LYCEE - Le Projet Local d’Évaluation : contre notre liberté pédagogique !

vendredi 24 septembre 2021
par  Snes S3 MC

 Qu’est-ce le PLE ?

Le Projet Local d’Évaluation a été imposé par le Ministère par un décret et un arrêté du 27 juillet 2021 complété par une note de service le 28 juillet. Puis l’Inspection générale a produit un « Guide » volumineux sur l’évaluation commune dans les lycées.
L’objectif affiché par le Ministère serait l’équité de traitement entre les élèves dans le cadre du contrôle continu. Celui-ci concerne désormais un certain nombre de disciplines dans le cycle terminal du lycée constituant 40 % de la note finale du baccalauréat. Le MEN prétend consolider ainsi la « robustesse » des évaluations et rendre le contrôle le moins partial possible.
Pour cela les établissements doivent élaborer en conseil d’enseignement, puis en conseil pédagogique, un Projet Local d’Évaluation supposé être présenté au CA.

 Quels sont les dangers du PLE ?

Le PLE risque bien de détruire nos libertés pédagogiques, tout particulièrement quant aux évaluations.
Les risques :
– se voir imposer des types d’épreuves impératives ainsi que leur nombre ;
– devoir se conformer à un calendrier rigide d’évaluations ;
– être soumis à la même progression entre tous les collègues, quelle que soit la diversité des approches pédagogiques, le profil des classes etc. ;
– subir un contrôle sur les notes avec le risque d’« harmonisations » imposées aux équipes et aux collègues.
Dans ce cadre le chef d’établissement devient aussi un chef pédagogique contrôlant le travail des enseignants dans tous ses aspects essentiels.
Le guide produit par les corps d’inspection s’inscrit parfaitement dans cette démarche puisqu’il s’adonne à une surenchère de consignes plus ou moins impératives qui pourraient aussi s’appliquer hors du périmètre de disciplines concernées et jusqu’en Seconde !

 Que faire ?

Se référer au décret 2021-983 du 27 juillet 2021 !
• Les seules références à mobiliser en conseil pédagogique sont le décret du 27 juillet et la note de service qui ont valeur réglementaire. Or, ils sont beaucoup moins contraignants que le guide de l’Inspection et ils rappellent l’importance de notre liberté pédagogique.
• Se coordonner en amont des demi-journées banalisées en organisant des HIS le plus tôt possible.
• Rester le plus général possible dans la formulation, refuser de lister un nombre précis d’évaluations, leur forme, un calendrier rigide et exclure toute idée d’harmonisation des notes entre ou au sein des disciplines. Rappeler les grands principes communs à toutes les disciplines qui laissent toute liberté aux enseignants et choisir le conditionnel et non l’indicatif.
Exemple : « des devoirs communs pourront être organisés, une évaluation globale par période pourra être menée ».
• Il faut refuser toute modification et inclusion dans le règlement intérieur ainsi que tout vote au CA : ce n’est pas prévu dans les textes et reviendrait à rendre le projet réglementaire. Par ailleurs le CA n’a pas à se prononcer sur les évaluations dans un établissement. Lors du Conseil Supérieur de l’Éducation du 15 septembre 2021, le ministère a confirmé que le PLE n’avait pas à être intégré au règlement intérieur. Une présentation au CA pour information n’a, par contre, rien de contraignant.
• La question des absences aux évaluations est épineuse : elle est évoquée par la note de service qui pose un cadre qu’il ne faut pas rigidifier. Il faut éviter de fixer un nombre plancher d’évaluations rendues pour valider une moyenne trimestrielle.

Ne pas hésiter à rappeler nos revendications : nous réclamons des épreuves nationales, terminales et anonymes à l’opposé de ces plans locaux qui, sous prétexte de réduire les inégalités entre élèves et lycées ne font que les accroître.

 Pour aller plus loin

Pour rappel, le guide syndical pour lutter contre les dangers du PLE produit par le secteur national du SNES-FSU est ici.

Le guide de l’inspection a été analysé ici par les différents secteurs disciplinaires du SNES-FSU. On trouver avec ce lien l’analyse.