Vendredi 2 avril, la Rectrice a reçu les organisations syndicales de l’académie pour évoquer la situation sanitaire et la mise en place de la « continuité pédagogique ».
La décision prise, le 31 mars, de fermer tous les établissements scolaires, est venue attester de l’échec cuisant de la politique menée par Jean-Michel Blanquer, dans la gestion de la crise sanitaire dans l’Éducation Nationale. Pourtant, le déni de réalité reste de mise dans l’Éducation Nationale à tous ses niveaux.

Tout en dressant un tableau alarmant de la situation sanitaire dans laquelle se trouvait l’académie ces dernière semaines, la Rectrice a présenté la gestion de la crise sanitaire par le Ministère comme « un point de fierté nationale ». Un comble, alors même que c’est précisément cette gestion qui conduit une fois de plus le Gouvernement à prendre des mesures qui n’ont en rien été préparées ! Un aveuglement volontaire, qui n’est pas sans rappeler le « on est prêt » de mars 2020. Une fois encore pourtant, malgré les demandes répétées et insistantes de la FSU, depuis mai 2020, rien n’est anticipé, rien n’a été fait pour prendre en compte l’ampleur de la crise sanitaire et de ses conséquences.

Nous sommes intervenus pour rappeler l’état d’épuisement et la colère croissante des personnels qui subissent le mépris du Ministre depuis bien trop longtemps.

 Non aux pressions !

Nous avons dénoncé les pressions exercées depuis deux jours sur les personnels ainsi que les injonctions contradictoires et dénuées de toute logique qu’ils reçoivent dans plusieurs établissements de l’académie :

• Injonction au présentiel imposé dans les établissements, en particulier pour les AED et les AESH, alors que le télétravail est supposé être la règle et que la présence de ces personnels dans des établissements sans élèves constitue un dévoiement de leurs missions.

• Injonction à mettre en œuvre la « continuité pédagogique » uniquement par le biais de classes virtuelles, alors même que l’expérience de l’an passé nous a montré les limites de cette modalité, tant d’un point de vue pédagogique qu’en raison du creusement des inégalités sociales qu’elle entraîne.

Le nombre de signalements qui nous ont déjà été transmis ont renforcé notre conviction : un cadrage ferme de la Rectrice est indispensable pour mettre rapidement un terme à ces dérives.
=> Retrouvez dans cet article les problèmes déjà identifiés, et nos premières réponses.

Le SNES-FSU rappelle que l’objectif de l’enseignement à distance est de permettre de conserver un lien pédagogique avec les élèves. Nos missions doivent garder tout leur sens et il convient de maintenir autant que possible dans ce contexte, des conditions de travail acceptables pour tous les personnels.

 Réponses de la Rectrice

Concernant la présence exigée dans les établissements, les établissements ne sont pas fermés, et la présence de personnels y est possible, mais sur la base du volontariat. Il ne peut y avoir d’obligation.

De la même manière, la classe virtuelle est une modalité pédagogique parmi d’autres. La Rectrice a réaffirmé que les modalités d’enseignement mises en œuvre relevaient des choix, donc de la liberté pédagogique des personnels.

Ces réponses constituent, certes, des points d’appuis pour combattre les dérives constatées. Pour le SNES-FSU, le refus de la Rectrice d’imposer des consignes claires à tous les chefs d’établissements demeure cependant inacceptable et laisse présager de nombreux abus, à l’instar de ce qui s’est produit l’an dernier.
En l’absence de consignes claires, l’intervention de la section académique et des sections départementales pour dénoncer les dysfonctionnements sera dans bien des cas indispensable.

=> Pour nous signaler toute situation problématique en lien avec la fermeture des établissements scolaires et la continuité pédagogique, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse infos@versailles.snes.edu.

Le SNES-FSU Versailles assure également une permanence téléphonique, à distance, sur la période à venir : 01 41 24 80 56.

 Penser la reprise

Nous avons demandé que les quatre prochaines semaines soient mises à profit pour apporter aux locaux les améliorations nécessaires à une reprise dans de meilleures conditions sanitaires (ventilation, purificateur d’air...)

La FSU demande la tenue de groupes de travail dès la semaine prochaine pour anticiper - une fois n’est pas coutume ! - la reprise en présentiel et organiser les mesures sanitaires à mettre en place (campagne de vaccination réelle politique de tests...).
Sur ce point, la Rectrice s’est seulement engagée à revenir vers nous dès mardi - sans pour autant garantir la tenue d’un GT.

Nous avons porté aussi de très nombreuses questions quant à la situation et aux droits des personnels. Bien des questions restent en attente de réponse. Les informations dont nous disposons à cette heure sont disponibles dans cet article.

 Déni de réalité et mépris du dialogue social

Pour le SNES-FSU ce GT a de nouveau illustré le déni de réalité qui caractérise le discours officiel du Rectorat, mais aussi montré le mépris constant du dialogue social dans notre académie. Les représentants de l’Administration organisent un simulacre de consultation, en réunissant les organisations syndicales pour l’affichage, et non pour nous apporter des réponses. Leur refus d’entendre les demandes de cadrage que nous portons est inacceptable. L’absence de règles claires ne peut qu’amplifier les tensions dans les établissements.

Le SNES-FSU appelle les personnels à faire respecter leurs droits et exiger le respect dû à nos Professions. Il sera à leurs côtés dans les actions à mener.