN et où les difficultés pour recruter sont les plus importantes (CIO des Mureaux et de Brunoy). Les IEN-IO et les C/E ont signalé au rectorat les secteurs non couverts ; consigne est donnée de parer aux urgences en attendant des recrutements.

Une charge de travail considérable pèse sur les PsyEN (1 PsyEN pour 1500 élèves en moyenne) : nous avons obtenu que les élèves des établissements non couverts soient reçus exclusivement dans les CIO pour éviter une charge de travail supplémentaire.
Alertez-nous en cas de pression à ce sujet ! Ecrivez à psyen@versailles.snes.edu

 2) Obligation vaccinale

Suite au courrier du Secrétaire général demandant au PsyEN d’attester de leur situation vaccinale, nous avons rappelé notre analyse (sur l’obligation vaccinale, voir cet article) : une loi qui méconnaît la réalité de la profession des PsyEN et l’absence d’information sur l’obligation elle-même ainsi que sur les modalités de mise en œuvre concrète de la loi.

Au 4 octobre : 45 % d’attestations de schémas vaccinaux des PsyEN de l’académie reçues ; 2 refus explicites de PsyEN. Le Rectorat se dit encore dans une démarche « pédagogique ». Sur l’envoi du mail du Rectorat à ce sujet avec l’ensemble des destinataires en copie visible : le SG reconnaît une erreur administrative et la regrette.

Une relance sera adressée à toutes et tous : impossible de cibler uniquement les personnels n’ayant pas répondu. Pour les collègues non vaccinés, à ce jour, aucun aménagement de poste n’est envisagé par le rectorat, qui se dit en attente d’arbitrages du Ministère. Le SNES-FSU était reçu vendredi 7 octobre à la DGRH du Ministère. La position du ministère sur l’obligation vaccinale des PsyEN n’a pas évolué.

Dans l’académie de Versailles, il nous a cependant été affirmé qu’aucun collègue ne serait suspendu dès le 16 octobre. La suspension ne sera effective que lorsque les entretiens auront eu lieu. Un·e collègue demandant une disponibilité aura alors la possibilité de travailler.

 3) Outils de travail insuffisants

=> Grande disparité dans le matériel de travail à disposition des PsyEN selon les secteurs d’exercice, en particulier pour les collègues en RASED ;
=> Des budgets de fonctionnement qui diffèrent selon les communes.
=> Travail avec du matériel personnel ou obsolète pour répondre aux demandes institutionnelles (notamment WISC).
Quid de l’état des lieux promis lors des précédentes audiences ?

Le SG reconnaît la nécessité de cet état des lieux, tout en rappelant que les PsyEN bénéficient de la prime informatique, comme pour justifier la non-participation de l’Etat à la dotation en équipement. Un effort aurait été fait par le Rectorat pour doter les DCIO et les PsyEN en section spécialisée de téléphones portables.

Cela ne couvre pourtant pas les besoins des collègues qui vont d’un établissement à l’autre et qui ouvrent parfois une ligne téléphonique professionnelle à leur frais. Il est inconcevable de travailler de cette façon !
Le téléphone portable professionnel est une demande de la majorité des collègues. Les Assistant·es sociaux·ales en ont été é doté·es ; pourquoi pas le PsyEN ?

Réponse du SG : des choix budgétaires font que les choses ne sont faites que progressivement ; cela nécessite un investissement important.

 4) Statut des PsyEN EDA : des inspecteurs de circonscription mal informés ?

Des IEN en circonscription proposent à des enseignants des postes de psy de réseau (RASED) alors qu’ils n’ont pas les qualifications requises, ce que nous dénonçons.

Les IEN sont-ils informés du nouveau statut des PsyEN et des conditions de leur recrutement ? Il faut, pour être nommé sur ces postes, un Master 2 de psychologie.
SG : les IEN ont été informés en 2017 ; il peut y avoir eu des erreurs localement ; cela sera regardé, bien entendu.
Exemples : un collègue en RASED avec une licence de psychologie ; un enseignant ayant obtenu son Master 2 en juin, contacté pour couvrir des besoins sur une autre circonscription sans passer par le détachement.
Du fait des carences de l’Institution, c’est à la FSU qu’il échoit d’informer les collègues qu’ils ne remplissent pas les conditions pour couvrir les postes de PsyEN pour lesquels ils ont été recrutés. Le SG, loin d’en être choqué, considère cela comme « sain ».

Absence d’accès direct aux circulaires pour les PsyEN-EDA : un point que nous soulevons systématiquement, et que le SG a donc fait noter (une nouvelle fois) par la DRH adjointe.
Il est vrai que les circulaires sont désormais accessibles à tous les personnels, sur Ariane. Elles ne sont en revanche pas systématiquement relayées sur les boîtes professionnelles. Nous suggérons que le secrétariat de l’IEN de circonscription pourrait assurer ce lien.

 5) Formation continue PsyEN EDA

Une convention permettait auparavant de suivre des formations en relation avec le monde scolaire et de l’enfance. Aujourd’hui, les seules formations possibles sont celles labellisées Éducation nationale. Beaucoup se sentent dépossédés d’un droit à la formation. Sans texte cadrant le droit à la formation pour les PsyEN EDA, ils sont renvoyés exclusivement aux formations GAIA.

 6) Fin du guide ONISEP - Accès à l’offre de formations des établissements

Les PsyEN EDO n’ont plus de base de données à jour dans les établissements sur l’offre de formation. La compétence sur l’information sur les métiers et les formations est donnée aux régions. C’est un outil fondamental dans la pratique des PsyEN, qui a disparu avec le démantèlement des DRONISEP. Comment mener à bien les missions d’accompagnement sur le projet d’orientation lorsqu’on ne sait pas quels établissements proposent ces formations ?

Une solution serait en cours d’élaboration, selon la CSAIO (pas de guide version papier mais une mise à jour de la base de données pour l’IDF). En attendant, les PsyEN se débrouillent comme ils·elles peuvent. Cela n’est plus du tout financé par l’ONISEP mais un partenariat va être fait avec la DRONISEP. Aucune date n’est donnée pour la résolution du problème et l’accès à ce service.

 7) CIO d’Ermont

Selon une communication récente du SG aux personnels du CIO, le projet de relogement du CIO à Saint-Leu n’a pas abouti.
Or, les conditions de travail génèrent une grande souffrance pour les personnels du CIO d’Ermont (alertes à la psychologue du travail, aux RH de proximité, au CHSCTD) et cela dure depuis plus d’un an.

L’abandon du projet à Saint-Leu est dû aux contraintes et coûts liés à la réfection et à la mise en sécurité nécessaires des locaux : le coût, à la charge du Rectorat, se serait élevé à 400 000 euros d’investissement, pour un projet limité à 3-4 ans, avec deux ans à fonds perdus. Le SG dit comprendre la fatigue et l’exaspération des collègues ; la recherche de locaux reste une urgence, sans aucune intention de regrouper les CIO d’Ermont et Sarcelles.

La CSAIO et son adjointe s’étonnent des échos catastrophiques que nous avons des conditions d’exercice des collègues. Un « point » va être organisé avec la DCIO. Nous demandons que soit également entendue l’équipe du CIO.

 8) CIO de Versailles

La FSU reste vigilante sur ce dossier : locaux actuels pour une année seulement ; il faut donc rechercher de nouveaux locaux pour maintenir le CIO Versailles à Versailles en le regroupant avec St Cyr. Le SG se dit confiant, du fait de la volonté affichée du conseil départemental d’accompagner le rectorat.

D’autres fusions sont-elles à prévoir ? (92 ? CIO de Puteaux et Colombes). En l’absence de volonté manifeste du CD 92, ce n’est pas à l’ordre du jour pour le rectorat.

 9) Redéploiement des postes

Nous dénonçons la décision de rectorat de redéployer les postes de PsyEN à moyens constants.
Nous rappelons l’engagement à tenir un GT tous les ans pour revoir les critères et si de nouveaux redéploiements devaient se faire : ce GT est prévu le 25 janvier. Le Rectorat n’a pas la volonté de redéployer ; mais il ne peut répartir que ce qu’il a. Nous dénonçons cette politique de non-création de postes qui vise à découvrir des CIO pour en rhabiller d’autres.
Nous évoquons la situation du CIO d’Etampes (plus d’EPLE). Cela sera rediscuté lors du GT.

 10) Avantages liés à l’exercice en REP / Carrière

Une circonscription ou un CIO n’étant pas classés, les PsyEN ne bénéficient pas de points REP (mutations), ni de l’éligibilité au vivier 1 de la classe exceptionnelle. Étant affectés sur des établissements REP, ils ne comprennent pas et se sentent lésés de ne pas bénéficier de cette forme de compensation de la difficulté de leur affectation. Le BO mentionne pourtant l’affectation ou l’exercice en REP. Le SG indique qu’il va creuser cette question.

Opérations de carrière : sentiment d’injustice et d’arbitraire :

  • promotion à la classe exceptionnelle : un avis Rectrice « Excellent » une année devient « Très satisfaisant » l’année suivante.
  • 13 items « Excellent » conduisent à un avis Rectrice « Très satisfaisant ».
    Le quota de 30 % de promus à l’avancement accéléré ne justifie rien. Nous demandons que l’évaluation soit dissociée de la promotion.
  • préjudice subi par les collègues n’ayant pas eu leur rendez-vous de carrière.

Dans la lettre de rentrée du Ministre, nous avons constaté l’annonce d’un alignement des primes des PsyEN EDO sur celle des EDA. Le Rectorat n’a pour le moment pas davantage d’informations sur sa mise en place.

 11) Registres SST

La communication sur la mise en place des registres SST à laquelle s’est engagée le Rectorat en septembre 2020 n’est toujours pas faite en direction des CIO et PsyEN EDA sur la mise en place des registres SST. La circulaire académique sur ce sujet a-t-elle été transmise aux PsyEN ?

 12) Frais de déplacement / frais repas

Des collègues ne perçoivent pas ces frais auxquels ils ont droit. L’information aux collègues est insuffisante, et il existe une disparité entre les départements (en fonction du Conseil départemental : certains paient, d’autres non), et aussi selon que le CIO est d’État ou départemental.
Le panier repas dépend lui aussi de ce que le CD finance.

Si le rectorat a une confirmation que cela n’est pas pris en charge, alors ils verront avec le Division des déplacements temporaires, dont relèvent les personnels itinérants.

 13) Lien entre les PsyEN EDA et EDO

Demande d’organisation de réunions EDA / EDO dans chaque bassin pour échanger, mettre en place des actions communes et partager les expériences professionnelles.
La CSAIO dit que cela s’est déjà fait sur certains secteurs. Le SG et son adjoint affirment qu’il ne faut pas attendre une autorisation pour le faire si des DCIO et PsyEN souhaitent l’organiser. Cela peut être compliqué mais cela se fera dès que c’est possible. Il y a souvent des réunions de transmission entre les PsyEN du 1er et 2nd degré. Le Rectorat encourage à poursuivre ces actions.